Pérégrination vers l'Est » Société http://florent.blog.com 西方人的东方眼睛 Sat, 02 Jul 2011 07:37:50 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.2-bleeding Cheveux longs – 长头发 http://florent.blog.com/2011/06/04/cheveux-longs-%e9%95%bf%e5%a4%b4%e5%8f%91/ http://florent.blog.com/2011/06/04/cheveux-longs-%e9%95%bf%e5%a4%b4%e5%8f%91/#comments Sat, 04 Jun 2011 15:47:18 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188704 En ce moment, je lis une excellente biographie de Matteo Ricci, le premier européen qui ait écrit des livres en Chinois.

J’ai lu trois ou quatre livres sur Matteo Ricci, celui ci est le meilleur à mes yeux

Michela Fontana : Matteo Ricci 1552-1610 – un jésuite à la cour des Ming

Le livre est émaillé de citations de Matteo lui même, montrant un homme résolu malgré l’adversité et le découragement, un homme qui refuse l’esprit colonial ou même raciste qui prégnait dans la plupart des entreprises missionnaires de l’époque. Il reprend ainsi le combat de Valignano qui l’avait précédé de quelques années à Goa et à Macao. Pour prendre un seul exemple de cette fronde, citons le débat rapporté à la page 53 : l’establishment missionnaire en Inde, en accord avec le Vatican, refusait de former les prêtres indiens à la théologie, pour éviter qu’ils deviennent “des lettrés arrogants”. Mattéo Ricci s’indigne de cela, en disant que les prêtres européens sont eux aussi bien arrogants et demandant avec force que les prêtres locaux soient complètement formés, et surtout que les missionnaires apprennent les langues locales, s’adaptent aux coutumes, s’immergent dans la société qui les accueille.

Matteo Ricci suit les traces de Saint François Xavier, dont j’avais parlé dans ce blog, qui avait toujours voulu entrer en Chine sans jamais y parvenir. François Xavier avait vu qu’il ne serait possible de convertir les japonais qu’après avoir converti les chinois, tant l’influence morale de la Chine était forte à l’époque.

Dans ce livre toujours, on trouve page 61 un trait chinois qui étonne Mattéo Ricci : les hommes comme les femmes portent les cheveux longs. Les hommes rangeaient leurs cheveux sous un bonnet, les femmes riches les retenaient avec des épingles.

Trouvant étonnant que les hommes portent les cheveux longs, j’ai mené ma petite enquête.

L’article wikipedia sur la coiffure nous indique que les égyptiens se coupaient les cheveux (voir la photo à droite), que les grecs se frisaient les cheveux (quand ils ne l’étaient pas naturellement) pour se différencier des barbares, que les romains se coupaient les cheveux, encore pour se différencier des barbares.

Si nous restons en Europe, les tribus germaniques du nord portaient les cheveux longs, pour les hommes comme pour les femmes.

Et en Chine alors ?

Depuis l’antiquité les Chinois gardaient de longs cheveux, comme l’a observé Mattéo Ricci. Sous la dynastie Qing (à partir du XVIIe siècle), les mandchous ont imposé aux hommes chinois de se raser l’avant du crâne et de porter la natte, comme on le voit dans Tintin et le lotus bleu. Avant les Qing, il était peu commun pour les hommes de se couper les cheveux, en dehors des moines bouddhistes qui se rasaient le crâne.

On ne trouve pas en Chine de distinction entre “barbares” et civilisés selon la coupe de cheveux. (les barbares étaient plutôt ceux qui ne connaissaient pas les caractères chinois, les “barbares crus” 生番 par rapport aux “barbares cuits” (ou “barbares murs”) 熟番 qui lentement avaient assimilé l’écriture chinoise sans être chinois.

Un vieil adage nous renseigne bien sur la raison qu’avaient les hommes de garder les cheveux longs :

身体发肤 受之父母

Ton corps, jusqu’au moindre cheveu et jusqu’à la moindre parcelle de peau, tu l’as reçu de tes parents.

