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François Cheng, Cinq méditations sur la beauté 9/10

2006 mai 21
Posted by florent

« Néammoins, j’ai assez vécu pour observer et comprendre que, très en profondeur, l’effort de l’homme pour tendre vers le beau est de nature universelle. Je ne doute pas que le grand dialogue qui marquera le siècle à venir se fera aussi dans l’esprit non de confrontation, mais de compréhension, seule voie valable». Visuel Cinq méditations sur la beauté


 

Cette phrase de l’auteur porte tout ce qui fait que je lui voue une admiration immense. Francois Cheng est dans mon expérience celui qui a le plus cheminé, et expliqué son chemin, sur cet « essayer de voir les choses comme l’autre les voit » qui fait le titre de ce blog. Voir d’autres livres de lui.

 Son langage est simple, élégant, fort. « l’univers n’est pas obligé d’être beau, mais il est beau. Cela signifierait-il quelque chose pour nous ? »

Dans ce livre sorti chez Albin Michel en mars cette année, sont retranscrites cinq allocutions de François Cheng à des amis, toutes sur la beauté.

Ce livre n’a pas pour but de révéler la culture chinoise à un public occidental ; il insiste peut être plus sur les visions occidentales du beau (qui sont merveilleusement décrites) que sur les visions chinoises. On parle plus dans le livre de Cézanne, de Kant, de Fichte, de Mona Lisa, de Claudel que de Shitao ou Chuta

Les traits du beau en Chine sont brièvement mais puissamment abordés. Par exemple dans les 15 dernières pages , qui m’ont littéralement transportées, M Cheng pose trois concepts chinois qui sont selon lui un complément oriental au blocage occidental né du dualisme (corps-esprit ; sujet-objet…) : le beau s’exprime dans la rencontre, dans l’entre deux. C’est une vision ternaire plutôt que duale. Les trois concepts présentés sur l’esthétique chinoise sont le yin-yun (interaction unifiante), le qi-yun (souffle rythmique), le shen yun (résonance divine).

 


Je reprends une phrase de ce magnifique voyage fondateur en guise de conclusion :

(la phrase renvoie à la vision du peintre Guo Xi , selon lequel le beau “donne à vivre” car il nous donne un espace. Mais je reprends cette phrase sur l’ensemble des Cinq méditations sur la beauté.)

« C’est une pièce à verser au dossier du dialogue qui s’amorce enfin entre Extrême Orient et Occident. »

8 Réponses Leave One →
  1. fiso permalien
    mai 23, 2006

    hello,
    je passe en flânant sur ce blog dont tu m’as parlé dimanche et suis très impressionnée !
    transmis l’adresse à ma sinophile de mère :)
    amicalement,
    Sophie 2 16

  2. août 8, 2006

    J´adore ce blog !

    J´adore Francois Cheng
    et son épouse
    FABIENNE VERDIER

    Prière de visiter mon blog, notes 1 – 34 ,
    où je cite ses livres et montre ses oeuvres !!!
    MERCI

  3. Florent permalien
    août 8, 2006

    Bonjour Mu et merci pour votre visite. Etes vous sur que Fabienne Verdier soit l’épouse de Francois Cheng ? Des amis connaissent l’un et l’autre personnellement et n’en ont jamais fait état ?

    en tous cas je suis allé voir votre blog, plein de belles images et de profonds textes. Un seul regret : qu’il n’y ait pas une brève présentation de qui vous êtes ?
    (et si Mu est votre nom chinois, quel en est l’idéogramme ? ;-)

  4. août 9, 2006

    Moi aussi, je suis très “surprise” que Fabienne Verdier soit l’épouse de François Cheng…

  5. août 9, 2006

    Florent, Je vous prie urgemment d´effacer ces mots faux de ma note !
    Comment je peux écrire un tel erreur sur une épouse…un mari….quelle honte impardonnable !
    Et pardon de n´avoir pas donné la source de cette histoire du charron : Je l´ai pris du même livre de Fabienne Verdier “Passagère du Silence” (Albin Michel) mais vraiment F. Verdier ne donne pas la fin de l´histoire du charron, mais oui : elle parle bien de l´auteur Zhuang Zi et donc je n´ai pas ajouté son nom, pardon !
    Et du même livre de Fabienne Verdier je cite aussi des extraits sur ce boucher fameux :
    http://museevirtuel.over-blog.com/article-2255159.html
    en ajoutant 5 de ces taureaux fameux de Picasso pour illustrer la `facilité´ de la maîtrise…….
    J´ai lu avec intérèt vos pensées sur l´histoire de ce boucher, votre interprétation personnelle du texte !
    Ce qui concerne le principe ” faire sans en parler ” et le problème de la maîtrise : je les vis en pratiquant la cérémonie du thé japonaise : chaque mot me semble en vains sinon on le FAIT : sinon on prépare sinon on boit ce thé comme il faut….et surtout il y a des merveilleux sites déjà :
    http://stampf.lutin.free.fr/the/chanoyu/
    et surtout les mots Francais me manquent
    parceque je suis allemande…..
    et après toutes mes fautes découvertes
    je me sens assez prête
    à capituler….à terminer
    mon blog “francais”…… :-//
    SVP je vous prie encore d´effacer vite mon erreur SVP
    !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  6. août 9, 2006

    Mais voyons ne vous excusez pas si platement ! Les blogs sont des espaces d’expression caractérisés par la spontanéité ! ce ne sont pas des publications formelles validées avant édition par un comité de relecture ! Il est parfaitement normal qu’on dise des choses à côté ; ce qui est amusant justement, c’est de progresser ensemble par les commentaires, non ?

    je ne peux pas effacer deux mots sans effacer tout votre commentaire, je ne le ferai donc pas mais je vous assure que ce n’est pas grave du tout !

  7. août 9, 2006

    Francois Cheng et Fabienne verdier ont souvent travaillé ensemble ; ils se complètent très bien.
    Ce blog évoque un recueil de poésie compilé par Francois Cheng et (merveilleusement) illustré par Fabienne Verdier.

    Donc ils sont proches, à défaut d’être unis par le mariage !

  8. florent permalien
    novembre 7, 2007

    Le ciel et la terre sont dotés d’une grande beauté et pourtant ils ne parlent pas.

    Mengzi 3/1

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