Ta Mok est mort
Une édition spéciale pour mon ami Fix, qui était fasciné par la valeur du silence et par la vanité des mots. Fix avait apprécié cette phrase de Confucius : « il faut deux ans pour apprendre à parler, et toute une vie pour apprendre à se taire ». Oui le silence est beau, riche. La règle de saint benoit parle du silence, comme dit Fix, d’une manière radicale mais fondée.
Alors voici la petite pensée pour Fix : as tu entendu parler de la mort de Ta Mok ?
Après Pol Pot (1998), Ke Pauk (2002) Khieu Ponnary (femme de Pol Pot : 2003), le baron Khmer Rouge Ta Mok est mort le 21 juillet. Il ne reste plus que Douch, bourreau si bien décrit par François Bizot dans son roman le portail, qui soit aujourd’hui vivant, en prison, attendant son jugement.
Les boureaux khmers meurent tous avant d’avoir été jugés, tant le tribunal est long à organiser. Pas plus mal ce silence. Quelle aurait été la valeur d’une parole de condamnation face à un vieillard de 82 ans, dans un pays qui ignore son traumatisme ?
Comme le dit Thomas Bernhard, passer sous silence n’est pas mensonge