(ma traduction n’a pas été vérifiée ; les commentaires sont bienvenus. La phrase semble très ancienne ; elle est parfois attribuée à Confucius et parfois au bouddhisme, ce qui serait étonnant car les moines bouddhistes, à la différence des moines taoistes, se rasaient les cheveux)

Il semble donc que ce soit dans une logique confucéenne de préservation du corps, celui ci symbolisant la lignée et le rapport aux ancêtres, que les hommes aient dans la Chine ancienne évité de se couper les cheveux.

Si quelqu’un a des informations là dessus qu’il n’hésite pas à partager !

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Scandale http://florent.blog.com/2010/12/05/scandale/ http://florent.blog.com/2010/12/05/scandale/#comments Sun, 05 Dec 2010 10:38:12 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188676 Une grande avenue sinistre et perdue de Pudong, en voiture en milieu d’après midi.
 
 Le fraffic ralentit ; je vois du verre brisé sur la chaussée, puis un scooter par terre et quelques mètres plus loin un homme allongé sur le bitume, immobile, portant un casque, le visage verdatre et inerte. Personne autour de lui; les dizaines de voitures le contournent au pas, par la droite et par la gauche, et repartent vers leur destination.  
 

Je dois exiger du chauffeur que l’on arrête la voiture ; il refuse en disant qu’ici c’est la Chine, pas l’étranger (waiguo).

Je reponds que l’homme allongé c’est un homme ; on finit par s’arrêter mais sans sortir de la voiture.

On me dit que par le passé des gens qui se sont arrêtés pour aider ont été accusés par la famille de la victime, et poursuivis au tribunal.

Nous appelons le SAMU chinois au numéro 110 : il nous faudra plus de 10 minutes et 4 appels pour signaler l’accident.

Les opératrices ne veulent rien savoir sur la victime ; elles posent des questions du genre :

- Etes vous responsable ?

- Attendez, Je vous tranfère à Pudong

- Tuuut, tuuut , ligne coupée.

- Appelez la police d’abord puis vous nous rappelez si la police est d’accord pour qu’on envoie une ambulance.

La scène est assez banale, mais j’étais outré ; cela va mieux maintenant.

 

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Expo http://florent.blog.com/2010/07/31/expo/ http://florent.blog.com/2010/07/31/expo/#comments Sat, 31 Jul 2010 07:25:25 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188621 L’exposition universelle de Shanghai en est à mi parcours ; j’y ai été six fois (dont trois avec un “pass VIP”) ; j’ai vu une bonne cinquantaine de pavillons (recoupant partiellement avec la bonne cinquantaine de pays que j’ai eu la chance de parcourir), et je vais ici raconter un peu ce que ces visites m’ont apporté. (voir une visite virtuelle)

Avant l’expo mes enfants m’avaient demandé  “qu’est ce que c’est l’expo ?” . Je leur avais dit que c’est une sorte de grande foire où chaque pays essaye de montrer qui il est, et ce qu’il a de plus beau. Mes enfants voulaient savoir comment on choisissait le gagnant, je n’ai pas su leur répondre.

Du déjà vu et du nouveau

On retrouve avec joie des pays déjà visités : certains sont très fidèles au souvenir qu’on en garde ; d’autres surprennent.

Le pavillon du Rwanda est très éloigné de ce merveilleux pays que j’avais visité dans les années quatre-vingt, avant le terrible génocide. Le pavillon de l’expo parle de “revivre” et de “reconstruire” ; il n’a pas un mot de Français (le nouveau Président Paul Kagamé transforme le pays en un pays anglophone, proche des Etats-Unis)

La Thailande, où j’ai vécu un an, se donne à voir dans son pavillon sous un jour très particulier : elle montre  la force des relations sino-thai dans l’histoire, amuse le public et cherche à attirer les touristes chinois.

