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Une nouvelle de Lu Xun : Kong YiJi

2007 mai 25
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Posted by florent

Lu Xun est surtout connu pour la véritable histoire de Ah Q  . Mais il a aussi donné vie à un personnage fameux en chine : Kongyiji, homme étonnant, mi-lettré et mi-gueux.

Voici la nouvelle, qui décrit une coutume particulière en Chine : celle de faire tiédir le vin.

J’ai pris beaucoup de temps et un très grand plaisir à la traduire avec Jade ; merci Jade !

Je n’ai pas trouvé de traduction en francais de cette nouvelle sur internet ; c’est apparemment une première !

 

Kongyiji, un personnage de Luxun.

Dans notre ville de Lu, les bistrots ont la particularité de présenter face à la rue, avant la salle où l’on s’assoit, un comptoir en forme d’équerre de charpentier. Derrière ce comptoir, on a toujours de l’eau chaude prête ; on peut ainsi à toute heure vous faire tiédir du vin.

Les artisans et manœuvres y viennent après le travail, en fin de matinée et le soir. Souvent, ils dépensent quatre sous pour acheter un bol de vin (c’était il y a vingt ans ; maintenant les prix sont montés à dix sous). Debout, accoudés au bar, ils boivent un coup pour faire une pause et se réchauffer le cœur.

 S’ils ont encore un peu d’argent à dépenser, ils commandent une coupelle de bambous bouillis salés, ou bien des petits pois anisés, en guise d’accompagnement pour la bolée de vin. Ceux qui peuvent pousser jusqu’à dix sous s’offrent un plat de viande, mais en général les clients qui restent au comptoir ont des habits plutôt courts et ne dépensent pas de manière si ostentatoire. Seuls ceux qui portent de longues robes arrivent en flânant, l’air digne, entrent dans la salle assise, pour commander du vin et des plats. Ces gens-là (1) mangent et boivent assis, sans se presser.

Depuis l’âge de douze ans, je travaille dans l’un de ces bars à vin aux portes de la ville, le 咸亨酒店 (xian heng jiu dian). Le patron dit que j’ai l’air idiot ; il a peur que je serve mal ces clients aux longues robes, assis dans la salle. Il préfère que je reste au comptoir. Avec les clients à robes courtes, il est certes facile de parler ; mais certains surveillent tout sans arrêt ; on se retrouve vite coincé avec eux !

On les trouve souvent là, à regarder avec envie les jarres desquelles on tire les cruches de vin, à vérifier combien de vin il reste, à compter encore les carafes mises à tiédir au bain-marie avant de pouvoir se détendre un peu. Avec cette surveillance permanente, je n’arrive jamais à tricher en diluant un peu d’eau au vin.

Ainsi, depuis les premiers jours de mon emploi, le patron a toujours dit que j’étais incapable de faire mon métier correctement. Heureusement, l’agent qui m’avait trouvé ce travail était très renommé et reconnu, donc on ne pouvait pas décemment me renvoyer ; il était préférable de me spécialiser dans un travail précis mais ennuyeux : faire tiédir le vin.

Dès lors, je me consacre à ma tâche, au comptoir, du matin jusqu’au soir. Je le fais consciencieusement, mais dans la monotonie, avec parfois même un certain ennui. Le patron fait une mine terrible ; les clients sont souvent maussades ; on ne peut pas toujours être de bonne humeur ! Les jours où Kongyiji vient au comptoir sont les seules occasions pour rigoler un peu. C’est pour cela que je me souviens encore très bien de lui.

Kongyiji, c’est le seul client qui boit son vin debout au comptoir, mais qui pour autant porte une robe longue. C’est un homme de haute stature, avec une mauvaise mine sur un visage marqué de rides et de cicatrices, la barbe grise et broussailleuse. Certes il porte des robes longues,  mais elles sont sales et élimées, comme si elles n’avaient été ni lavées ni reprisées depuis une dizaine d’années. Quand il parle aux gens, il débite toujours des paroles pédantes et alambiquées, à demi-compréhensibles. Comme il porte le nom de Confucius (2), les gens l’appellent : « son excellence Kong Yi Ji », sans savoir que ce sont simplement les trois premier caractères d’un livre de calligraphie pour enfants.

Quand Kong Yi Ji arrive à l’échoppe, tous les buveurs de vin se mettent à rire ; certains l’apostrophent « Kong Yi Ji ! il y a encore de nouvelles cicatrices sur ta face ! ». Il ne répond pas, et dit : « mettez moi deux bols de vins à tiédir, et apportez-moi une coupelle de pois anisés ». Il aligne bien, dignement, ses neuf piécettes sur le comptoir.

Les autres crient encore, à voix bien haute « Tu as encore certainement volé des choses dans une maison ! ». Kong Yi Ji ouvre de grands yeux et répond : « comment pouvez vous accuser et salir comme cela des innocents ? »

-         Comment cela innocent ? Avant hier, il a volé des livres à la famille He ! Il a même été puni pour cela ; je l’ai vu de mes propres yeux !

Le visage de Kong Yi Ji rougit, les veines sur son front se gonflent, et il se met à protester :

« prendre des livres, ce n’est pas voler !  prendre des livres… Quand on parle de la culture et des lettres, peut on parler de vol ? » Et le voilà qui débite des citations incompréhensibles : « Un noble lettré supporte la pauvreté. ». Devant de telles simagrées, tout le monde éclate de rire, et cette joie sort même du comptoir pour se répandre jusque dans la rue.

Selon les racontars répandus à son insu, Kong Yi Ji aurait bel et bien lu les classiques, mais sans bien les assimiler, sans réussir les concours et sans en faire son gagne pain. C’est ainsi qu’il aurait sombré dans la pauvreté, jusqu’à finir comme mendiant. Heureusement qu’il calligraphiait bien ; cela lui permettait de recopier des livres, en gagnant de quoi s’offrir un bol de riz. Mais hélas il avait mauvais caractère, plutôt  paresseux et glouton. Il n’entretenait pas ses pinceaux et son papier, et quittait son ouvrage passés quelques jours. Cela s’étant produit maintes fois ; plus personne ne voulait lui confier de travaux de calligraphie. Sans moyens d’y échapper, Kong Yi Ji se retrouva ainsi réduit à voler. Mais lorsqu’il venait à l’échoppe, il se conduisait tout de même correctement, quand il n’avait pas de dettes. Lorsque parfois il n’avait pas de quoi payer, son nom était inscrit à la craie au tableau noir, mais il ne passait pas un mois avant que la dette ne soit dûment acquittée, et que le nom de Kong Yi Ji ne soit effacé du tableau.

Après avoir bu une bonne moitié de son vin, le visage rougi de Kong Yi Ji reprend peu à peu son aspect normal. Ses voisins de comptoir lui demandent encore : « Kong Yi Ji, dis nous si tu sais vraiment lire ».  Kong Yi Ji regarde d’un air dédaigneux ceux qui le questionnent, et n’entre pas dans le débat. Les autres continuent : « comment se fait il que tu n’aies même pas réussi les premiers concours pour devenir bâchelier « XiuCai » (4) ? » Kong Yi Ji prend soudain un air décontenancé, inconsolable, un visage gris et lugubre, sa bouche marmonne quelques mots. Mais sa réponse est littéraire et pédante ; tous ne la comprennent pas. A ce moment là, tout le monde éclate de rire. Cette ambiance joyeuse remplit l’auberge et se perçoit même du dehors.

