Pérégrination vers l'Est » etymologie http://florent.blog.com 西方人的东方眼睛 Sat, 02 Jul 2011 07:37:50 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.2-bleeding Naissance http://florent.blog.com/2011/04/14/naissance/ http://florent.blog.com/2011/04/14/naissance/#comments Thu, 14 Apr 2011 02:23:09 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188699 Naissance, voilà un joli mot qui tire son origine du latin “nascere”, lui même provenant du grec et même du sanscrit comme nous l’indique le littré :

“La forme entière est gnasci, comme témoignent l’archaïque gnatus et co-gnatus. Gnasci se rapproche tout naturellement du grec et de gigno, formes à redoublement, sanscrit jan, engendrer. Gnascor veut donc dire je suis engendré.”

En chinois le caractère nous montre une jeune pousse qui sort de terre, avec sa première feuille (ou son premier rameau).

Pour la même idée, mais dans le registre animalier, et nettement moins élégant, on a l’expression francaise “mettre bas”, qui se traduit en chinois littéralement par “tomber/descendre- faire naïtre”

降生 Mettre bas

Curieusement le terme chinois a surtout une extension religieuse liée à la réincarnation, comme nous le verrons à la fin de ce billet. Le caractère (on voit à droite deux pieds pointant vers le bas) est très ancien, on en connait aujourd’hui les usages sous ses formes oraculaires; comme celle ci par exemple .

Mencius utilise ce caractère pour parler de la pluie qui tombe. Les annales de Chu 楚 l’emploient pour signifier “venir d’en haut, naître”

Il prend du sens en médecine, pour exprimer une descente physiologique (le poumon et l’estomac “descendent”).

降压 c’est décompresser ; la pression du sang qui baisse.

降心 signifie se calmer, apaiser son coeur-esprit.

降号 c’est en musique un bémol.

降露 c’est la rosée qui se forme et descend sur le sol.

降福产后妇 désigne la cérémonie des relevailles, au sens catholique du terme (cérémonie dont je parlais dans ce billet).

降至今日 veut dire “jusqu’à nos jours” : on retrouve ici l’idée du temps qui descend.

Le caractère renvoie aussi à la mort : 降服 c’est le deuil d’une année.

降咎 est un désastre qui “tombe” du ciel.

(Avec le composant de l’eau à gauche on obtient l’inondation )

Mais on peut aussi vivre un heureux événement qui “tombe du ciel” : 喜从天降

Revenons à cette évocation du début de billet : 降生 a des emplois très nobles en chinois, liés à la naissance où à l’incarnation de divinités.

Comme 降诞; il désigne la naissance de saints Buddhas, particulièrement celle de Sakyamuni le grand Bouddha. (on retrouve le second caractère dans le terme chinois de Noël : 圣诞节 fête de la naissance du christ)

Bouddhistes et taoïstes parlent de 降凡 pour raconter l’incarnation d’une divinité, son apparition dans le monde réel.

Voilà une promenade étymologique qui m’apprend à ne plus trop être dégoûté par l’expression “mettre bas” !

(mais je ne l’emploierai tout de même jamais pour une belle-soeur ou amie qui donnerait naissance…)

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谢 : Un merci un peu fané ? http://florent.blog.com/2011/02/28/%e8%b0%a2-un-merci-un-peu-fane/ http://florent.blog.com/2011/02/28/%e8%b0%a2-un-merci-un-peu-fane/#comments Mon, 28 Feb 2011 05:08:46 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188689 Intéressons nous aujourd’hui à un mot plutôt agréable à entendre : “Merci”

Le mot français de “merci” provient du latin mercedem: récompense, grâce, faveur. Le littré nous explique que “Du sens de faveur, de grâce, on a passé à celui du sentiment qui fait faire faveur, faire grâce, épargner. Grand merci, c’est la grande faveur (que vous me faites), de là le sens de remercîment.” Et effectivement, comme on le verra sur la page du littré en lien plus haut, le sens actuel de “merci” en français n’est que le cinquième sens attesté.

En traduisant le texte contemporain congcong 匆匆 je suis tombé sur un autre usage du caractère chinois , connu aujourd’hui comme signifant “merci” lors qu’il est redoublé : 谢谢 xie4xie !

桃花谢了,有再开的时候

La fleur se fane, mais elle éclora de nouveau

a eu pour premier sens, d’un point de vue historique, celui de se retirer, décliner, s’en aller, faner.