Le Venezuela, que j’ai visité il y a longtemps, développe un nouveau discours sur la “globalisation non inclusive”

La Corée du nord est un mystère pour moi. Visiter le pavillon c’est voir quelques photos, objets d’art, beaucoup de propagande et quelques coréens du nord triés sur le volet pour leur solidité idéologique à toute épreuve. Sur un mur est affiché ce slogan scandaleux :

 
North Korea : A paradise for the people
Je discute un peu avec une vendeuse nord coréenne au stand des livres, qui ne parle peu anglais et pas chinois. Je lui achète un livre sur la femme de Kim Jong Il ; livre que la vendeuse me recommande chaleureusement.
 
Après une bonne dizaine de séjours à Taiwan, je brûlais de voir le pavillon. Il est situé tout proche du pavillon chinois, presque recouvert par sa majestueuse toiture rouge.
Le langage du pavillon, tout en douceur, m’étonne quand même beaucoup par sa revendication identitaire. Les guides sont ethniquement de type non chinois (est-ce choisi?) ; ils nous parlent de la diversite ethnique et nous donnent même des cours de minnan. Un film que l’on regarde de l’intérieur d’une énorme boule (en 720°) donne le frisson. La visite s’achève par un rituel pour la paix (en lançant dans le ciel des lanternes virtuelles) et par une cérémonie du thé.

Quelques impressions en vrac 

On fait beaucoup la queue à l’expo, mais on vit beaucoup de moments intéressants. En voici quelques uns qui me reviennent.

N’ayant pas réussi à passer mon briquet dans ma chaussure cette fois ci ;  je vois un occidental assis à la porte arrière d’un pavillon qui a l’air équipé. Je vais lui demander du feu ; il  ne parle pas un mot d’anglais (ni chinois d’ailleurs). Il est kazakh, sûrement d’origine russe. Le visage charnu ; les yeux d’un bleu profond, les pommettes généreuses. Il me donne du feu et me laisse gentiment son briquet ; alors que nous sommes dans l’incommunication totale. Je le remercie bien droit dans les yeux et poursuis ma visite.

Une bengalie très charmante me fait un tatouage sur l’avant bras au pavillon du Bangladesh. Elle rêve de voir la France mais ne connaît que Bangladesh et Chine (où elle vit depuis quatre ans).   Je suis flatté qu’elle rêve de la France mais triste qu’elle n’arrive à se satisfaire de sa vie en Chine.

Au Venezuela je goûte un instant le repos délicieux d’un hamac qui balance en plein air.

Des centaines de cris d’émotion jaillissent au pavillion islandais devant un banc de morues qui apparaît soudainement sur une gigantesque projection (trois écrans de centaines de mètres carrés). On se prend au jeu.  

Plaisir de découvrir les régions de la Colombie : amazone, orenoque, caraibe, pacifique, andine

Une jeune chinoise est déguisée en costume folklorique au pavillon iranien ; Je lui demande en blaguant si elle est iranienne ? Elle rit et me demande si moi je suis chinois ? (ce genre de recul sur la sinité est plutôt rare). C’est une étudiante sichuanaise ; nous discutons dix bonnes minutes de l’Iran, de la France, de la Chine, des religions, du communisme.  

Admiration devant une fresque maya sur calcaire millénaire, qui a pour la première fois quitté le Mexique

Un jour de forte pluie, à la sortie du pavillon néo-zélandais, je marche dans un jardin reconstituant une flore très curieuse, moussue et très humide. En plus de la pluie à verse, des sprinklers nous arrosent.

Des tahitiens, hommes du bout du monde qui ne connaissent pas la métropole mais avec qui l’on partage la langue et une certaine complicité (voir le billet)

Dans le pavillon des pays africains, vraiment bondé car on ne fait pas la queue pour y entrer, une éthiopienne taille une bavette en me préparant un bon café. C’est éprouvant comme job. Elle passe plus de dix heures par jour dans cette foule bruyante et passante. Mais les cinq ou six éthiopiens qui sont là restent de bonne humeur ; ils plaisantent et rigolent.