Dans ces moments là, je peux me joindre aux rires des clients, car le patron ne me grondera certainement pas. Et à chaque fois que le patron voit Kong Yi Ji, il se met à se moquer, Kong Yi Ji lui même sait bien, en son for intérieur, qu’il ne peut pas discuter avec eux, qu’ il ferait mieux de parler aux enfants.

Une fois, il me demande : « as tu déjà lu des livres ? » . J’acquiesce très vaguement. Il reprend : « lire des livres … Je vais te tester un peu : dans les ‘petits pois à l’anis’, comment écrit-on le caractère de l’anis  » ? Gêné par cet examinateur là, je réfléchis, et d’un air implorant demande « mais qu’ai-je fait pour mériter d’être soumis à un examen par toi ? ». Je préfère détourner la tête et l’ignorer. Kong Yi Ji attend un moment très long, puis me dit avec la plus grande sincérité : « tu ne vas pas l’écrire ?  Alors je vais t’expliquer … écoute bien et retiens ! Ces caractères, il faut les retenir. Plus tard, quand tu seras un patron, il faudra que tu tiennes le livre de caisse. » . Je songe à l’immense écart qui me sépare encore du rang de patron, et en plus le patron lui même n’écrit pas « les petits pois à l’anis » quand il tient les comptes de l’auberge ; à la fois j’ai envie de rire et envie d’en finir. Je réponds d’un ton traînant « Qui a besoin que tu l’expliques ? C’est le radical de l’herbe , avec en dessous le  de 来回 ». Kong Yi Ji prend une mine des plus ravies, exhibe deux doigts et tapote le comptoir de ses longs ongles. En opinant du chef il me dit «  C’est juste ! c’est cela ! …    Mais il y a quatre manières d’écrire le caractère . Les connais-tu ? »

Je me sens soudains plus fébrile, et j’essaie de mon mieux de me débiner en m’éloignant pour échapper à sa question. Alors Kong Yi Ji trempe son ongle dans le vin, et l’utilise pour tracer les caractères à même le comptoir. En voyant mon air peu enthousiaste, il pousse un gros soupir et fait montre de grands regrets pour moi.

Plusieurs fois, les enfants du voisinage, en entendant les rires dans l’auberge, se joignent à la fête en entourant Kong Yi Ji. Il leur distribue des pois anisés, un par personne. Après avoir mangé, les enfants ont tous les yeux rivés, avec envie, sur les pois restant dans la coupelle. Kong Yi Ji, l’air gêné, ouvre ses cinq doigts et recouvre la coupelle. Il se penche dessus et dit « il n’y en a plus beaucoup, plus beaucoup pour moi… » Il se redresse et jette un coup d’œil pour voir ce qu’il reste de petits pois, et dit en hochant la tête : « peu, très peu ! Vous en voyez beaucoup, vous ? Vraiment peu » . Alors, tout ce groupe d’enfants s’éparpille en riant.

Ainsi, Kong Yi Ji est une présence amusante. Mais sans lui, chacun continue sa vie comme il le doit.

Une fois, c’était deux ou trois jours avant la fête de la mi-automne, le patron est  tranquillement en train de faire les comptes. Il décroche le tableau noir, et soudain s’écrie : « Kong Yi Ji n’est pas venu depuis bien longtemps. Il nous doit encore dix-neuf sous ! Je me rends compte de la longue absence de Kong Yi Ji. Un client qui buvait son vin nous dit « Mais comment pourrait-il venir ? On lui a  cassé la jambe ! ». Le patron pousse une exclamation de surprise. Le buveur poursuit : « D’habitude, c’était plutôt lui le voleur. Mais là c’est lui qui s’est fait avoir. En allant voler chez le fonctionnaire Ding . »

-         Et après ? Que s’est il passé ?

-         C’est alors qu’il s’est cassé la jambe.

-         Et alors ? Ensuite ?

-         …..  Qui sait ?  …. Il en est peut être même mort ?

Le patron ne pose plus de questions, occupé à compter les recettes.

Après la mi-automne, le vent fraîchit de jour en jour. On sent venir les débuts de l’hiver. Toute la journée, je me colle près du feu, et je dois porter une veste en coton. Un jour, c’était l’après midi, il n’y avait pas un seul client au bar, je revois très précisément la scène, j’étais assis. Soudain j’entends une voix. « Mets moi un bol de vin à tiédir. » Cette voix est très faible, mais familière. Je lève les yeux, mais il n’y a toujours personne. Je me mets debout, afin de voir dehors. Ce Kong Yi Ji est là, assis au pied du comptoir. Il a le visage sombre et émacié, déjà peu présentable ; il porte une veste doublée toute usée, couvrant ses jambes croisées; en dessous il portait un sac grossier, accroché aux épaules avec de la ficelle. En me voyant, il dit « un bol de vin tiède ! ». La tête du patron apparaît, et il dit doucement : « c’est Kong Yi Ji ? Tu me dois encore dix-neuf piécettes ! ». Kong Yi Ji répond, le visage décomposé : « c’est que … je te rembourserai la prochaine fois. Pour cette fois, j’ai juste de quoi payer mon vin. »  Malgré tout, le patron dit comme si de rien n’était, en riant : « Kong Yi Ji, qu’as-tu encore volé ? ». Sans même tenter de se défendre, Kong Yi Ji supplie : « ne sois pas moqueur !»

-         ridicule ? Si tu n’as rien volé, alors comment t’es-tu cassé la jambe ?

-         Je suis tombé par terre …   tombé … tombé… » réplique Kong Yi Ji à voix basse. Il implore visiblement le patron de ne plus en parler.

A ce moment, quelques clients sont déjà arrivés ; ils se moquent tous, avec le patron. Je tiédis le vin, le tire, et le dépose au seuil du comptoir. Kong Yi Ji sort quatre piécettes de sa poche et me les met dans la main. Je vois sa main pleine de terre, cette main qui l’a traîné jusqu’ici. En un éclair, il boit tout son vin et , au milieu des vociférations des clients, repartt en se traînant avec les mains.

A partir de ce jour-là, un long moment s’écoula encore sans signe de vie. Vers la fin de l’année, le patron déclara en décrochant son tableau noir : « Kong Yi Ji me doit encore dix-neuf sous ! » La seconde année, au moment de la fête des bateaux dragons (3), il redit : « Kong Yi Ji me doit encore dix-neuf sous ! »

Six mois plus tard, au festival de mi-automne, il ne le redit plus, et à la fin de l’année on avait toujours pas vu l’énergumène.

Finalement, je ne l’ai jamais revu …  Kong Yi Ji est sans doute mort et enterré.

Lu Xun, Mars 1919.

(1) Les lettrés ou mandarins portent des robes longues. La traduction porte une allusion subtile à la chanson de Jacques Brel ;-)

(2) Kong

(3) 端午 Duanwu, le cinquième jour du cinquième mois lunaire.

(4) Xiucai秀才 : à l’ancienne époque, il y avait des titres pour les lettrés :

- la grade élémentaire (un peu comme la fin des études primaires), c’était Xiucai, obtenu par un concours du district ;

- et puis, Juren举人 (à peu près comme la fin de l’école secondaire), obtenu par un concours régional ;

- par le concours national, ceux qui gagnent sont des 进士 (jinshi) ;

- après cela, les candidats peuvent tenter le concours dirigé par l’empereur. Les trois meilleurs se font nommer : 状元(zhuang yuan : numéro un),榜眼(bang yan : numéro deux),探花(tan hua : numéro trois), qui deviennent, grâce à ça, certainement de hauts fonctionnaires.