这朵花谢了 : cette fleur a fané.

谢 Xie n’a pris son sens de “merci” que vers la fin du premier millénaire, sous les dynasties tang/song

La formation du caractère est assez simple : à gauche le composant de la parole ( yán) donne le sens, et à droite le composant donne le son “she4″, voisin de celui de “xie4″.

Le dictionnaire Ricci montre comment ce caractère a signifié le “retrait“, la fin d’une vie ou d’une relation, avant de signifier merci.

谢别 : prendre congé.
谢病 : se retirer de la vie publique pour cause de maladie.
谢步 : remercier d’une visite, rendre visite (on remarque ici, comme souvent en chinois classique, comme les formes active et passive du verbe sont confondues)
谢不是 : s’excuser
谢过 ou 谢咎 : demander pardon pour une faute, reconnaître ses torts.
谢绝 : Refuser, décliner (une offre). On voit encore une relation qui naît (une offre) puis qui meurt (refus). Deux autres façons de décliner une offre : 谢去 ou bien 谢却.
谢老 : Déposer une charge pour cause de vieillesse (prendre sa retraite mandarinale)
谢落 : Se flétrir, tomber (fleurs)
谢世 (littéralement “faner/merci-monde”) : Décéder.
谢暑 : déclin de la chaleur d’été
谢政 : renoncer à la vie publique.
( est aussi le nom d’un immortel taoiste effrayant : celui de la foudre 谢仙 xièxiān)

Un autre caractère peut nous intéresser aussi : a pris, plutôt récemment, le sens de faner qui avait été abandonné par au profit du sens de “remercier“. Son premier sens était celui de tomber en ruine, gâcher, corrompre. Pour les taoistes c’est l’échec qui suit une intervention. Les sens alimentaire d‘avarié et botanique de fané sont postérieurs.

Comment disait-on merci il y a deux mille ans en Chine ? C’est difficile à savoir, en chinois comme en latin d’ailleurs.

Une amie chinoise originaire du Hubei m’a conté un détail amusant sur ce sujet. Sa grand mère était originaire d’un endroit perdu dans les montagnes. Et pour dire merci (après un dîner par exemple) elle utilisait encore une formule très archaique :

糟蹋了 qui signifie littéralement : Quel gâchis !  (糟蹋 renvoie à une perte, une ruine, un gâchis. Il peut aussi avoir des sens aussi forts que l’insulte ou l’affront, voire même le viol). Je cite mon amie Léa qui nous explique le terme (salut léa !  ;-) :

糟蹋了 : Dans le language de mes grand-parents, ils veulent dire que ” Le repas que vous m’avez fait, etait trop bien pour moi. Je ne le merite pas, mais c’etait tres gentil de votre part!”

Terminons ce billet par une question sur la langue anglaise : comment le mot de “mercy” en est il venu à signifier “pardon, grâce“, sans aucune signification de remerciement ? Et d’où vient le mot “Thanks” ?

Celui qui apprend les langue en vient parfois à se dire que, comme le chantaient les stranglers :

Life shows no mercy

]]> http://florent.blog.com/2011/02/28/%e8%b0%a2-un-merci-un-peu-fane/feed/ 1 穿 Percer les manches http://florent.blog.com/2011/01/16/%e7%a9%bf-percer-les-manches/ http://florent.blog.com/2011/01/16/%e7%a9%bf-percer-les-manches/#comments Sun, 16 Jan 2011 03:43:52 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188686 穿 se prononce chuān et comporte deux sens que j’avais du mal à associer jusqu’à ce jour.

Le premier sens est celui de percer, de forer, de traverser.

Le second sens renvoie à l’idée de porter un vêtement.

L’étymologie nous permet bien de comprendre le premier sens : on voit en haut un trou (xué) et en bas une dent (yá).

La dent traverse la membrane et perce un trou. (comme le font les rats, note étonnamment l’étymologiste Karlgren)

Mais comment expliquer le sens de porter des habits ?

Selon Jiachun (merci jiachun ;-) , quand on enfile un pantalon on le perce avec les jambes. Quand on passe un pullover on perce les manches avec les bras.

