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Donner un poisson ou apprendre à pêcher ?

2006 septembre 27
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Posted by florent

Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour.

Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. 

 

Ce proverbe chinois est très connu, mais d’où vient il ?

J’avais fait une recherche sur google et obtenu plein de réponses, souvent vagues (“proverbe chinois”), parfois fausses (Confucius, Laozi), parfois farfelues (la bible !)

Comme quoi google a une mémoire d’éléphant, mais il dit aussi beaucoup de bêtises ;-) )

La phrase chinoise est issue du Huainanzi 《淮南子》,17e Chapitre -《说林训》,

临河而羡鱼,不如归家织网

Une traduction maladroite :

Au lieu d’être là devant le fleuve à avoir envie d’un poisson,

mieux vaut rentrer chez soi et tisser ses filets.

(merci angel!)

Il faudrait construire un bêtisier avec toutes les déformations de proverbes chinois !

 

13 Réponses Leave One →
  1. laurence permalien
    septembre 27, 2006

    Je pense également au proverbe magnifique “les saints rejettent l’excès, l’extrême et l’extravagant” ô combien de fois entendu de la bouche de mon père et attribué -pourquoi pas après tout – à Lao Tseu sans qu’aucune source ne puisse le confirmer; Dans mes disserts en prépa, j’ajoutais une couche de confusion et attribuais la maxime à St Mathieu sans qu’aucun prof de philo ne me contredise!

  2. septembre 28, 2006

    ;-) )))

    et bien figure toi que ton père avait peut être raison !

    regarde bien l’extrait suivant du Laozi :

    « Plier pour rester intègre, ployer pour rester droit, se vider pour une plénitude, se flétrir pour un renouveau, avec moins on trouve, avec trop on se perd. Les Saints eux embrassaient l’Un pour être la règle du monde. Ne se donnant pas à voir, ils illuminaient, ne se faisant pas valoir, ils resplendissaient, n’agitant pas leur succès, ils avaient leur mérite, ne vantant pas leurs exploits, ils régnaient longuement. Voilà que ne disputant rien à personne, personne non plus ne leur disputait rien. »

    Cela rejoint ton proverbe “les saints rejettent l’excès, l’extrême et l’extravagant”, non ?

    • La seconde phrase (les saints…) me touche, elle semble rejoindre l’abandon chrétien, la reconnaissance d’un absolu extérieur à l’homme, qu’il ne peut atteindre par ses propres moyens. Donc ta dérivation vers saint Matthieu a peut être du sens ?
    • La dernière phrase, par contre, semble devoir être rejetée par un chrétien. L’objectif ultime serait il de n’avoir aucune relation à d’autres ? La noblesse du cœur signifie t elle l’isolement de chacun dans sa paix intérieure ?

    Point difficile du retrait taoiste ; doit on l’analyser comme un refus du monde ? Je ne crois pas, mais c’est une question compliquée pour moi

  3. septembre 29, 2006

    La citation complète de Laozi est vraiment magnifique et je ne peux m’empêcher de ressentir l’universalité du chemin vers la sainteté, qui ne se fait pas par de grands exploits mais par une vie quotidienne pleinement acceptée et vécue. Je vois dans le refus de ne “disputer rien à personne” un écho à St Jean ” parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde” adressé par Jésus à ses disciples. Je pense aussi à la vocation des moines qui est de se retirer du monde pour mieux être en “communion” avec lui.

  4. septembre 29, 2006

    Oui mais les moines n’ont-ils pas une forme de confort grâce à leur choix radical de vivre cloîtrés ?

    Je ne sais plus quel trappiste revenu à la vie civile évoquait dans son livre (un livre parait-il magnifique) que d’avoir fondé une vie de famille après sa vie monastique était merveilleux ; mais que la difficulté principale pour lui était de ne plus avoir le confort (il a bien employé ce terme de confort à la radio) d’horaires fixes et d’une vie solitaire, même s’il faut se lever au milieu de la nuit pour les offices.

    Merci pour cette phrase de saint Jean ;

    Trouver la plénitude dans la paix de la retraite tout en vivant dans le monde, voilà quelquechose de bien difficile pour moi aujourd’hui !

  5. septembre 29, 2006

    C’est Thierry Paillard “Le jour où j’ai sauté dans l’infini” qui évoquait cette forme de confort. Je connais également deux religieuses qui ont quitté leur vie communautaire pour continuer leur mission dans la vie, trouver un job et un appart. Elles avaient le sentiment que la sécurité matérielle et affective de la vie communautaire les empêchait d’être réellement en communion avec le monde. Ce confort ne permet-il pas cependant d’avoir une disponibilité supplémentaire à l’autre?

  6. aid permalien
    octobre 12, 2006

    merci l’ami et continue by

  7. Anonyme permalien
    août 3, 2007

    Préférer à “Si tu lui apprend à pêcher” “Si tu lui apprends à pêcher”…

  8. août 6, 2007

    oops merci anonyme ; à corriger !

  9. Anonyme permalien
    novembre 29, 2007

    “Sinon mon beaupère cite toujours laozi “les saints rejettent l’excès, l’extrême et l’extravagant” (chose que laozi n’a jamais dite non plus)
    ” (chine-nouvelle)

    C’est ton beau père ou le père de ton ami?

  10. florent permalien
    novembre 29, 2007

    pour anonyme qui passe par là, Laurence qui commente ci dessus c’est ma femme !
    (donc son père c’est mon beau-père)

    on ne parle pas très souvent sur ce blog ; on a les dîners pour cela, et l’oreiller ;-) ))

    mais sur ce post on a discuté ensemble un peu ; c’était marrant !

  11. Chaoqun permalien
    novembre 30, 2007

    Salut Florent,
    J’aimerais juste ajouter que les deux phrases 授人以鱼,不如授人以渔 et 临河而羡鱼,不如归家织网 ne sont pas dans le même sens. Peut-être tu le sais déjà?
    Et un proverbe abbrévié 临渊羡鱼 pour la deuxième phrase: )

  12. florent permalien
    décembre 1, 2007

    oui ; les sens sont assez éloignés
    peux tu alors me dire qui a écrit la phrase 授人以鱼,不如授人以渔 ?
    un chinois me prétendait que c’était le laozi ; je l’ai questionné ; et il a cherché partout mais m’a avoué que cela ne vient pas du laozi;

    le mystère reste donc entier…

  13. août 18, 2010

    biensure que sa viens de la bible lol

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