Donc à l’ancienne époque, le moyen principal pour monter en grade, c’était la lecture, pour réussir les concours.

  鲁镇的酒店的格局,是和别处不同的:都是当街一个曲尺形的大柜台,柜里面预备着热水,可以随时温酒。做工的人,傍午傍晚散了工,每每花四文铜钱,买一碗酒,——这是二十多年前的事,现在每碗要涨到十文,——靠柜外站着,热热的喝了休息;倘肯多花一文,便可以买一碟盐煮笋,或者茴香豆,做下酒物了,如果出到十几文,那就能买一样荤菜,但这些顾客,多是短衣帮,大抵没有这样阔绰。只有穿长衫的,才踱进店面隔壁的房子里,要酒要菜,慢慢地坐喝。
  我从十二岁起,便在镇口的咸亨酒店里当伙计,掌柜说,样子太傻,怕侍候不了长衫主顾,就在外面做点事罢。外面的短衣主顾,虽然容易说话,但唠唠叨叨缠夹不清的也很不少。他们往往要亲眼看着黄酒从坛子里舀出,看过壶子底里有水没有,又亲看将壶子放在热水里,然后放心:在这严重兼督下,羼水也很为难。所以过了几天,掌柜又说我干不了这事。幸亏荐头的情面大,辞退不得,便改为专管温酒的一种无聊职务了。

  我从此便整天的站在柜台里,专管我的职务。虽然没有什么失职,但总觉得有些单调,有些无聊。掌柜是一副凶脸孔,主顾也没有好声气,教人活泼不得;只有孔乙己到店,才可以笑几声,所以至今还记得。

  孔乙己是站着喝酒而穿长衫的唯一的人。他身材很高大;青白脸色,皱纹间时常夹些伤痕;一部乱蓬蓬的花白的胡子。穿的虽然是长衫,可是又脏又破,似乎十多年没有补,也没有洗。他对人说话,总是满口之乎者也,教人半懂不懂的。因为他姓孔,别人便从描红纸上的上大人孔乙己这半懂不懂的话里,替他取下一个绰号,叫作孔乙己。孔乙己一到店,所有喝酒的人便都看着他笑,有的叫道, 孔乙己,你脸上又添上新伤疤了!他不回答,对柜里说,温两碗酒,要一碟茴香豆。便排出九文大钱。他们又故意的高声嚷道,你一定又偷了人家的东西了!孔乙己睁大眼睛说,你怎么这样凭空污人清白……”“什么清白?我前天亲眼见你偷了何家的书,吊着打。孔乙己便涨红了脸,额上的青筋条条绽出,争辩道,窃书不能算偷……窃书!……读书人的事,能算偷么?接连便是难懂的话,什么君子固穷,什么者乎之类,引得众人都哄笑起来:店内外充满了快活的空气。

  听人家背地里谈论,孔乙己原来也读过书,但终于没有进学,又不会营生;于是愈过愈穷,弄到将要讨饭了。幸而写得一笔好字,便替人家钞钞书,换一碗饭吃。可惜他又有一样坏脾气,便是好吃懒做。坐不到几天,便连人和书籍纸张笔砚,一齐失踪。如是几次,叫他钞书的人也没有了。孔乙己没有法,便免不了偶然做些偷窃的事。但他在我们店里,品行却比别人都好,就是从不拖欠;虽然间或没有现钱,暂时记在粉板上,但不出一月,定然还清,从粉板上拭去了孔乙己的名字。

  孔乙己喝过半碗酒,涨红的脸色渐渐复了原,旁人便又问道,孔乙己,你当真认识字么?孔乙己看着问他的人,显出不屑置辩的神气。他们便接着说道, 你怎的连半个秀才也捞不到呢?孔乙己立刻显出颓唐不安模样,脸上笼上了一层灰色,嘴里说些话;这回可是全是之乎者也之类,一些不懂了。在这时候,众人也都哄笑起来:店内外充满了快活的空气。

  在这些时候,我可以附和着笑,掌柜是决不责备的。而且掌柜见了孔乙己,也每每这样问他,引人发笑。孔乙己自己知道不能和他们谈天,便只好向孩子说话。有一回对我说道,你读过书么?我略略点一点头。他说,读过书,……我便考你一考。茴香豆的茴字,怎样写的?我想,讨饭一样的人,也配考我么?便回过脸去,不再理会。孔乙己等了许久,很恳切的说道,不能写罢?……我教给你,记着!这些字应该记着。将来做掌柜的时候,写账要用。我暗想我和掌柜的等级还很远呢,而且我们掌柜也从不将茴香豆上账;又好笑,又不耐烦,懒懒的答他道, 谁要你教,不是草头底下一个来回的回字么?孔乙己显出极高兴的样子,将两个指头的长指甲敲着柜台,点头说,对呀对呀!……回字有四样写法,你知道么?我愈不耐烦了,努着嘴走远。孔乙己刚用指甲蘸了酒,想在柜上写字,见我毫不热心,便又叹一口气,显出极惋惜的样子。

  有几回,邻居孩子听得笑声,也赶热闹,围住了孔乙己。他便给他们吃茴香豆,一人一颗。孩子吃完豆,仍然不散,眼睛都望着碟子。孔乙己着了慌,伸开五指将碟子罩住,弯腰下去说道,不多了,我已经不多了。直起身又看一看豆,自己摇头说,不多不多!多乎哉?不多也。于是这一群孩子都在笑声里走散了。

  孔乙己是这样的使人快活,可是没有他,别人也便这么过。

  有一天,大约是中秋前的两三天,掌柜正在慢慢的结账,取下粉板,忽然说, 孔乙己长久没有来了。还欠十九个钱呢!我才也觉得他的确长久没有来了。一个喝酒的人说道,他怎么会来?……他打折了腿了。掌柜说,哦!”“他总仍旧是偷。这一回,是自己发昏,竟偷到丁举人家里去了。他家的东西,偷得的么?” “后来怎么样?”“怎么样?先写服辩,后来是打,打了大半夜,再打折了腿。” “后来呢?”“后来打折了腿了。”“打折了怎样呢?”“怎样?……谁晓得?许是死了。掌柜也不再问,仍然慢慢的算他的账。

  中秋之后,秋风是一天凉比一天,看看将近初冬;我整天的靠着火,也须穿上棉袄了。一天的下半天,没有一个顾客,我正合了眼坐着。忽然间听得一个声音, 温一碗酒。这声音虽然极低,却很耳熟。看时又全没有人。站起来向外一望,那孔乙己便在柜台下对了门槛坐着。他脸上黑而且瘦,已经不成样子;穿一件破夹袄,盘着两腿,下面垫一个蒲包,用草绳在肩上挂住;见了我,又说道,温一碗酒。掌柜也伸出头去,一面说,孔乙己么?你还欠十九个钱呢!孔乙己很颓唐的仰面答道,……下回还清罢。这一回是现钱,酒要好。掌柜仍然同平常一样,笑着对他说,孔乙己,你又偷了东西了!但他这回却不十分分辩,单说了一句不要取笑!”“取笑?要是不偷,怎么会打断腿?孔乙己低声说道, 跌断,跌,跌……”他的眼色,很像恳求掌柜,不要再提。此时已经聚集了几个人,便和掌柜都笑了。我温了酒,端出去,放在门槛上。他从破衣袋里摸出四文大钱,放在我手里,见他满手是泥,原来他便用这手走来的。不一会,他喝完酒,便又在旁人的说笑声中,坐着用这手慢慢走去了。