Je n’avais jamais vu les choses comme cela mais pourquoi pas ? Quand on se souvient du pensum, chaque matin, de s’habiller avant d’aller à l’école, l’image d’un pull récalcitrant ne revient elle pas ? Ces manches en bouchon qu’il fallait forer avec le bras pour trouver la sortie…

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La fête des caractères http://florent.blog.com/2011/01/16/la-fete-des-caracteres/ http://florent.blog.com/2011/01/16/la-fete-des-caracteres/#comments Sun, 16 Jan 2011 03:22:48 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188682 Heureux,

Je viens d’avoir mon examen HSK de niveau 4 avec 220 points sur 300 (15/20)

Du travail récompensé, cela fait plaisir !

Et comme le dit Confucius en ouverture des Entretiens :

子曰:“学而时习之,不亦悦乎?有朋自远方来,不亦乐乎?人不知而不愠,不亦君子乎?”
Etudier sans relâche, et le moment venu, mettre en pratique ce que l’on a appris, n’est ce pas là une grande joie ?
Quand des amis viennent de loin pour vous recevoir vos enseignements, n’est ce pas là une grande joie ?
Rester inconnu des hommes sans ressentir de peine, n’est ce pas là une grande joie ?
Alors je vais refaire une petite série de billets étymologiques pour fêter cela. En étudiant bien la formation de caractères ou binômes récalcitrants, j’arrive mieux à les mémoriser.

Commençons aujourd’hui par le caractère 贺 qui signifie féliciter :
贺(F賀) [hè] 祝贺 féliciter ; 庆贺 célébrer (un événement heureux).
On voit en haut le composant 加 (jiā) ‘augmenter’ et en bas le composant 贝(貝 bèi) ‘argent’ (c’est un coquillage ; utilisé comme monnaie dans l’antiquité).
Quand augmenter argent, moi féliciter toi !

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构 : des poissons, des coïts et une structure http://florent.blog.com/2010/10/30/%e8%8b%a5-si-l%e2%80%99herbe-poussait-sur-la-roche/ http://florent.blog.com/2010/10/30/%e8%8b%a5-si-l%e2%80%99herbe-poussait-sur-la-roche/#comments Sat, 30 Oct 2010 08:14:21 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188667 Le caractère (en traditionnel ) se prononce gòu et signifie “forme, structure”. On le retrouve dans 结构 la “structure”, 构成 “constituer”, 构造 une “construction” (sens abstrait)

Regardons la forme traditionnelle 構  pour voir comment le caractère s’est formé

Dans on voit à gauche le composant sémantique du boisqui entre dans beaucoup d’éléments structurés (comme la machine 机 ou le standard 格) et à droite le composant , qui semble avoir désigné à l’origine deux poissons face à face, deux poissons qui se rencontrent (le sens de “rencontre” se retrouve dans le caractère moderne 遘 gòu qui contient ce composant).

Voici un caractère archaique (sigillaire) de où l’on voit plutôt bien les poissons, verticalement.

Ce composant 冓, associé au radical de la femme 女, devient qui désigne à la fois le mariage et, plus concrètement, le coït.

 

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失 Perdre http://florent.blog.com/2010/09/02/%e5%a4%b1-perdre/ http://florent.blog.com/2010/09/02/%e5%a4%b1-perdre/#comments Thu, 02 Sep 2010 01:56:37 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188650 Ce n’est pas très facile à voir, mais ce caractère , prononcé shi1, représente à l’origine une main 手 (shou3) qui laisse tomber quelquechose (le trait \ en bas à droite)

On le voit un peu mieux sur ce caractère ancien (sigillaire) :

Comme en français, le sens concrêt de perdre un objet a évolué vers le sens plus abstrait de perdre une bataille :

失败 : shi1bai4 : subir une défaite ; perdre.

Un autre sens dérivé est celui de “négliger”, “perdre le contrôle”, “ne plus avoir la situation en main”.

Ne pas confondre  avec la flèche 矢 , homonyme  (shi1) et proche graphiquement.

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电 : électricité http://florent.blog.com/2010/07/01/%e7%94%b5-electricite/ http://florent.blog.com/2010/07/01/%e7%94%b5-electricite/#comments Thu, 01 Jul 2010 02:55:42 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188508 Le caractère de l’électricité est joli :

Il représente un éclair qui traverse un nuage (le carré) et tombe vers le sol.

电梯 escalier électrique : ascenseur
电报 journal éclair : télégramme
电脑 cerveau électrique : ordinateur

J’ai lu récemment un intéressant article de The economist sur l’électricité en Chine.