Au pavillon ukrainien une famille chinoise typique, de trois générations, est atablée devant un festin de la gastronomie ukrainienne. Les mets disposés là m’attirent assez peu ; mais la famille chinoise n’y va pas du dos de la cuiller pour découvrir ces saveurs inconnues.

Au pavillon italien, un panneau explique le fonctionnement d’un outil d’astronomie importé en Chine par Matteo Ricci. Un chinois explique bruyamment à sa femme combien cette machine ne sert à rien.

Au pavillon Japonais je ne peux pas couper la file avec mon pass de VIP. Le jeune volontaire s’excuse avec une extrême politesse et me sort un petit papier avec une formule très bien tournée, en Chinois, Japonais et Anglais. On en ressort presque heureux d’avoir été rejeté !

Un soir, nous déambulons en famille alors que les pavillons sont fermés mais encore très joliment illuminés. Nous entendons de la musique et entrons dans le pavillon … cubain dans lequel une fête à tout casser rassemble tout ce que Shanghai peut compter de caraïbes.

Le pavillon argentin ne nous explique pas combien sa civilisation est ancienne et grandiose et blablabla, mais nous invite à venir faire nos études en Argentine. Ouverture ;  accueil.

Un autre soir, nous parlons avec un volontaire canadien qui nous invite à une soirée dans l’espace VIP. La soirée est à but humanitaire : on lève des fonds pour un volontaire chinois du pavillon, dont la maison a brûlé dans l’ouest chinois. Nous avons pas mal bu, et ainsi financé quelques mètres carrés de carrelage. Délicieuse conversation avec un québequois qui nous fait rêver avec sa qualité de vie : il travaille de chez lui et va souvent dans sa cabane en bois, à deux heures de Montréal, au bord de son petit lac à lui.

Dans une tente Kyrgyze , on est pris par une forte odeur de cuir et de tapis.

Au restaurant du pavillon finlandais (superbe), j’ai commandé une sorte de far breton à la farine. Au dessus on m’a mis un gros tas de confiture et de crème fouettée. J’essaie de le manger mais me dis en mon for intérieur que c’est vraiment un  étouffe-chrétien leur truc. Je lève les yeux et vois un chinois de mon âge, assis à la table voisine, qui visiblement pense exactement la même chose que moi.

En Argentine encore, un film montre des combats de coqs puis une scène de danse un peu osée. L’homme déshabille la femme et danse avec elle, tous deux torse nus. Les images sont magnifiques, mais plusieurs jeunes chinois se lèvent et quittent la salle dégoûtés, offusqués et très gênés (ce sont surtout des jeunes filles mais quelques jeunes hommes aussi).

A la sortie du pavillon anglais, je suis allongé par terre au milieu de gens d’un peu partout. Nous écoutons les beatles et regardons les étoiles ensemble.
 
En Italie je caresse l’écorce d’un vieil olivier qui porte du fruit. Mais comment l’ont ils fait venir ?
   
En Grèce je sens l’odeur d’un citronnier. 
 
 
Une danse roumaine un brin désuette me replonge chez les syldaves de Tintin. 

En Latvia (Lettonie ?), deux hommes font un étonnant numéro de chute libre dans un grand tuyau transparent en dessous duquel soufflent de puissants ventilateurs

Devant moi dans la queue pour l’Allemagne un jeune homme porte un T shirt Louis Vuitton – London.

Je suis amusé par l’air effaré de visiteurs occidentaux qui ne vivent pas en Chine et souffrent visiblement beaucoup de la chaleur, de la foule et du comportement chinois (si je laisse 60 centimètres d’espace libre devant moi dans la queue, c’est amplement suffisant pour qu’un couple s’y glisse en me doublant, et surtout en m’empêchant de respirer). On a l’impression que ces occidentaux pourront encore tenir moins d’une heure avant de repartir excédés

 

Dernier moment touchant : le pavillon d’Israel remercie la ville de Shanghai d’avoir accueilli 30000 réfugiés juifs fuyant l’Europe de l’holocauste.