  自此以后,又长久没有看见孔乙己。到了年关,掌柜取下粉板说,孔乙己还欠十九个钱呢!到第二年的端午,又说孔乙己还欠十九个钱呢!到中秋可是没有说,再到年关也没有看见他。

  我到现在终于没有见——大约孔乙己的确死了。

   一九一九年三月。

  注释

  本篇最初发表于一九一九年四月《新青年》第六卷第四号。发表时篇末有作者的附记如下:这一篇很拙的小说,还是去年冬天做成的。那时的意思,单在描写社会上的或一种生活,请读者看看,并没有别的深意。但用活字排印了发表,却已在这时候,——便是忽然有人用了小说盛行人身攻击的时候。大抵著者走入暗路,每每能引读者的思想跟他堕落:以为小说是一种泼秽水的器具,里面糟蹋的是谁。这实在是一件极可叹可怜的事。所以我在此声明,免得发生猜度,害了读者的人格。一九一九年三月二十六日记。

  描红纸:一种印有红色楷字,供儿童摹写毛笔字用的字帖。旧时最通行的一种,印有上大人孔(明代以前作丘)乙己化三千七十士尔小生八九子佳作仁可知礼也这样一些笔划简单、三字一句和似通非通的文字。

  君子固穷:语见《论语·卫灵公》。固穷固守其穷,不以穷困而改便操守的意思。

  进学:明清科举制度,童生经过县考初试,府考复试,再参加由学政主持的院考(道考),考取的列名府、县学籍,叫进学,也就成了秀才。又规定每三年举行一次乡试(省一级考试),由秀才或监生应考,取中的就是举人。

  回字有四样写法:回字通常只有三种写法:回、〔外〕、〔之下部〕。第四种写作〔外〕(见《康熙字典·备考》),极少见。

  多乎哉?不多也:语见《论语·子罕》:大宰问于子贡曰:夫子圣者与?何其多能也!子贡曰:固天纵之将圣,又多能也。子闻之,曰:大宰知我乎?吾少也贱,故多能鄙事。君子多乎哉?不多也。这里与原意无关。

  服辩:又作伏辩,即认罪书。

  据本篇发表时的作者《附记》(见注1),本文当作于一九一八年冬天。按:本书各篇最初发表时都未署写作日期,现在篇末的日期为作者在编集时所补记。

25 Réponses Leave One →
  1. mai 27, 2007

    Félicitations !

    En lisant le début de l’article, j’ai cru que tu allais dire “J’ai pris beaucoup de temps et un très grand plaisir à faire chauffer du vin à la manière de Kong Yiji” ! (je connais ta conscience professionnelle et ton goût du détail !)

    Merci pour ton blog toujours aussi riche !

  2. mai 27, 2007

    Bravo et merci.
    Connaissez-vous le restaurant Kongyiji à Beijing, le vin y est fameux et la cuisine merveileuse.
    孔乙己酒楼(什刹海店)
    地址: 西城区德胜门内大街东明胡同甲2号 地图
    电话: 010-66184915
    http://www.dianping.com/shop/507780
    Vous y verrez une superbe calligraphie, peut-être écrite par Kongyiji ?

  3. mai 27, 2007

    Bravo pour ce travail de traduction ; je suis impressionné.
    Cette histoire reste dure ; il y a des situations qui ne sont ni spécifiques à notre époque ni à notre pays/culture

  4. mai 28, 2007

    merci pour les encouragements ; encore une fois nous avons traduit cette nouvelle à deux : une chinoise et moi

    oui l’histoire est dure ; je trouve même que notre traduction était un peu complaisante. Ce personnage de Kong Yiji me semble à la fois hautain et pédant (c’est le système des examens mandarinaux qui est attaqué ici), un peu naïf (voir la scène avec les enfants) et profondément pitoyable ; attaqué par la moquerie des gueux qui n’ont rien de mieux à faire pour se consoler de leur condition.

    Non serge je ne connais pas ce restaurant ; je suis juste tombé dessus en recherchant une traduction de Kong Yiji en francais sur google.

    Votre blog est super serge !

    Florent

  5. mai 29, 2007

    J’ai découvert par hasard (ou par destin) votre blog que je visite progressivement. Votre curiosité n’a d’égal que votre honnêteté. J’y retrouve de nombreux thèmes qui m’ont également passionné. Si vous allez dîner à Kong Yi Ji recueillez-vous un instant devant la belle calligraphie de la salle du fond et buvez un pot de vin pour moi.

  6. mai 29, 2007

    Il existe une édition bilingue des nouvelles de Luxun chez Editions en Langues Etrangères de Beijing, un volume par recueil. La traduction en français est très belle, mais avec une petite impression d’exotisme, faite par un Chinois qui a parfaitement appris le français. Il traduit 茴香豆 par “fèves à l’anis”. Je pense qu’il s’agit des 黄豆 parfumés à l’anis étoilé que j’aime manger chez moi.
    Un ami chinois m’a mis en garde contre la langue de Luxun, me disant que, si ça paraît facile à lire à un occidental, c’est parce que sa syntaxe influencée par ses efforts de modernisation est éloignée du chinois correct. Je n’en sais pas assez pour avoir un avis personnel.

  7. mai 29, 2007

    oui ebolavir
    (votre nom est un peu effrayant, si je peux me permettre ;-)

    Luxun a une langue très particulière, m’a t on également dit. C’est un peu le diffuseur du bai hua (kong yi ji est sa seconde nouvelle écrite en bai hua) ; et donc il y a un aspect un peu tâtonnant, voire personnel, à son propos.

    On m’a dit que certaines tournures étaient impropres en chinois moderne (et classique), mais correctes sous la plume de luxun !

    Cela dit en traduisant cette nouvelle, je n’ai pas trouvé de difficultés insurmontables (avec l’aide de jade)

    je n’ai pas cette édition papier dont vous parlez. si vous voyez des fautes de traduction merci de les signaler !

    a bientôt
    florent

  8. Jade permalien
    mai 29, 2007

    ebolavir,
    pour le “茴香豆”, j’ai aussi pensé à ce qu’il ne doive pas s’agir des petits pois (Florent, excuse-moi, l’idée a été passagère, et j’ai oublié de t’en parler), mais des fèves ou des sojas (黄豆). Oui, je suis d’accord avec toi, presque tous les “茴香豆” que j’ai vus et mangés se font des sojas.

    Kong Yiji en a distribué un par enfant. Un soja, c’est minime! on ne le sent même pas dans la bouche ^^. Mais bon, c’est pas la faute de Kong Yiji, qui ne peut pas s’offrir une assiette de “sojas à l’anis” (à une piécette) tous les jours …

  9. juin 1, 2007

    Bravo pour cette traduction !
    Pour information, la Chine bloque l’accès à votre blog depuis quelques jours … Ils n’aiment peut être pas les petits pois à l’anis …

  10. juin 3, 2007

    étant à shanghai en fin de semaine prochaine, je vais essayer de me connecter de là bas

    ce serait bien dommage ; je n’ai rien contre le Pouet Cot Cot !