On y lit qu’actuellement 80% des nouvelles capacités de production électrique dans le monde sont intallées en Chine. La part du charbon dans la production électrique devrait chuter de 75% à 65%,  mais reste trop importante.

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Les tripes, c’est bon ou bien c’est dégoûtant ? http://florent.blog.com/2009/12/09/tripes/ http://florent.blog.com/2009/12/09/tripes/#comments Wed, 09 Dec 2009 07:29:59 +0000 florent http://florent.blog.com/2009/12/09/tripes/ Et au XVIIe siècle, le verbe 'triper' voulait dire "fouler aux pieds" et, par extension, 'mépriser'.


心知肚明
肚量大
心肠

大肚容天下
宰相肚里能撑船

心肠好 (être gentil, sympathique)

热心肠 (être gentil, sympathique)

满腹愁肠 ("avoir le ventre plein de tripes mélancoliques tongue.gif " ==> avoir beaucoup de soucis)

酒入愁肠,化作相思泪 (L'alcool coule dans les "tripes mélancoliques", et se transforme en larmes ...)

路上行人欲断肠 (du poème "清明" linkkk : Les passants sont mélancoliques)

断肠人在天涯 (La personne mélancolique .... [comment traduire ça?])

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Regardons comment les langues française et chinoise abordent cette question.
tTipes à la mode de Caen

tTipes à la mode de Caen

Les tripes sont plutôt méprisables en français :

Quand on dit de quelqu’un qu’il ne “vaut pas tripette”, on fait référence aux tripes. La tripette provient des tripes.

Et au XVIIe siècle, le verbe ‘triper’ voulait dire “fouler aux pieds” et, par extension, ‘mépriser’.

Les gastronomes de Caen ne refuseront pas de goûter quelques  tripes comme sur la photo…

Mais quelques expressions chinoises valorisent le ventre et les tripes en utilisant trois mots :

- 肠 veut dire les intestins, les tripes (on voit à gauche le composant de la chair 月(肉)

- 肚 c’est le ventre (encore le composant de la chair à gauche). Voir un billet dédié à ce mot de “ventre”

- 腹 c’est l’estomac, l’abdomen (et quel composant retrouve-t-on à gauche ?)

Voilà donc des expressions qui me donnent un peu, en tant que francais, des hauts-le-coeur…

肚量大 (grandes/quantités/tripes)  c’est quelqu’un d’ouvert, de large d’esprit. N’oublions pas que le coeur et le ventre sont, dans une vision chinoise, des organes importants pour le souffle du Qi, pour la réflexion(comme au jeu de go) et les émotions.

热心肠 (chaleureux/coeur/tripes) : être gentil, sympathique

满腹愁肠 (rempli/estomac/souci/tripes) : avoir beaucoup de soucis; être mélancolique.

酒入愁肠,化作相思泪 (alcool/pénétrer/souci/tripes, transformer/comme/penser/larmes) : L’alcool coule dans les “tripes mélancoliques”, et se transforme en larmes …

断肠人在天涯 (couper/tripes/homme/dans/ciel/confins) : La personne mélancolique, qui a le coeur brisé et se perd dans l’immensité vide ….

Et enfin un vers que nous avions vu dans un vieux poème Tang sur la fête de la toussaint chinoise :

路上行人欲断肠 (route/sur/passer/homme/désir/couper/tripes) : un passant qui a le coeur brisé

Tiens tiens, en écrivant ce billet intestinal, je me suis demandé d’où venait ce mot francais de “mélancolique” qui sonne un peu comme “colique”. Et c’est bien cela ! Selon le littré, “Mélancolique” est emprunté au Latin melancholicus (transcrivant le grec μελαγχολικός ) , il signifie : «causé par la bile noire». La colique, elle, vient du latin colicus « qui concerne le côlon, qui souffre du côlon ». Le mot latin est lui même emprunté au grec κωλικός « qui souffre du côlon ».

Alors, et vous ? Aimez vous les tripes ?
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Edoardo Fazzioli : caractères chinois 4/10 http://florent.blog.com/2009/10/13/edoardo-fazzioli-caracteres-chinois-410/ http://florent.blog.com/2009/10/13/edoardo-fazzioli-caracteres-chinois-410/#comments Tue, 13 Oct 2009 15:30:46 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188100 caracteres-clesCaractères chinois,
du dessin à l’idée, 214 clés pour comprendre la Chine

Ce livre traite d’étymologie des caractères chinois, un sujet qui m’intéresse beaucoup même si ce n’est pas une science exacte (voir quelques dizaines de billets sur ce sujet).