Les meilleurs pavillons

La question est très subjective ; les avis sont extrêmement contrastés (notamment les avis des français sur le pavillon français…). Mais bon, ceux que j’ai préféré sont :       

 
 
 
 
 
 

1 Japon : bijou de contenu (on y reste plus d’une heure), de tradition et de modernité, de qualité, de technologie, d’esthétique. Les relations chinoises sont abordées sous l’angle du profil bas. Le pavillon commence par rappeler l’héritage chinois (l’apport de l’écriture sous les tang ) et poursuivra par une jolie histoire de grues menacées mais aujourd’hui sauvées grâce à une coopération écologique sino-japonaise. Un robot joue du violon ; une animatrice prend des photos du public, photos qui sont immédiatement projetées sur un écran géant (est ce un appareil wifi ?)

2 Chine : plus grand et architecturalement plus impressionnant que le Japon. L’intérieur est très beau, on ne montre pas que la splendeur passée de la Chine ; le sujet de la ville est très bien exploré. Superbe fresque animée géante, et d’intriguants jets d’eau qui arrivent à tracer des caractères chinois !

3 Angleterre : pavillon extraordinairement novateur. De l’extérieur, la forme fascine. Le contour échappe aux appareils photos. Les yeux cherchent à rattacher cette forme à quelquechose de connu, mais n’y arrivent pas. Ce n’est pas une boule, pas un oeuf, pas un ovale…

4 France : certes je n’y ai rien appris de nouveau ; mais en me mettant dans la peau d’un chinois je l’ai trouvé élégant et enrichissant. (visite virtuelle)

5 Espagne : Un régal pour les yeux ; un film superbe projeté sur deux immenses murs biscornus face à face. Très esthétique

6 Italie : tous les objets ou images montrés ont comme une âme, un caractère (mais quelle difficulte a trouver son chemin! le chaos des rues napolitaines)

 

 

7 Mexique : intéressant et bien agencé. On lit des livres numériques sur table tactile et grand écran  

8 Belgique / Europe : Ce pavillon reste dans l’esprit originel des expos. Il montre la contribution au progrès scientifique et humain. J’y découvre un grand nombre de personnalités belges.

9 Corée du Sud : beaucoup de queue mais un extérieur très particulier et un intérieur divertissant.

10 Inde (et Nepal, je n’arrive pas à les départager) : de beaux apercus de ces grands pays spirituels. (l’Inde vire un peu sur le nationalisme quand même).

La palme des pavillons les plus nuls : USA (tout le monde est d’accord là dessus, surtout les américains) ; Ukraine (qui prétend être le berceau de l’humanité après le déluge) 

Apprendre

L’expo est l’occasion de découvrir et d’apprendre plein de choses

Je découvre une organisation sociale particulière : la Makhallya d’Ouzbékistan : mi-mafia mi-tontine mi-compagnonage. Cette organisation est officiellement reconnue  par l’état.

Je découvre plusieurs noms chinois successifs pour le Pérou :

  • 孛露 (nom donné par les jésuites)
  • 秘国 à partir de 1874
  • 秘鲁 dès 1912

(le caractère 秘 se prononce bi ou mi (le son bi est plus rare)

 

Conclusion

On regrette parfois la naiveté et l’idéalisme de l’exposition

Le pavillon américain est totalement irréel, il ne parle que de rêves d’enfants. “j’imagine une voiture qui avancerait avec du jus d’orange”

La Colombie ne parle pas de drogue

L’Afrique du Sud oublie l’insécurité

Mais en voyant les antiquités présentées et certaines créations modernes on se dit que l’humanité a fait beaucoup de belles choses, l’expo est là pour le montrer

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Un bébé, j’en veux ou j’en veux pas ? http://florent.blog.com/2010/07/01/un-bebe-jen-veux-ou-jen-veux-pas/ http://florent.blog.com/2010/07/01/un-bebe-jen-veux-ou-jen-veux-pas/#comments Thu, 01 Jul 2010 02:53:11 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188590 Continuons dans les faits divers.

