Dissertation suite
Voici la traduction de la dissertation postée le 12 janvier
(exercice fait à hong kong il y a trois ans)
Le monde est il carré ?
Le temps est il rond ?
Un ancien texte chinois m’a interpellé ; il évoquait un cercle et un grand carré. Le cercle représentait le temps, alors que le carré représentait la terre.
J’ai trouvé cette image très intéressante. En France, nous pensons au temps comme à une longue ligne droite, pas comme à un rond. Le temps tend vers une direction. Ainsi, nous avons du mal a accepter qu’il y ait des bons moments et des moments difficiles. Nous autres occidentaux nous comportons souvent avec l’espoir d’un futur prometteur, radieux. Nous vivons dans cet espoir : le futur sera comme ceci, ou comme cela. Comme un enfant qui rêve de devenir général.
Si les choses ne prennent pas la tournure de nos idées, nous sommes désolés, peinés, affligés. Nous sommes déçus et perdons confiance.
Par contre, l’image de la terre carrée n’a pas de sens pour moi. Dans l’antiquité lointaine, on croyait en occident que la terre était plate et finie. Mais ensuite Aristote (1) dit que la terre était ronde; qu’elle était comme un ballon et finalement pas très grosse. Je crois qu’il avait raison : sur la terre il y a une grande variété de choses et d’hommes ; il y a les “dix mille êtres”. Ils sont tous différents, mais il y a des hommes semblables, des choses semblables. Qu’ils soient éloignés ou pas n’a aucune importance. A des endroits très éloignés, on trouve des choses similaires.
Voici ma conclusion : j’aime beaucoup la vision chinoise du temps qui est rond, j’aime aussi la vision occidentale de l’espace qui est rond !
(1) “D’après la manière dont les astres se montrent à nous, il est prouvé que non seulement la Terre est ronde, mais même qu’elle n’est pas très grande, car il nous suffit de faire un léger déplacement, vers le sud ou vers l’Ourse, pour que le cercle de l’horizon devienne évidemment tout autre. (…) Ainsi, quand on suppose que le pays qui est aux colonnes d’Hercule va se rejoindre au pays qui est vers l’Inde, et qu’il n’y a qu’une seule et unique mer, on ne me paraît pas faire une supposition par trop incroyable.”
Aristote, Traité du Ciel, II 14-15. (IVe siècle av. J.-C.)