Mauvais réflexes
2011 novembre 8
En ce moment je passe quelques semaines en France ; voici quelques réflexes acquis en Chine mais qui ne passent pas toujours bien dans la matrice de ma chère patrie :
- Décrocher le téléphone en disant « waeêeîî » (qui s’écrit 喂), ou pire encore en prononçant à la Hong Kongaise un waââîîii qui ressemble beaucoup à un bâillement.
- Oser penser que les choses peuvent aller vite
- Quand on demande un café dans un bureau quelconque, insister lourdement très lourdement sur le fait qu’on ne veut pas de lait dedans. Tant de mésaventures en Chine pour qui n’aime pas le café au lait ! Ce matin à Paris je me suis même vu répondre : « ici on n’a pas de lait monsieur, seulement du café noir ».
- Quand on prévoit d’aller à un rendez vous, penser que les transports publics sont fiables et ponctuels.
- Etre courtois et conciliant. En France il vaut mieux râler un peu, voire même s’opposer en montrant bien qui on est, sous peine de se faire avoir. Une sorte de lutte rituelle pour trouver le compromis. (la voie du compromis est aussi pavée de rituels en Chine, mais ne prend pas la forme d’une lutte ouverte)
- Quand on achète quelquechose, avoir l’outrecuidance de croire que le vendeur ou la vendeuse va essayer de comprendre ce que l’on veut, et faire de son mieux pour y répondre.
- Alors qu’on veut jeter une canette ou une bouteille vide dans la rue, chercher du regard le mingong ou la vieille dame qui doit se trouver normalement à quelques mètres de là, pour lui donner directement le précieux objet et lui éviter l’inconfort de fouiller dans la poubelle. En France pas de minggong, pas de dame récupératrice pour ces choses là.
- Se comporter avec intelligence de situation ; considérer que les conditions peuvent s’adapter à la configuration de l’instant. En France il y a des règles pour presque tout ; elles ont le mérite d’être claires mais le démérite de s’appliquer toujours et partout, assez bêtement finalement.
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Albi. Gustave récupère les canettes dans les poubelles de la ville
不完全正确
Un retraité albigeois fait tous les jours le tour des poubelles municipales pour récupérer ce qui peut être recyclé. Il collecte des kilos de canettes en alu et de bouteilles en verre.
La journée de mardi a été fructueuse pour Gustave. Le sourire aux lèvres, le retraité tire de son sac plastique sa trouvaille du jour : un circuit intégré extirpé d’une des poubelles de la ville. « À l’intérieur, il y a de l’alu, du cuivre. Tout ça, ça se récupère » assure le septuagénaire.
Écolo dans l’âme, cet Albigeois s’est créé son activité. Tous les jours, depuis un an et demi, Gustave fait le tour des corbeilles de la ville pour y dénicher des objets recyclables. Après deux heures et demi de marche, il se retrouve souvent avec des sacs bien garnis. « Je récupère surtout les canettes en aluminium et les bouteilles en verre. Ce que je fais est utile, sinon ça part en décharge. Ce n’est pas trié ».
L’idée de se lancer dans cette activité lui est venue de la Betty box, au Séquestre. Cette machine trie les déchets et rémunère ceux qui apportent des objets recyclables. « Comme elle est parfois en panne et ne reconnaît pas toujours les objets, je préfère aller chez un ferrailleur à Saint-Juéry. »
Au total, Gustave passe en revue une quarantaine de poubelles municipales. Le Jardin national, la place du Vigan, les Lices, le secteur du Pont-neuf et parfois le parc Rochegude, son circuit est immuable. « Quand il fait beau et qu’on n’est pas en congés scolaires, il y a beaucoup d’étudiants qui viennent manger le midi sur le Jardin national. ça fait beaucoup de canettes à récupérer. »
À 65 centimes le kilo d’aluminium revendu, l’activité n’est quand même pas très lucrative. Il faut parcourir des kilomètres et inspecter des dizaines de poubelles pour commencer à faire du bénéfice. En moyenne, le retraité récupère 12 kg d’aluminium tous les mois, soit un gain de 35 €. Heureusement, il y a parfois des métaux plus intéressants dans les corbeilles, comme le cuivre.
Malgré sa petite retraite, Gustave assure ne pas faire ça pour l’argent : « C’est surtout pour marcher car je suis sujet à l’artérite. C’est aussi un bon moyen de rencontrer des gens, de discuter. Les balayeurs de la ville me connaissent, les gens me posent des questions. Certains croient même que je suis artiste et que je me sers des canettes pour faire des œuvres d’art » s’amuse le pétillant retraité.
S’il n’a pas encore trouvé de trésor, Gustave est tombé l’an dernier sur un i-phone dans le parc Rochegude. « J ‘ai consulté les numéros et j’ai réussi à retrouver le propriétaire. C’était un responsable de mutuelle qui l’avait perdu en jouant avec ses enfants. Il était évidemment ravi que je lui rende. » À force d’arpenter les rues avec ses sacs remplis de canettes vides, Gustave commence à être connu. Mais il préfère rester discret. « Je ne fais pas ça pour la gloire ».
À la demande du retraité, nous avons utilisé un prénom d’emprun
L’humain de merveilleuses facultés d’ adaptation ! alors pourquoi s’accroche-t-il tant à ses habitudes ?
son adaptation est quand même mise à rude épreuve en ces temps de globalisation non ?
alors il s’accroche… il se protège par ses habitudes…
j’ai toujours eu la vague intuition qu’une connexion secrète existait entre la belle ville d’albi et shanghai
merci francois de la sortir au grand jour
Je me suis mal exprimée. Ma réflexion concernait le dépaysement et l’adaptation qui s’impose lorsqu’on change de lieu de vie ou de pays ! Par contre, la démarche de ce monsieur Gustave est assez émouvante !
N’y a-t-il pas de triage de poubelles à Albi ? Ici, dans notre petit village (300 âmes), on doit trier, ce qui impose des tas de poubelles……. est ce mieux, ne vaudrait il pas mieux acheter en raisonnant sur tous ces excès de paquetage ?
Je reviens au propos, je me souviens, à Shanghai, d’avoir observé, le temps d’un jus de fruit, plusieurs pauvres hères qui passèrent successivement dans la même poubelle. Tant de pauvreté dans ce monde de consommation, Cela m’a peinée, mais je me suis dit aussi que ces gens là, infatigables, avaient de l’honneur dans leur pauvreté et qu’ils tiraient profit, même si c’était peu de choses, des gaspilleurs qui les entouraient, sans mendier. (chose interdite en Chine)