Une jeune femme, enceinte, avorte à 6 mois de grossesse. Son conjoint n’est pas au courant et prend régulièrement des nouvelles de la grossesse.
Au terme, la jeune femme, prise de remords, cherche à acheter un bébé fille (ce qui montre que les traffics d’enfants liés au “gendricide” existent toujours) mais ne trouve pas son objet. Alors elle décide de voler un enfant dans une clinique.

Elle se déguise en infirmière, entre dans une clinique et se dirige droit vers la pouponière, prend une petite fille en disant que le docteur la demande pour un test, file aux toilettes de l’étage, se change en habits normaux, et sort de l’hopital avec son nouveau bébé.

Elle sera ensuite inculpée et jugée, condamnée à verser une grosse amende (100000 rmb) à la famille de l’enfant volé.

Au tribunal, la jeune femme a déclaré avoir agi de la sorte pour son conjoint, qui voulait cet enfant.

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Justice et Charité http://florent.blog.com/2010/07/01/justice-et-charite/ http://florent.blog.com/2010/07/01/justice-et-charite/#comments Thu, 01 Jul 2010 01:29:56 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188588 Tiens, je vais raconter quelques faits divers chinois sur ce blog

Un jeune garçon, qui depuis l’âge de 6 ans vivait avec son père divorcé, a frauduleusement retiré de l’argent pour payer les dépenses de santé de son père.
Son père malade du foie et de diabète avait été licencié depuis longtemps, et ne pouvait plus payer ses frais de traitement. Le fils a trouvé un emploi (payé 1300 rmb par mois), qui lui a permis d’obtenir quatre cartes de crédit auprès de différentes banques.
Le fils a été licencié au bout de trois mois de son emploi, mais a tout de même pu retirer 40000 renminbi avec ses cartes de crédit. Il en a dépensé l’intégralité pour payer les frais de santé de son père, et il a ensuite été se rendre à la police.

Et là se passe cette scène toute chinoise :

Au tribunal, la juge condamne le jeune garçon à 18 mois de prison, mais en même temps fait une donation de 1000 RMB à la famille de ce garcon.

Le jugement contenait aussi une demande aux services de santé d’améliorer la prise en charge médicale.
Notons cette phrase du fils au tribunal : “J’ai volé pour aider mon père. Si c’était à refaire je le referai et j’irai à nouveau en prison”

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Expo Shanghai http://florent.blog.com/2010/05/26/expo-shanghai/ http://florent.blog.com/2010/05/26/expo-shanghai/#comments Wed, 26 May 2010 06:25:08 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188527 Je suis déjà allé deux fois à l’expo universelle de shanghai ; et j’y retournerai certainement pas mal de fois.

Avant des papiers plus détaillés, voici une photo de l’entrée à l’expo samedi dernier. L’expo c’est aussi cela !

Entre 70 et 100 millions de visiteurs attendus, pour les quatre cinquièmes chinois.

Une scène amusante : au pavillon de la polynésie francaise, nous parlons en français avec un très bel homme, les cheveux longs tressés vers l’arrière, en paréo laissant voir une imposante musculature du torse tatoué.

Ce monsieur pose toute la journée avec de jeunes femmes chinoises qui se collent à lui pour la photo. La photo. La photo !

Je lance au tahitien en francais :

- ben dites donc, il est pas mal votre métier !

- faut pas croire monsieur, il est dix heures du matin et j’en suis déjà fatigué.

Arrive une mégère replette et peu attirante qui va se fourrer dans ses bras pour la photo. Je lui lance à nouveau

- alors là vous avez gagné le gros lot !

Il me regarde en souriant.
Amusante complicité avec quelqu’un qui n’avait jamais quitté l’asie pacifique mais qui partage ma nationalité et ma langue.

