Voici un poème de Meng Haoran åŸæµ©ç„¶, grand poète Tang de la nature, qui côtoya Li Bai æŽç™½ et Wang Wei 王维 .
Je dédie cette traduction à ma femme, que j'aime.
C'est bientôt l'automne, me direz-vous. Mais voilà , il se trouve que j'ai croisé beaucoup plus de poèmes chinois parlant du printemps que de l'automne (alors que je dirais l'inverse pour les poèmes français). Le printemps, et particulièrement les fleurs qui tombent, sont de grands thèmes poétiques chinois.
Réveil au printemps
Dans mon sommeil , je n'ai pas senti l'aube de printemps venir.
Partout autour s'entend le chant des oiseaux.
La nuit est passée, bruissant de vent et d'averses ;
Combien de rameaux ont dû perdre leurs fleurs !
Il faut savoir que le terme d'aube 晓 désigne en chinois à la fois le lever du jour, et l'éveil spirituel, l'éveil à la connaissance (comme dans 晓得)
Je vois dans ce poème une nostalgie, celle d'un homme empêtré dans son passé (la nuit de l'hiver) plutôt agité (pluie et vent). Les choses changent autour de lui, mais il ne s'y éveille pas (le terme ä¸è§‰ signifie aussi "inconscient"), et se rend compte trop tard qu'il a manqué la beauté d'un instant fugace.
春晓
æ˜¥çœ ä¸è§‰æ™“,
处处闻啼鸟,
夜æ¥é£Žé›¨å£°ï¼Œ
花è½çŸ¥å¤šå°‘。
Le voici écrit au stylo par ma prof de chinois (en simplifié moderne) ; j'essaierai de le calligraphier prochainement.
