Pardon oriental
Voici un lien vers les textes d’un colloque Chine tenu à l’ ENS Lettres et Sciences humaines à Lyon, en 2004 .
Parmi les articles proposés j’ai particulièrement apprécié celui sur le pardon, qui est signé de ZHANG Ning , traductrice de l’Université de Genève. Pour convaincre le lecteur de l’intérêt de ces textes, je propose 2 courts extraits et un mot sur la conclusion.
Premier extrait : une phrase tirée du Soûtra de la contemplation (Guanjing 观经), commenté par Zhiyi :
Le péché et le mérite n’ont pas de propriétaire
(zui fu wu zhu)
罪福无主
Second extrait : sur une distinction dont l’auteur se sert comme point de départ :
Il s’agit de la discussion déjà ancienne entre anthropologues et sociologues, et qui remonte à Ruth Benedict, sur une différence qui permettrait d’opposer le monde occidental et celui de l’Extrême-Orient comme relevant de deux types culturels bien distincts : la « culture de la honte » (shame culture) de la Chine ou du Japon s’opposerait ainsi à la « culture de la faute » (guilt culture) propre à l’Occident christianisé. Dans le premier cas les infractions à la norme provoqueraient une sanction essentiellement extérieure, la « honte » n’étant produite que par le sentiment d’avoir enfreint une convenance d’ordre avant tout social. Dans le deuxième cas, on aurait une intériorisation morale de ce sentiment, qui serait avant tout le produit d’avoir commis une faute ou un péché appelant une sanction non seulement sociale mais religieuse. La honte s’éprouve devant la société, la faute, comme péché, s’éprouve devant Dieu ou ses représentants
La brillante traductrice touche en conclusion les questions des origines et des fins. La brillante traductrice touche en conclusion les questions des origines et des fins.
Sur les origines elle aborde un sujet qui m’est très cher : la singularité de la personne, fondatrice pour nous en occident, s’oppose à une vision continue de la réalité et de la vie en orient : il n’y a pas eu création de l’homme, mais différenciation du tao en yin & yang, puis en 10 000 êtres. Tout est lié par continuité.
Sur les fins elle montre l’implication du drame dans le développement du pardon en occident, notre situation ici bas est dramatique car elle est tendue vers un salut.
A lire !