Le livre est bien présenté, avec une page pour chacune des 214 clés de Kangxi présentant le caractère, ses formes archaiques, des mots dans lesquels on retrouve la clé, et une explication. Les clés sont présentées par thèmes (le village, les animaux, le corps), ce qui fluidifie la lecture.

Mais le livre est truffé d’erreurs qu’un étudiant de licence en chinois ne commettrait pas.
L’édition que j’ai eue entre les mains date de 1987 (Flammarion, imprimé en Espagne). Je ne sais pas si les éditions suivantes ont été corrigées ?

Sur des dizaines d’erreurs, je n’en retiens que quelques unes ici :

Page 42 : en parlant de la clé du nez 鼻, on nous présente le caractère 鼾 qui signifie ronfler. L’auteur nous explique que  “le mot ronfler est écrit avec le caractère de nez, voisin de celui d’arbre, peut être par association avec le bruit produit lorsqu’on scie un tronc d’arbre.” Cela nous donnerait 鼾= 鼻+木. Mais d’arbre point ! Le composant de droite est 干, un phonétique prononcé gan1, soit assez proche du han1. Les dictionnaires confirment la présence d’un 干 phonétique. Intrigué, j’ai même été consulter des caractères anciens (sceaux) et la définition du shuowen (臥息也從鼻干聲讀若汗), qui tous parlent d’un gan phonétique 干 mais nullement d’un arbre.
Page 88 on voit trois erreurs consécutives (les caractères ne sont pas en face des bons pinyins et traductions)
Encore une erreur page 100 : le Shijing (livre des odes 诗经, voir ici un poème ) est malencontreusement écrit Shinjing (le son “shin” n’existe même pas en chinois)
p101 : Nanning, capitale du Guangxi, est présentée comme Nankin, ancienne capitale impériale située à  2000 km au nord de Nanning.

Page 103 la description du caractère du sentier 阡 confond le composant de “mille” 千 et celui de “dix mille” 万

Bref, un grand nombre de grossières erreurs.

Restons positif avec quelques analyses intéressantes :

Page 130 une analyse du couvercle 覀 aborde le caractère “vouloir” 要, que nous avions décomposé dans un billet sur “vouloir… la taille d’une belle femme“. L’analyse est intéressante et recoupe mes recherches.

Page 145 la description du caractère du filet montre bien que le pictogramme a été “rendu obscur et compliqué par les scribes” (網) avant de revenir à une forme simple et fidèle (网) lors des récentes simplifications du XXe siècle”. C’est un phénomène que j’avais déjà observé à de multiples reprises (par exemple pour 达)

Le mot de “gouvernement” 政府 zhengfu est bien expliqué page 81 : Le premier caractère 政 est formé des composants  正 zhèng et de  攵(攴 pū)

“Il est formé en effet du caractère de fermeté et de celui de battre. Fermeté et décision dans l’application des lois pour le bien commun. Même si les chinois, et ils ne sont pas les seuls, affirment que “les animaux haïssent les filets et les hommes le gouvernement, ils savent très bien “qu’un peuple ne se gouverne pas uniquement par la vertu ou par la loi”. “

On trouve aussi page 65 une jolie explication sur la vertu  德  (de3), composée de la marche 彳 et du composant 直, lui même fait de dix 十 yeux 目. (Dans 德, le coeur 心 fut rajouté postérieurement).

“Le mot bonté naît aussi de notre clé plus les signes de dix, d’oeil et de coeur. Le chemin de la vertu, de la bonté, est sous le contrôle du coeur et de dix yeux”

Une jolie représentation, très pragmatique, de la vertu !

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Un caractère qui a du caractère http://florent.blog.com/2009/09/17/un-caractere-qui-a-du-caractere/ http://florent.blog.com/2009/09/17/un-caractere-qui-a-du-caractere/#comments Thu, 17 Sep 2009 11:23:56 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188072 Vu aujourd’hui dans un immeuble de bureaux désaffecté depuis 5 ans à Shanghai, ce caractère plutôt ardu à écrire, compliqué à comprendre :

ardu-2

Vous connaissez ce caractère ? Et savez vous combien de traits demande son tracé  ?

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