  11. jade permalien
    juin 3, 2007

    j’ai trouvé un paragraphe dans “le rêve dans le pavillon rouge” qui concerne également “tiédir le vin”. Je vais traduire en gros:

    这里宝玉又说:”不必温暖了,我只爱吃冷的.”薛姨妈忙道:”这可使不得,吃了冷酒,写字手打р儿.”宝钗笑道:”宝兄弟,亏你每日家杂学旁收的,难道就不知道酒性最热,若热吃下去,发散的就快,若冷吃下去,便凝结在内,以五脏去暖他,岂不受害? 从此还不快不要吃那冷的了.”宝玉听这话有情理,便放下冷酒,命人暖来方饮.

    Baoyu dit: ce n’est pas la peine d’en tiédir. J’adore boire frais.

    Tante Xue dit: surtout pas. Si tu prends du vin froid, tu trembleras de mains quand tu écris.

    Baochai dit, en souriant: frère Bao, toi tu lis tous les jours, et comment tu ne sais pas que l’alcool agit très vite. si tu bois chaud, ça se disperse tout de suite; si tu bois froid, ça stagne dans le corps, et les 5 organes intérieurs fonctionnent pour le chauffer, ça te fera du mal. Désormais n’en bois plus froid!”

    Baoyu, en entendant ça, trouve raisonnable et laisse son verre pour qu’on lui en tiédisse.

  12. Jade permalien
    juin 4, 2007

    une petite correction de traduction (l’autre jour j’étais très pressée, donc j’ai traduit très vastement):
    宝钗笑道:”宝兄弟,亏你每日家杂学旁收的,…
    Baochai dit, en souriant: frère Bao, tous les jours tu lis un peu de tout, tu entends parler de tout, …

    Un petit ajout hors du sujet: Pour Baochai, Baoyu doit pouvoir entendre parler de tout puisqu’il est un garçon, et qui ait donc le droit de sortir un peu, de voir des gens différents; tandis que les filles, comme Baochai, n’a jamais l’occasion de sortir de la maison. Elles passent toute leur vie enceintes des murs de la maison …

  13. juin 4, 2007

    correction de la correction si tu me permets jade ;-) )
    “”"les jeunes filles passent toute leur vie “dans” l’enceinte”"”… et pas “”"toute leur vie enceinte”"” ;-) ))

  14. florent permalien
    juin 10, 2007

    Edouard,

    Effectivement , je reviens juste de Shanghai où j’ai pu constater que mon blog est bloqué, ce qui m’attriste beaucoup.
    A l’homme (ou la machine?) qui a bloqué mon site, je voudrais dire que :
    - Je ne me considère pas comme un ennemi de la civilisation chinoise, ni dans son histoire ni dans sa modernité.
    - S’il était possible de connaître ceux de mes propos qui ont été jugés impropres, je serais prêt à les défendre, voire même à les revoir pour faire amende honorable !

  15. juin 14, 2007

    Sur cette question, il faut lire le magnifique “ombre chinoises” de Simon Leys. Toute réserve, quelqu’anodine ou juste qu’elle soit est vue comme une insulte à la grande unité chinoise, et donc place dans le camp des “ennemis” de la Chine, à l’opposé des “amis” de la Chine qui acceptent tout sans regard critique.

    … et puis, c’est tout blog.com qui est bloqué,
    … et puis tout le monde ici utilise http://www.anonymouse.org

    Dites moi la prochaine fois que vous passez à Pékin ou à Shanghai !

  16. juin 14, 2007

    Serge Renaudie,Mais les plats y sont bien mauvais (hormis les pois à l’anis)

  17. juin 17, 2007

    Edouard, les plats y sont plus que merveilleux… du moins jusqu’à cet été 2006 ! Ne me demandez pas lesquels, je me contente de manger ce que mon épouse me/nous fait servir… et c’est princier. Depuis août, nous sommes en France ou à Hong Kong donc je ne sais si la cuisine s’est dévaluée. Serge

  18. Anonyme permalien
    mars 20, 2008

    Le savant Francois a traduit quelques phrases de cette nouvelle. Il tient beaucoup à rester simple comme le texte, et je trouve qu’il y parvient très bien !

    “Il me semble qu’il n’y a pas grand chose à ajouter au mot à mot le plus simple (raccourcir les phrases, éviter une ou deux répétitions, décider si on veut utiliser le présent ou l’imparfait pour le début de la narration) pour avoir un texte à la fois fidèle et tout aussi fort que l’original. En particulier, il n’est pas réellement nécessaire de donner des notes et un commentaire. Par ailleurs, la scène me parait en fait très peu chinoise: les ouvriers qui boivent des canons au comptoir, pendant que les gens bien mis s’asseyent en salle, c’est pas vraiment dépaysant, hein? “

    (je répondrais à cela que le fait de tricher en diluant le vin, sous la pression du patron me semble quelquechose de particulier, une particularité face à laquelle j’ai un peu alourdi la traduction)

    Sa traduction du début :
    “鲁镇的酒店的格局,La disposition des tavernes de Luzhen
    是和别处不同的:est différente (de celle) des autres lieux (régions)
    都是当街一个曲尺形的大柜台 toutes ont (le chinois dit “sont”), face à la rue, un grand comptoir en forme d’équerre (on n’a pas besoin du charpentier ici, l’image est la meme qu’en français)
    柜里面预备着热水 à l’intérieur du comptoir, on tient préparée (着 est le perfectif, come -ing en anglais) de l’eau chaude
    可以随时温酒。qui permet à tout moment de faire chauffer du vin.
    做工的人,傍午傍晚散了工 les ouvriers, quand vers midi ou vers le soir ils quittent le travail,
    每每花四文铜钱,买一碗酒 (y) dépensent souvent quatre sapèques de cuivre, pour acheter un bol de vin. (je garde le traditionnel “sapèque”, mais on pourrait, si l’on voulait faire moins couleur locale dire “sou”, ça irait aussi bien)
    靠柜外站着,热热的喝了休息 s’appuyant sur le comptoir, debout à l’extérieur, ils boivent chaud, en se reposant. (on dirait probablement en français : ils se reposent/détendent en buvant leur vin bien chaud, l’inversion déterminant déterminé vaut aussi pour les verbes)
    倘肯多花一文,s’ils consentent à dépenser une sapèque de plus
    便可以买一碟盐煮笋,ils pouvent alors acheter une assiette de pousses de bambou en saumure
    或者茴香豆,ou des graines parfumées à l’anis (je n’aime pas le mot fève ici… les huixiangdou, ce sont des petits trucs, dans le genre pistache)
    做下酒物了,qui servent à faire descendre le vin.
    如果出到十几文,S’ils sortent (déboursent) une dizaine de sapèques (en fait, le chinois dit plus de dix, douzaine?)
    那就能买一样荤菜,alors ils peuvent acheter un plat de viande et de légumes (ou un plat de viande, pas sûr…)
    但这些顾客,Mais ces quelques clients
    多是短衣帮,sont tous des gens en habit court (c’est à mon avis le seul point de ce passage qui appelle une note, Zola, même époque même ton, dirait peut être “gens en paletot”, vs “messieurs en habit”, il faudrait trouver un truc de ce genre)
    大抵没有这样阔绰。La plupart ne sont pas si à l’aise.
    只有穿长衫的,Ce sont seulement les messieurs en robe (cf ci dessus)
    才踱进店面隔壁的房子里,qui peuvent entrer tranquillement dans l’arrière salle de la taverne
    要酒要菜,慢慢地坐喝。commander du vin et des plats, et s’asseoir pour boire lentement.

