Aller au contenu

Camper à Hong Kong

2006 mai 28
Tags:
Posted by florent

Alors que nous avons dormi cette nuit sous la tente, dans l’enchantement des gazouillis printaniers, me sont revenus des souvenirs de Hong Kong. Camper, quand tout se passe bien, c’est comme tout laisser pour écouter le beau. Mais cela ne se passe pas toujours bien, alors voici des souvenirs un peu moins reluisants (que nous avions échangés avec Domanlai sur le forum Chinatown) 

On avait campé avec les enfants à plover cove, dans un endroit très perdu pres d’une cascade. Les parents dans une tente, 4 enfants dans une autre à 10 mètres de là. Au milieu de la nuit de furieux aboiements éclatent et se rapprochent de nous. Une meute de chiens totalement déchainés se met à entourer les tentes en hurlant. Incroyables, ces mêmes chiens piteux que tu vois errer dans les villages la queue entre les jambes pendant la journée, ils étaient devenus les rois de la nuit, et le manifestaient par une aggressivité terrifiante !

Tu n’imagines pas les hurlements de terreur des enfants seuls dans leur tente. J’ai mis un bon quart d’heure à prendre mon courage à deux mains et, alors que la meute s’était un peu éloignée, à courir d’une tente à l’autre rejoindre les enfants.

Autre expérience dans les nouveaux territoires (près du kowloon peak) ; on arrive enfin à trouver un emplacement pour planter la guitoune (tous les belles terrasses avec vue sublimes étaient déjà prises par des …. tombes cantonaises. Quel savoir faire chinois dans le choix d’emplacement pour le repos éternel ; j’en étais presque à envier le mort qui reposait là…).

Donc on s’installe avec nos amis (nous avions 8 enfants de moins de 8 ans, un peu sportif) dans un petit pré au bord d’une rivière. On couche les enfants et on reste là a veiller en discutant. Mon ami olivier, crevé, va se coucher avec ses enfants et on continuer à discuter. Au bout d’une demi heure nous voyons sa tente se soulever et tanguer dans tous les sens. Il sort l’air atterré, cherche un gourdin dans le bois et rentre à toute vitesse dans sa tente. La tente se remet à tanguer un peu, puis on entend un grognement de soulagement. Il avait enfin réussi à expulser un rat qui avait élu domicile dans sa tente, et dormait avec ses enfants depuis plusieurs heures !

Donc on va se coucher après cette péripétie. C’était fin septembre, normalement à la fin de la période des typhons et des black rain. Mais pas de chance, vers 1 heure du mat, on commence à sentir des gouttes d’eau grosses comme des tomates cerises qui font poc, poc poc, poc poc poc poc poc poc poc poc poc poc poc poc sur le toit de la tente. L’orage éclate, avec des éclairs partout autour de notre petit pré qui se transforme vite en marécage. On ne sait pas bien quoi faire, mais quand on voit que la rivière a déjà monté de quelques dizaines de centimètres et sort de son lit, on se dit qu’il vaut mieux lever le camp dare dare

Je fonce chercher la voiture que je rapproche le plus près possible du pré, en laissant les phares allumés pour qu’on puisse rentrer tout le monde et replier les tentes sous la pluie battante. Le transbordement se passe tant bien que mal et on se retouve tous les 12 dans notre voiture (on n’avait pris qu’une voiture), trempés, avec plein de duvets et de tentes pas repliés qui donnaient une ambiance assez berbère à la scène.

On laisse surement plein d’affaires dans le marécage, mais tant pis on décide de filer. Je tourne la clé de contact et là … la voiture ne démarre pas, il n’y a plus de batteries. Impossible de pousser la voiture en seconde vitesse pour la démarrer ; ces voitures automatiques ne le permettent pas. Il est à peu près 2 h et demi du mat ; inutile de te dire qu’il n’y a pas beaucoup de passage sur la cantonale cantonaise…
Après un temps d’attente entassés et congelés, nous voyons arriver une voiture de cantonais qui rentrent chez eux. Je les arrête ; ils ne parlent pas anglais. Je ne parle pas cantonais (comme toi domanlai, sauf que moi je n’ai jamais appris depuis  ). Je leur explique avec les mains qu’on a besoin d’un cable de batteries. Ils n’ont pas l’air de comprendre et me demandent par gestes de pousser ma voiture de là, car elle gène un peu le passage. Furieux, je la pousse à moitié dans le fossé, maudissant ces chinois qui ne sont pas solidaires pour un sou  .
Mais un quart d’heure après , ils reviennent en sens inverse ; ils sont allez chez eux chercher un cable ! quelle gentillesse ! (ils avaient dans leur voiture une fillette de 5 ou 6 ans parfaitement réveillée ; je n’ai jamais compris quand est ce que les enfants chinois dorment…)
ils nous aident donc à repartir et nous redescendons enfin, toujours sous une pluie battante.

Nous étions donc tous en calecons dans ce monospace, les deux mecs devant et toute une smalla à l’arrière. Je me souviens encore d’un péage au milieu de la nuit, ou la caissière avait jeté un regard horrifié à ces deux grands mecs en calecon, pensant à des homos très trash qui revenaient d’une rave spéciale, avant de voir à l’arrière de la voiture une tribu assez surréaliste !

bref on est rentré chez nous après 5 heures du mat ; et ces amis n’ont plus jamais voulu camper avec nous … mais on est restés très amis quand même

Pas encore de commentaires

Laisser un commentaire

Note: Your e-mail address will never be published.

S'abonner au flux de ce commentaire via RSS