Aller au contenu

Un travail de fourmi

2006 décembre 21
Posted by florent

Travaillons mieux à plusieurs ou  tout seul ? Question délicate ; tant le travail collectif est difficile à organiser efficacement.


 

La Harvard Business Review a publié un article sur la « swarn intelligence » (intelligence collective), c’est à dire sur la capacité d’ « essaims » à bien s’organiser. Les organisations adoptées par fourmis et abeilles peuvent être inspirantes pour améliorer nos organisations humaines.

 

Je tenterai de restituer quelques idées de l’article ; puis de les appliquer à l’apprentissage du chinois : apprenons nous mieux tout seul ou en groupe ?

 

Le monde des insectes est caractérisé par des comportement individuels simples, mais qui curieusement donnent lieu à des fonctionnements de groupes complexes. Par exemple, comment les fourmis trouvent elles le plus court chemin vers une source de nourriture ? Chaque fourmi qui s’éloigne de la fourmilière pour chercher de la nourriture laisse sur ses pas une trace d’hormone odoriférante, la  Pheromone. Arrivez vous à conclure de ce comportement simple pourquoi le groupe de fourmis est si performant ?

 

Je n’aurais jamais deviné ; et pourtant la raison de leur efficacité est facile à comprendre : la fourmi qui a trouvé la nourriture le plus près de la fourmilière est celle qui revient le plus vite. Donc le chemin qu’elle a emprunté porte à son retour une trace odoriférante deux fois plus forte que celles des fourmis qui ne sont pas encore revenues. De fait ; d’autres fourmis qui partiraient de la fourmilière à ce moment là auront tendance à suivre la trace doublement odoriférante, en la renforçant encore.

 

C’est ce mode de fonctionnement qui a été étudié et appliqué au routage du traffic sur internet : des agents électroniques sont envoyés sur le réseau en laissant une trace ; et celui qui est le plus vite arrivé détermine la route à prendre. C’est d’après les auteurs (Eric Bonabeau et Christopher Meyer) le système de gestion de routage le plus performant pour optimiser traffic et délais.

 

Les organisations sociales des insectes sont flexibles, robustes et surtout autogérées ; c’est à dire qu’elles fonctionnent sans supervision.

 

Les auteurs montrent les applications que l’on peut en faire dans des domaines aussi variés que la gestion d’entrepôts ; la motivation d’informaticiens ; la planification industrielle ; la gestion de lignes de production, un processus de recrutement et même la conquête de nouveaux marchés !

 

Tentons d’appliquer cela à l’apprentissage d’une langue aussi compliquée que le chinois.

Ce blog est moins alimenté depuis quelques temps ; une raison en est que je passe du temps sur des forums dans lesquels nous parlons beaucoup de sujets liés à la culture chinoise. Et par magie j’ai l’impression de progresser plus vite car la discussion avance plus vite en groupe.

 

Mais cela dit, il ne me semble pas que ma connaissance de la langue, et de ces centaines de caractères à apprendre progresse plus vite. Au contraire. Pour pouvoir participer à la course effrénée des discussions sur le forum ; j’utilise souvent wenlin qui permet de traduire un texte en promenant sa souris dessus, sans vraiment avoir à déchiffrer le texte. Très pratique mais pas très pédagogique…

 

J’en conclus très simplement que l’efficacité organisationnelle et la rapidité d’exécution ne sont pas les seuls enjeux du développement humain ; ils peuvent même lui être nuisible.

 

Nous ne sommes pas des fourmis et bien heureusement !

Pas encore de commentaires

Laisser un commentaire

Note: Your e-mail address will never be published.

S'abonner au flux de ce commentaire via RSS