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Grands mots http://florent.blog.com/2010/05/11/grands-mots/ http://florent.blog.com/2010/05/11/grands-mots/#comments Tue, 11 May 2010 11:42:01 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188480 Étant au bureau samedi, j’ai déjeuné dans un petit restau que j’aime bien. Le cadre est rétro, avec des meubles ancien en cuir comme on en trouve a Shanghaï, mêlant merveilleusement les formes d’Europe et de Chine. A la sono passaient Mike Oldfield, Cat Stevens, Tracy Chapman, et la fameuse ” Hélène, je m’appelle Hélène”.

Dehors défilaient les bus shanghaiens, les passants shanghaiens. Le patron du restau est un architecte japonais, sa femme est une élégante shanghaienne. Leur enfant jouait avec un ballon de baudruche dans l’escalier. La grand-mère s’affairait dans un coin.

 J’étais comme d’habitude un peu gêné au début, ne sachant pas s’il fallait s’adresser au patron en anglais ou en chinois. Je ne sais jamais ce qu’il préfère.

Mais sinon je me sentais vraiment bien.

Je me sentais bien français. Français, je ne l’étais pas moins que si j’eusse été en train de siroter un petit noir boulevard Hausmann.

Le patron et la patronne étaient mes hôtes, aux petits soins.

Les passants shanghaiens étaient mes voisins. Des visages alternativement beaux, soucieux ou pressés, attachants.

Cat Stevens était mon cousin : une langue si facile, et tant de souvenirs et de culture en commun!

Deux questions un peu difficiles me sont venues à l’esprit :

Pourquoi identité doit il rimer avec fierté et rivalité ?

Pourquoi construire de grands mots comme occident ou 中华 ?

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Gendricide http://florent.blog.com/2010/04/17/gendricide/ http://florent.blog.com/2010/04/17/gendricide/#comments Sat, 17 Apr 2010 01:00:49 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188412 Signalons ici un intéressant article de l’économist daté du 6 mars 2010
(l’article a été commenté 310 fois!)

L’article commence par l’horrible scène d’un infanticide de petite fille, scène rapportée par l’écrivain Xinran. Oui ; cela existe toujours.

On voit ensuite qu’en Chine, entre 2000 et 2005, il naît plus de 120 garçons pour 100 filles, alors que le rapport naturel est de 105 (dans toutes les communautés humaines)

On pense alors à la politique chinoise de l’enfant unique qui priverait des filles de la joie de naître, par l’avortement sélectif. Certes il y a une loi en chine qui ne permet pas de savoir le sexe de l’enfant pour justement éviter les avortements sélectifs ; mais cela existe et joue un rôle.
L’article montre bien l’application hétérogène de cette politique en Chine :
- En ville la majorité des familles n’a qu’un enfant.
- Dans les provinces côtières, environ 40% des couples ruraux ont droit à un second enfant (si la première était une fille, et donc “comptait pour du beurre”)
- Dans les provinces du centre et du sud, tout le monde à droit à un second enfant, pour peu que le foyer soit jugé “en situation difficile” (jugement à l’appréciation des autorités locales)
- Dans le grand ouest et la Mongolie intérieure, il n’y a pas vraiment de politique de l’enfant unique (les minorités ayant le droit à plusieurs enfants). C’est d’ailleurs dans cette région que les ratios sont les plus proches de la normale.

Donc la politique de l’enfant unique joue un rôle sur cette situation déséquilibrée.

Mais s’arrêter là serait voir le problème par le petit bout de la lorgnette. L’article montre bien les aspects régionaux et culturels du phénomène du gendricide

Le déséquilibre touche la Chine continentale mais aussi Taiwan, la Corée et surtout l’Inde du nord. En Corée du Sud, le troisième enfant, pour les familles qui vont jusque là, a deux chances sur trois d’être un garçon ! Le taux atteint 200 garçons pour 100 filles, montrant combien certaines familles “s’acharnent” pour avoir un garçon.
La politique de la RPC n’est donc pas le seul facteur. Les chiffres de Taiwan sont également très déséquilibrés.