    Et un peu plus loin :
    “”"
    他们往往要亲眼看着黄酒从坛子里舀出,
    Ils veulent toujours regarder de leurs propres yeux quand on puise le vin jaune dans la jarre
    看过壶子底里有水没有,
    quand ils ont vérifié s’il n’y a pas d’eau au fond de la carafe
    又亲看将壶子放在热水里,
    et surveillé par eux même quand la carafe est déposée dans l’eau chaude
    然后放心:
    alors ils sont tranquilles
    在这严重兼督下,羼水也很为难
    sous une si sévère surveillance, il était très difficile d’ajouter de l’eau (pour diluer le vin)
    所以过了几天,掌柜又说我干不了这事
    Aussi, après quelques jours, le patron dit encore que je n’étais pas capable de m’acquitter de cette tâche.
    “”"

    Merci Francois !
    Florent

  19. Anonyme permalien
    mars 20, 2008

    Quelques commentaires sur les traductions de francois, dont je tiens d’abord à saluer la grande fidélité tout en restant simple. La première phrase par exemple me semble très nettement meilleure dans la proposition de Francois : plus simple et plus fidèle à la fois.

    Quelques expressions me semblent sonner curieusement en francais :
    - on tient préparée de l’eau chaude
    - les ouvriers, quand vers midi ou vers le soir ils quittent le travail, (le temps placé après le verbe me semblerait plus naturel, en raison de la longueur de l’expression du temps ici. Avec juste “vers midi” cela serait très naturel)
    -ils boivent chaud, en se reposant. (je me demande s’il ne manque pas un lien entre les deux actions, particulièrement sur l’aspect bienfaisant de boire chaud)
    - des graines parfumées à l’anis qui servent à faire descendre le vin (oui pour les graines, meilleures que pour les fèves comme vu plus haut, mais le verbe “faire descendre” ne me semble pas très élégant en francais ; je ne sais pas s’il y a une vulgarité recherchée dans 做下酒?)

    Le passage
    “Mais ces quelques clients sont tous des gens en habit court。La plupart ne sont pas si à l’aise. Ce sont seulement les messieurs en robe qui peuvent entrer tranquillement dans l’arrière salle de la taverne commander du vin et des plats, et s’asseoir pour boire lentement.”
    demanderait effectivement, comme dit par Francois une note ou un ajout pour plus d’intelligibilité en francais.

    De même le passage
    “Ils veulent toujours regarder de leurs propres yeux quand on puise le vin jaune dans la jarre
    quand ils ont vérifié s’il n’y a pas d’eau au fond de la carafe
    et surveillé par eux même quand la carafe est déposée dans l’eau chaude
    alors ils sont tranquilles
    sous une si sévère surveillance, il était très difficile d’ajouter de l’eau (pour diluer le vin)
    Aussi, après quelques jours, le patron dit encore que je n’étais pas capable de m’acquitter de cette tâche.”
    me semble difficile à comprendre tel quel en francais. Je reconnais très volontiers la lourdeur de ma traduction qui n’est pas satisfaisante. Mais il faut comprendre en quelques mots qu’en fait le serveur essaie de tricher (ce qui est révélé tout à la fin) et que les clients le surveillent pour l’en empêcher. C’est difficile mais je ne trouve pas la version francaise de Francois très intelligible en fait.

    L’expression 做工的人 est difficile à traduire. Ma proposition “artisans et manoeuvres” était très lourde, mais “ouvriers” me semble réducteur pour le coup. Il y a beaucoup de petits commercants là dedans. Le mot “travailleurs” faisant l’objet d’un copyright de M Georges Marchais (en l’absence (regrettée) de qui toute autorisation d’utilisation est à faire parvenir à Mlle Arlette Laguiller), je n’ai malheureusement pas de proposition à donner. Quelqu’un en a une ?

    Merci
    Florent

  20. Anonyme permalien
    mars 20, 2008

    voici un morceau plus long de traduction (en trilingue), encore signé Francois

    魯鎮的酒店的格局,是和別處不同的:
    La disposition des bars, à Luzhen, est différente de celle des autres villes :
    The layout of bars, in Luzhen, is different from that of other places:
    都是當街一個曲尺形的大櫃台,櫃裡面預備著熱水,可以隨時溫酒。
    Toutes ont, face à la rue, un grand comptoir en forme d’ équerre, derrière lequel on tient préparée de l’eau chaude, qui permet, à tout moment, de faire tiédir du vin.
    All have, facing the street, a large square shaped counter, inside which hot water is kept ready, so that one may warm wine at anytime.
    做工的人,傍午傍晚散了工,每每花四文銅錢,買一碗酒,——這是二十多年前的事,現在每碗要漲到十文,——靠櫃外站著,熱熱的喝了休息;
    Les ouvriers, quand, vers midi ou vers le soir, ils quittent le travail, y dépensent souvent quatre sous de cuivre pour s’acheter un bol de vin – cette histoire remonte à plus de vingt ans, aujourd’hui, le prix d’un bol est monté à dix sous – debout dehors, appuyés sur le comptoir, ils boivent chaud pour se détendre.
    Workers, around noon or evening, when they leave their work, often spend four coins of copper to buy a bowl of wine – this story is more than twenty years old, nowadays, one bowl would have gone up to ten coins – resting on the counter, standing outside, they drink hot, to relax.
    倘肯多花一文,便可以買一碟鹽煮筍,或者茴香豆,做下酒物了,如果出到十幾文,那就能買一樣葷菜,但這些顧客,多是短衣幫,大抵沒有這樣闊綽。
    S’ils consentent à dépenser un sou de plus, il peuvent s’acheter une assiette de pousses de bambou en saumure, ou des graines parfumées à l’anis, pour faire descendre le vin. S’ils lâchent une dizaine de sous, il peuvent alors s’offrir un plat de viande et de légumes. Mais ces clients sont pour la plupart des gens en veste courte, et sont, le plus souvent, pas si à l’aise.
    Should they agree to spend one more coin, they can buy a plate of salted bamboo shoots, or anise flavoured seeds, to help the wine down. If they part with some ten coins, they can, then, buy a plate of meat and vegetables. But those clients were for most of them people in short jackets, most of the time, they would not be that at ease.
    只有穿長衫的,才踱進店面隔壁的房子裡,要酒要菜,慢慢地坐喝。
    En fait, c’étaient surtout les gens en robe qui entraient lentement dans l’arrière salle des bars, commandait du vin et des plats, et s’asseyaient pour boire tranquillement.
    In fact, only the people in long robes would walk calmly into the back room of the bar, order wine and dishes, and sat down do drink at leisure.
    我從十二歲起,便在鎮口的鹹亨酒店裡當夥計,掌櫃說,樣子太傻,怕侍候不了長衫主顧,就在外面做點事罷。
    A l’âge de douze ans, je fus embauché comme serveur au bar de la Prospérité, à l’entrée du bourg. Le patron trouva que j’avais l’air trop bête. Il avait peur que je n’arrive pas à servir les clients en robe longue. Aussi me chargea-t-il de petites choses à l’extérieur.
    When I was twelve, I was hired as a waiter at the Bar of Prosperity, at the end of town. The boss said I looked too stupid. He feared that I could not attend to clients in long robes, so he had me do small things on the outside.
    外面的短衣主顧,雖然容易說話,但嘮嘮叨叨纏夾不清的也很不少。
    Les clients en habit court, à l’extérieur, bien qu’il soit plus facile de leur parler, comptaient pourtant un bon nombre de bavards et de pinailleurs.
    The clients in short jacket, on the outside, even though they were easier to talk with, still included a large number of gossipy hairsplitters.
    他們往往要親眼看著黃酒從罈子裡舀出,看過壺子底裡有水沒有,又親看將壺子放在熱水裡,然後放心:
    Ils voulaient toujours voir de leurs propres yeux quand on tirait le vin jaune de la jarre, et ce n’est qu’après avoir vérifié que le pot ne contenait pas d’eau, et avoir surveillé par eux même qu’il avait été mis dans l’eau chaude, qu’ils étaient tranquilles.
    They always wanted to see with their own eyes the yellow wine being drawn from the jar. And they would only calm down once they had checked that the pot did not contain water, and that they had seen for themselves that it was put into hot water.
    在這嚴重兼督下,羼水也很為難。所以過了幾天,掌櫃又說我幹不了這事。
    Sous une surveillance si sévère, il était très difficile d’ajouter de l’eau au vin. Aussi, après quelques jours, le patron dit encore que je n’étais pas capable de faire cela.
    Under such a harsh scrutiny, it was very hard to put water into the wine. So, after a few days, the boss said again that I was not fit for this job.
    幸虧薦頭的情面大,辭退不得,便改為專管溫酒的一種無聊職務了。
    Heureusement, j’avais été recommandé par quelqu’un de puissant, il ne pouvait me renvoyer. Aussi me changea-t-il de place, en ma chargeant spécialement de surveiller le vin qui chauffait, un travail ennuyeux.
    Fortunately, I had been recommended by an important person, and he could not dismiss me. So he changed me again, and had me just watch the wine while it was heated, a very dull work.

