Brel, ces gens là
2010 juin 8
Voilà une des chansons pour laquelle j’ai pris le plus de plaisir à traduire les paroles.
Le vocabulaire est simple ; la chanson se coupe en deux parties très contrastées :
- d’abord la description d’une famille morne, lugubre. La belle famille en fait.
- ensuite, comme un rayon de soleil apparaît la belle frida
J’ai choisi de passer aux étudiants la version reprise par Noir Désir, beaucoup plus rock et violente, mais qui reste dans l’ensemble fidèle à l’esprit de l’original de Brel je trouve.
Brel : ces gens là
Jacques Brel
CES GENS-LÀ 1966 +++++
D’abord d’abord y a l’aîné
Lui qui est comme un melon Lui qui a un gros nez Lui qui sait plus son nom Monsieur tellement qui boit Ou tellement qu’il a bu Qui fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n’en peut plus Lui qui est complètement cuit Et qui se prend pour le roi Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu’on retrouve matin Dans l’église qui roupille Raide comme une saillie Blanc comme un cierge de Pâques Et puis qui balbutie Et qui a l’oeil qui divague Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-là On ne pense pas Monsieur On ne pense pas on prie
Et puis y a l’autre
Des carottes dans les cheveux Qu’a jamais vu un peigne Ouest méchant comme une teigne Même qu’il donnerait sa chemise A des pauvres gens heureux Qui a marié la Denise Une fille de la ville Enfin d’une autre ville Et que c’est pas fini Qui fait ses petites affaires Avec son petit chapeau Avec son petit manteau Avec sa petite auto Qu’aimerait bien avoir l’air Mais qui n’a pas l’air du tout Faut pas jouer les riches Quand on n’a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là On ne vit pas Monsieur On ne vit pas on triche
Et puis y a les autres
La mère qui ne dit rien Ou bien n’importe quoi Et du soir au matin Sous sa belle gueule d’apôtre Et dans son cadre en bois Y a la moustache du père Qui est mort d’une glissade Et qui recarde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ça fait des grands chloup Et ça fait des grands chloup Et puis il y a la toute vieille Qu’en finit pas de vibrer Et qu’on attend qu’elle crève Vu que c’est elle qu’a l’oseille Et qu’on écoute même pas Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là On ne cause pas Monsieur On ne cause pas on compte
Et puis et puis
Et puis y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m’aime pareil Que moi j’aime Frida Même qu’on se dit souvent Qu’on aura une maison Avec des tas de fenêtres Avec presque pas de murs Et qu’on vivra dedans Et qu’il fera bon y être Et que si c’est pas sûr C’est quand même peut-être Parce que les autres veulent pas Parce que les autres veulent pas Les autres ils disent comme ça Qu’elle est trop belle pour moi Que je suis tout juste bon A égorger les chats J’ai jamais tué de chats Ou alors y a longtemps Ou bien j’ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c’est pas exprès Avec ses yeux mouillants Elle dit qu’elle partira Elle dit qu’elle me suivra Alors pour un instant Pour un instant seulement Alors moi je la crois Monsieur Pour un instant Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s’en va pas On ne s’en va pas Monsieur On ne s’en va pas Mais il est tard Monsieur Il faut que je rentre chez moi. |
先有大哥 他像西瓜 鼻子太大 名字忘了 他喝酒多 喝了太多 无能无力 可很累了 酩酊大醉 自以为王 每夜喝醉 只喝酸酒 早晨被发现 教堂里睡觉 板一样僵直 复活节蜡烛一样白 他满口呐呐 眼睛胡言乱语
我告诉你,先生
那种人家 不思想,先生 不思想 只祈祷 还有一位
他竟然送衣服
给快乐的穷人
他把denise嫁出去
一个城里姑娘
不过是另一个城市
还有还有还有
他做小买卖
他戴小帽子 他穿小大衣 他开小汽车 他希望有面子 可面子都没有 怎么装作有钱?
我告诉你,先生
那种人家 不生活,先生 不生活 只欺诈
还有别人
母亲, 她不说话。 或者说废话 从早到晚 她的美使徒面子下面. 一副使徒的模样。
也有木头镜框里面
有父亲的小胡子 他滑倒了就死了 他看他的羊群 喝凉汤 弄出呼噜呼噜的声音
呼噜呼噜
还有太老的奶奶
她不停地抖 大家等她断气
因为她有的是钱
却不听 她的老手说的话
我告诉你,先生
那种人家 不谈话,先生 不谈话 只算钱
还有, 还有
还有Frida 她和太阳一样漂亮 她喜欢我
就和我喜欢她一样
我们常常说 会有我们的房子 有很多很多窗子 差不多没有墙壁 我们那里会生活 那儿过日子很幸福 可是不一定会这样 但是也有可能 因为别人不让 因为别人不让. 他们说 她太漂亮, 我配不上 说我只会杀猫。 可我从来没杀过猫! 要不,是很久以前 要不,已经忘了
要不,是因为它们臭.
总之他们不让 总之他们不让 有时候, 我们见面的话 好像不是故意的 她眼睛里有泪 她说她会走 她会跟我走. 那一会儿,
只有那一小会儿
我相信她, 先生 我相信她。 那一会儿,
只有那一小会儿
我告诉你,先生
那种人家 不出走,先生 不出走 可是已经晚了,先生 |
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