Il y a bien sûr des éléments culturels défavorisant la naissance d’une fille, puisque celle ci quittera un jour le domicile pour suivre son mari, alors qu’un fils loyal se serait occupé des vieux jours de ses parents.
En Chine le tarif d’une sage femme est plus élevé pour une naissance de fille que pour un garçon. La tâche est apparemment plus vile ou plus dure ?
L’article cite un amusant proverbe hindouiste :

“Raising a daughter is like watering your neighbour’s garden”
“Elever une fille, c’est comme arroser le jardin de son voisin.”

… qui m’a fait penser à un fameux proverbe chinois :

 嫁出去的女儿泼出去的水

la fille épousée est comme l’eau versée sur le sol,

(elle part et on ne pourra plus jamis la récupérer).

Plus à l’ouest encore, des sondages au Pakistan et au Yemen montrent que les parents préfèrent nettement un fils à une fille (le rapport atteint parfois 10 pour un).
 
Donc les facteurs culturels de la tradition patri-linéaire jouent un rôle important dans ce déséquilibre. On s’attendrait à voir le phénomène se réduire avec le progrès économique et social mais non ! C’est l’inverse qui se passe, les ratios de naissances masculines augmentent fortement depuis les années quatre-vingt environ (la chine était sous les 110 en 1980; elle a dépassé les 120 en 2000).

En fait la pression de la modernité est aussi forte que celle de la tradition. On ne peut plus avoir beaucoup d’enfants, et on veut quand même un garçon dans la famille !
J’avais remarqué cela à Hong Kong, où c’est la pression des coûts qui oriente la société vers l’enfant unique (ou rarement vers les deux enfants).

Quelles sont les conséquences de ce déséquilibre de naissances ? Elles tarderont à se manifester, compte tenu de l’inertie démographique. Mais il faut imaginer toute une génération de jeunes hommes qui n’arrivent pas à se marier. L’article parle de 40 millions de jeunes chinois (autant que tous les jeunes américains!) qui seraient célibataires en 2020. Ils ont déjà un nom : celui de branche sans fruit : 光棍 : ils existent déjà et sont source de désordres et de violences. Leur nombre est voué à se multiplier.

L’article termine par une note optimiste avec la Corée, seul pays de la région à montrer une baisse de ce déséquilibre, avec un taux de naissances masculines qui commence à redescendre vers les seuils naturels.

J’essaierai d’en parler à des amis chinois et de revenir poster ici.

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Siesta http://florent.blog.com/2010/04/14/siestaaa/ http://florent.blog.com/2010/04/14/siestaaa/#comments Wed, 14 Apr 2010 07:21:41 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188410 On sait que qu’en Chine on aime faire la sieste, somnoler un petit coup. Le Keshui 瞌睡 peut se faire assis quand on est au bureau, à toute heure de la journée.

Récemment je suis allé visiter le chantier de notre futur siège. Et là je tombe, juste devant ce qui sera mon bureau, sur ce spectacle étonnant

sieste1
Ce sont deux ouvriers qui dorment sur le chantier. Profondément. Un homme et une femme, l’un tout contre l’autre, comme s’ils étaient mari et femme. L’étaient ils vraiment ? Je ne saurai jamais ; ils ne se sont pas réveillés pendant l’heure de ma visite et je suis reparti, les laissant à leur 瞌睡

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Documentaires http://florent.blog.com/2010/02/07/documentaires/ http://florent.blog.com/2010/02/07/documentaires/#comments Sun, 07 Feb 2010 15:58:03 +0000 florent http://florent.blog.com/?p=5188359 Signalons ici deux excellents documentaires vus ce week-end :

Les photographes de Mao , un couple touchant dont les clichés ont fasciné la chine et le monde (voir un commentaire écrit)

Shanghai, en attendant le paradis, un merveilleux documentaire sur une famille populaire de la vieille ville de Shanghai. La proche destruction de leur vieille maison est source de discussions, disputes, réflexions sur la vie, le monde et la modernité. Voir le site de la réalisatrice Sylvie Levey. Magnifique reportage.

shanghai_en_attendant_le_paradis

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