    我從此便整天的站在櫃台裡,專管我的職務。
    Depuis ce moment, je passais mes journées debout derrière le comptoir, absorbé par ma tâche.
    Since then, I spent all my days standing behind the counter, minding my job.
    雖然沒有什麼失職,但總覺得有些單調,有些無聊。
    Bien que je m’en sois toujours acquitté correctement, je trouvais ce travail plutôt monotone et ennuyeux.
    Even though I always did it right, I found this job a bit dull and a bit boring.
    掌櫃是一副兇臉孔,主顧也沒有好聲氣,教人活潑不得;只有孔乙己到店,才可以笑幾聲,所以至今還記得。
    Le patron avait un visage féroce, les clients n’étaient pas non plus des joyeux, il n’y avait pas de quoi être heureux. Il n’y avait que quand Kong Yiji venait au bar que l’on pouvait rire un peu. C’est pour cela que je me souvient encore de lui aujourd’hui.
    The boss made a harsh face, clients were not happy types either, there was nothing there to make one happy. Only when Kong Yiji came to the bar, could we have a few laughs. For this reason, I still remember him today.
    孔乙己是站著喝酒而穿長衫的唯一的人。
    Kong Yiji était la seule personne en robe longue qui bût son vin debout.
    Kong Yiji was the only long robe person who drank his wine standing.
    他身材很高大;青白臉色,皺紋間時常夾些傷痕;一部亂蓬蓬的花白的鬍子。
    Il était de grande taille, avec un visage pâle, aux rides duquel se mélangeaient parfois quelques cicatrices, et une barbe grisonnante en désordre.
    He was a tall person, with a pace face, the wrinkles of which often mixed with a few scars, and a greying and bushy beard.
    穿的雖然是長衫,可是又髒又破,似乎十多年沒有補,也沒有洗。
    Bien qu’il portât une longue robe, elle était sale et usée, comme si, depuis plus de dix ans, elle n’avait été ni reprisée ni lavée.
    Although he did wear a long robe it was very dirty and worn, as if, for more than ten years, it had neither been sewed nor washed.
    他對人說話,總是滿口之乎者也,教人半懂不懂的。
    Quand il s’adressait à quelqu’un, il avait toujours la bouche pleine de langue classique, ce qui faisait qu’on ne le comprenait qu’à moitié.
    When he spoke to someone, he always gave a mouthful of classical expressions, which meant one only understood half of it.
    因為他姓孔,別人便從描紅紙上的”上大人孔乙己”這半懂不懂的話裡,替他取下一個綽號,叫作孔乙己。
    Comme son nom était Kong, quelqu’un, ayant trouvé dans un de ces modèles d’écriture sur papier rouge l’expression « Son excellence Kong Yiji », qu’il ne comprenait qu’à moitié, lui en avait fait un surnom, et l’avait appelé Kong Yiji.
    Since his name was Kong, someone, having found in one of those calligraphy models on red paper the expression “his excellency Kong Yiji”, which he only half-understood, had made a nickname out of it, and had called him Kong Yiji.
    孔乙己一到店,所有喝酒的人便都看著他笑,
    Dés que Kong Yiji entrait dans le bar, tous les buveurs le regardaient en riant.
    Once Kong Yiji entered the bar, all the drinkers looked at him, laughing.
    有的叫道,”孔乙己,你臉上又添上新傷疤了!”
    Quelqu’un l’interpellait : «Kong Yiji, ton visage porte de nouvelles cicatrices ! »
    Someone shouted at him : « Kong Yiji, your face has fresh scars ! »
    他不回答,對櫃裡說,”溫兩碗酒,要一碟茴香豆。”便排出九文大錢。
    Il ne répondait pas, et, tourné vers le comptoir, disait : « faites chauffer deux bols de vin, et donnez moi une assiette de graines parfumées à l’anis. » Pui il sortait neuf grosses pièces de monnaie.
    He would not answer, and, facing the counter, said: « heat two bowls of wine, and give me one plate of anise flavoured seeds”. And he produced nine large coins.
    他們又故意的高聲嚷道,”你一定又偷了人家的東西了!”
    A nouveau, il criaient, exprès, à pleine voix : « tu as sûrement volé les affaires de quelqu’un ! »
    Again, they would shout, on purpose, loudly : « you sure have stolen someone’s things ! »
    孔乙己睜大眼睛說,”你怎麼這樣憑空污人清白……”"什麼清白?我前天親眼見你偷了何家的書,弔著打。”
    Kong Yiji faisait de gros yeux, et disait : « comment pouvez vous ainsi salir l’innocence d’un homme… » « quelle innocence ? avant-hier, je t’ai vu de mes yeux qui avait volé des livres à la famille He, et qui était attaché et battu. »
    Kong Yiji opened his eyes wide, and said : “how can you soil, like that, one man’s innocence…” “what innocent? The day before yesterday, I saw you with my own eyes, who had stolen books from the He family, and was gagged and beaten.”
    孔乙己便漲紅了臉,額上的青筋條條綻出,爭辯道,”竊書不能算偷……竊書!……讀書人的事,能算偷麼?”
    Le visage de Kong Yiji s’empourprait alors, les veines bleues de son front se mettaient à gonfler, et il se défendait : « prendre un livre ne s’appelle pas voler… prendre un livre ! … c’est une affaire de lettré, comment peut on appeler cela un vol ? »
    Kong Yiji would then become red in the face, the blue veins on his brow would swell out, and he would argue : “taking a book cannot count as stealing… taking a book! … is something a scholar does, can this count as stealing?”
    接連便是難懂的話,什麼”君子固窮”,什麼”者乎”之類,引得眾人都哄笑起來:店內外充滿了快活的空氣。
    Puis, venaient les paroles difficiles à comprendre, des « le gentilhomme reste ferme dans l’adversité », des « n’est il pas », ce qui faisait que tout le monde se mettait à rire fort : un souffle joyeux emplissait l’intérieur et l’extérieur du bar.
    Then came the hard to understand words, some « gentlemen stay firm in adversity », some « is it not », which caused everybody to start laughing out loud: a merry atmosphere filled the bar, inside and outside.
    聽人家背地裡談論,孔乙己原來也讀過書,但終於沒有進學,又不會營生;於是愈過愈窮,弄到將要討飯了。
    A entendre ce que les gens disaient derrière son dos, Kong Yiji avait étudié autrefois, mais il n’avait finalement pas réussi les examens, et ne savait pas gagner sa vie. Alors il était devenu de plus en plus pauvre, presque au point de se faire mendiant.
    Listening to what people said behind his back, Kong Yiji had studied in the past, but in the end, had not succeeded in his exams, and was not good at making a living. So he had become poorer and poorer, until he was close to becoming a beggar.
    幸而寫得一筆好字,便替人家鈔鈔書,換一碗飯吃。
    Heureusement, il avait une belle écriture. Aussi, il avait recopié des livres pour des gens, en échange d’un bol de riz.
    Fortunately, he had a nice handwriting, and started copying books for people, in exchange for a bowl of rice.
    可惜他又有一樣壞脾氣,便是好吃懶做。
    Malheureusement, il avait aussi un très mauvais caractère, et était glouton et paresseux.
    Unfortunately, he was also bad tempered, glutton and lazy.
    坐不到幾天,便連人和書籍紙張筆硯,一齊失蹤。
    Et, après quelques jours, l’homme, les livres, les papiers, pinceaux et la pierre à encre, disparaissaient tous ensemble.
    So, after a few days, the man, the books, the papers, brushes and inkstone would disappear together.
    如是幾次,叫他鈔書的人也沒有了。
    Aussi, après quelques fois, il n’y eut plus personne pour lui demander de recopier des livres.
    After a few times, there was no one left to ask him copy books.
    孔乙己沒有法,便免不了偶然做些偷竊的事。
    Kong Yiji n’avait plus le choix, et fut forcé, de temps en temps, de commettre quelques larcins.
    Kong Yiji had no choice, and could not avoid, from time to time, to do some stealing things.
    但他在我們店裡,品行卻比別人都好,就是從不拖欠;
    Mais quand il venait à notre bar, son attitude était exemplaire, il ne faisait jamais de vieilles dettes.
    But when he was in our bar, his attitude was exemplary. He never left old debts.
    雖然間或沒有現錢,暫時記在粉板上,但不出一月,定然還清,從粉板上拭去了孔乙己的名字。
    Bien que parfois, quand il n’avait plus d’argent, son nom fut pendant un temps écrit sur le tableau noir, avant qu’un mois soit écoulé, il avait toujours remboursé, et le nom de Kong Yiji avait été effacé du tableau noir.
    Even though sometime, when he had no money, his name would be written for a while on the blackboard, before one month, he always would pay back, and the name of Kong Yiji would be taken off the blackboard.
    孔乙己喝過半碗酒,漲紅的臉色漸漸復了原,旁人便又問道,”孔乙己,你當真認識字麼?”
    Après que Kong Yiji avait bu un demi bol de vin, son visage, rougi, reprenait petit à petit sa couleur d’origine. Et ses voisins lui redemandaient : « Kong Yiji, tu sais vraiment lire ? »
    After Kong Yiji had drunk half a bowl of wine, his reddened face would gradually return to its normal colour, and his neighbours would ask again : « Kong Yiji, can you really read ? »
    孔乙己看著問他的人,顯出不屑置辯的神氣。
    Kong Yiji regardait son interlocuteur, prenant l’air de quelqu’un qui ne daigne pas débatttre.
    Kong Yiji looked at his questioner, assuming the look of someone who will not deign discuss.
    他們便接著說道,”你怎的連半個秀才也撈不到呢?”孔乙己立刻顯出頹唐不安模樣,臉上籠上了一層灰色,嘴裡說些話;
    Ils poursuivaient alors : « Comment fait il que tu n’aies même pas obtenu un demi-diplôme de bachelier ? » Et Kong Yiji, soudain, prenait l’air abattu et effrayé, son visage se couvrait d’un voile grisâtre, et des paroles sortaient de ses lèvres ;
    They went on : « How come you did not even manage to get half a bachelor degree?” kong Yiji suddenly assumed a demoralised and uneasy look, his face was covered with a grey colour, and his lips let a few words out.
    這回可是全是之乎者也之類,一些不懂了。
    Cette fois, ce n’était plus que langue classique, et l’on y comprenait rien.
    This time, though, it was all classical stuff, and we could understand none of it.
    在這時候,眾人也都哄笑起來:店內外充滿了快活的空氣。
    A ce moment, tout le monde se mettait à rire fort : un souffle joyeux emplissait l’intérieur et l’extérieur du bar.
    At that moment, everybody to start laughing out loud: a merry atmosphere filled the bar, inside and outside.

