Aller au contenu

Humanité

2008 juin 12
Tags: ,
Posted by florent
Je suis tombé aujourd’hui sur quelques lignes de Darwin qui m’ont touchées. Elles ont des résonnances bouddhistes et confucianistes, donnant la vision d’une bienveillance qui s’étend par cercles concentriques à l’ensemble de l’humanité.

As man advances in civilization, and small tribes are united into larger communities, the simplest reason would tell each individual that he ought to extend his social instincts and sympathies to all the members of the same nation, though personally unknown to him. This point being once reached, there is only an artificial barrier to prevent his sympathies extending to the men of all nations and races. If, indeed, such men are separated from him by great differences in appearance or habits, experience unfortunately shows us how long it is, before we look at them as our fellow-creatures. … This virtue, one of the noblest with which man is endowed, seems to arise incidentally from our sympathies becoming more tender and more widely diffused, until they are extended to all sentient beings. As soon as this virtue is honored and practiced by some few men, it spreads through instruction and example to the young, and eventually becomes incorporated in public opinion.
- Charles Darwin; The Descent of Man, 1871


Une gravure du XVIIIe siècle : l’Europe soutenue par l’Amérique et l’Afrique.



En voici ma traduction :

Alors que l’homme construit la civilisation, et que les tribus s’unissent en communautés plus larges, le bon sens devrait dicter à tout un chacun d’étendre ses instincts sociaux et sa sympathie à tous les membres d’une même nation, même s’il ne les connaît pas personnellement. Une fois ce niveau atteint, il ne reste qu’un obstacle artificiel pour empêcher sa bienveillance de s’étendre aux hommes de toutes nations et de toutes races. Les hommes ont vraiment de grandes différences dans leurs apparences et leurs coutumes, et l’expérience montre malheureusement qu’il nous faut bien longtemps pour voir et reconnaître en eux des co-créatures, des confrères …
Cette vertu, l’une des plus nobles dont l’homme soit doté, semble surgir incidemment de nos bienveillances, alors qu’elles deviennent plus tendres et plus largement diffusées, jusqu’à ce qu’elles portent sur l’ensemble des êtres doués de sensations. Dès lors que cette vertu est mise à l’honneur et mise en pratique par quelques-uns, elle se répand par l’instruction et par l’exemple au sein de la jeunesse, et au bout du compte s’incorpore à l’opinion publique.

Une Réponse
  1. Anonyme permalien
    juin 13, 2008

    L’humain est il un être enclin au bon sens ? That is the question !
    L’humain est le plus souvent un fauve lorsqu’il se trouve confronté à l’inconnu. Trop souvent sur la défensive, il griffe plutôt qu’il ne ronronne….. L’instruction certes peut corriger cette tendance, mais elle n’est pas forcément objective (puisqu’elle se réfère à des valeurs prédéfinies). Elle peut donc hélas aller parfois à l’encontre de la bienveillance.
    Je trouve Darwin bien optimiste….. comme vous l’aurez remarqué, je ne fais pas confiance à l’opinion publique que je trouve plus destructrice que constructive.
    Martine.

Les commentaires sont fermés.