  21. Anonyme permalien
    mars 21, 2008

    Quelques commentaires comme promis…

    “on tient préparée…” effectivement, c’est très maladroit. La structure de la phrase est intéressante : 预备着热水 de l’eau chaude est préparée, on ne dit pas qu’on la prépare, mais qu’elle l’est, et cela prépare le 随时 à tout moment, de la phrase suivante. En anglais, c’est très facile : “hot water is readied/kept ready”, en francais?

    做下酒物了 : je pense que 下酒物 est à prendre comme un nom : des “choses pour faire descendre le vin”. 下酒 est effectivement une expression familière, mais il faut voir que l’histoire est racontée par un simple, le jeune garçon de café…

    La partie sur la triche, est humoristique : le héros nous explique consciencieusement que ces clients croient qu’on les vole… jusqu’à la chute où il dit qu’en fait on essaie. je pense qu’il faut rendre le ton naif.

    Ceci dit, il y a beaucoup de choses qui pourraient être améliorées. A l’occasion?

    Francois

  22. florent permalien
    mars 21, 2008

    Salut Francois, 歡迎 歡迎 !

    Oui pour la “chaude eau” qu’on “tient préparée”, j’avais remarqué combien ta traduction anglaise est naturelle. Il faut dire que les anglais ont l’habitude de préparer de la “chaude eau” ; alors que pour les francais ce n’est pas de la haute cuisine…
    Ma version ci dessus est un peu lourde “on a toujours de l’eau chaude prête ; on peut ainsi à toute heure vous faire tiédir du vin.”
    Je pourrais proposer : “on a toujours de l’eau chaude sous la main,” mais cela reste plus verbeux que le chinois.

    D’accord avec toi pour “faire descendre le vin”. On pourrait dire faire passer aussi ; mais cela donnerait l’idée que le vin est difficile à avaler ; ce qui n’est pas le cas d’un bon baijiu bien gouleyant…

    Belle analyse de situation sur la triche. D’accord avec toi. C’est difficile car cette triche n’est pas très facile à deviner en francais (on a pas d’équivalent).

    A retravailler ensemble à l’occasion, avec plaisir !

  23. Anonyme permalien
    mars 21, 2008

    Encore sur 下酒, “faire passer” est intéressant, parce que peut être que le 下, ici, implique aussi qu’ils mangent en buvant pour éviter d’être que le vin leur monte à la tête…

  24. juin 29, 2010

    看博文带来问候,邀博友相互交流.

  25. florent permalien
    juin 29, 2010

    你的博客和我的擘窠有什么关系啊?

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