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Belize

2008 mars 15
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Posted by florent
Après la Napa Valley, le Chinatown de San Francisco ou Singapour, parlons encore de voyage en évoquant le Belize.
Quand plusieurs connaissances m’ont affirmé ne pas savoir ce que c’était (ou pire déclarer que c’est un pays africain), je me suis dit qu’il fallait en parler. Vous pouvez cliquer sur l’album “Belize” pour voir les photos.

Vue satellite du Belize mai 2001Le Belize est un petit pays situé au sud de la péninsule du Yucatan (Mexique) et bordé par le Guatemala à l’est et au sud. A l’ouest , il donne sur la mer des Caraïbes, par un récif de corail splendide, le second du monde par sa taille (plusieurs centaines de kilomètres), que l’on visualise bien sur la photo sattellite ci contre.

Le Belize (wikipedia), ancien Honduras brittanique, a obtenu son indépendance en 1981 et fait toujours partie du Commonwealth. Le premier ministre reporte régulièrement à la reine d’Angleterre.
Le pays comptait une large population maya qui fut décimée par les espagnols qui ne s’y sont pas vraiment installés pour autant. Il a été peuplé par des pirates brittaniques (qui devinrent bûcherons), puis par des esclaves (dont certains, gagnant la liberté en se sauvant dans la montagne, fondèrent la communauté très particulière des “Garifunas” (wiki) : hommes noirs libres), puis par des colons brittaniques et par des réfugiés émigrés du Mexique.

Il compte encore une minorité chinoise importante, dont nous parlerons en fin de billet, une petite communauté indienne (comme à Trinidad et Tobago, patrie du grand écrivain indien  VS Naipaul qui a écrit le magnifique “A house for Mr Biswas), et libanaise.

Citons encore une population très particulière : les Ménonites ou Mennonites (wiki). Ce sont des protestants ultra radicaux qui , depuis la réforme de 1520 en Europe, vivent dans l’errance pour rester absolument fidèles à leurs idéaux : Vivre leur foi protestante ; continuer à parler le bas-allemand sans apprendre l’anglais ou les langues des pays où ils s’installent, éduquer eux mêmes leurs enfants, recycler eux mêmes leurs poubelles, et pour certains refuser l’électricité ou la motorisation (nous avons vu plusieurs carioles à cheval transportant des couples habillés comme au XVIIIe siècle).
Ayant fui la Suisse pour l’Allemagne, puis les Pays Bas, puis le Canada avant d’atterir au Mexique et au Belize, ce sont aujourd’hui des fermiers très travailleurs et efficaces. 90% de la production laitière du Belize vient des Mennonites.
Leurs granges ressemblent à des maisons anciennes de hollande. Les hommes portent de longues barbes, des pantalons à bretelles et des chapeaux de paille, les femmes sont vêtues comme des moniales. Ils semblent vivre dans un isolement extraordinaire. N’ayant pas réussi à en photographier, je place ici une photo d’internet.
Une scène que je n’avais jamais vue en voyage : alors que nous passions dans un campement ménnonite, c’est à dire entre des maisons proprettes et parfaitement organisées, je vois devant nous trois petits enfants tout blonds en train de jouer devant leur maison. Je dis à ma femme et à mes trois enfants : “tiens nous allons passer devant des ménnonites, qui sont nos cousins d’Europe. Alors saluons-les !”. Nous passons tout doucement en faisant de grands signes de la main. Les enfants lèvent les yeux, nous voient mais, chose extraordinaire, ne bougent pas d’un poil. Même pas un geste de la main réprimé par éducation. Indifférence. Je n’avais jamais vu des enfants ne pas répondre à un salut de la main.

Bref, peu d’habitants au Belize (moins que dans une ville Francaise moyenne, et seulement 50 000 dans la plus grande ville Belize City), mais d’une extraordinaire diversité culturelle.

La carte ci dessous montre notre

parcours en bleu :
Nous sommes partis visiter ce pays avec mes trois grands enfants en rejoignant mon père qui navigue tout l’hiver en mer des caraïbes. Voici notre parcours (voir en bleu sur la carte) quelques photos.

En passant dormir chez des amis à Miami, nous sommes arrivés à Belize city en avion avec 4 heures de retard ; ce qui a perturbé notre transport en bus vers l’Embellie V, ce voilier avec lequel nous devions aller explorer les cayes.

Après une nuit dans une superbe mangrove (nous avons vu beaucoup d’oiseaux dont des pélicans mais malheureusement pas de lamantins, ces sortes de “vaches de mer” en voie de disparition), nous appareillons vers le Guatemala, en une journée de mer.

Image attachée


Nous remontons le Rio Dulce, merveilleuse rivière bordée de falaises dégoulinantes de jungle et bruissantes d’oiseaux multicolores. Des indiens passent dans de minuscules pirogues. Nous arrivons au Golfeto, lac immense mais encore petit par rapport au lac Isabel que l’on rejoint en remontant encore la rivière. Le petit Hugo, indien de 15 ans, vient nous accoster en pirogue et nous parle en espagnol ; il veut travailler dans le tourisme plus tard. Nous visitons ensemble sa maison, rencontrons son papa Juan, sa maman et une tante qui font la cuisine, ses frères et soeurs.

Image attachéeNous y dormons, faisons quelques courses le lendemain matin (le Guatemala reste très abordable par rapport au Belize où les prix sont au moins comparables à ceux des Etats Unis); et repartons vers les cayes du Belize. Elles sont superbes, souvent désertes ou habitées par une famille de pêcheurs, rarement défigurées par des “resorts” touristiques.


Nous sommes le plus souvent seuls au mouillage, et les langoustes abondent, ainsi que des crabes tellement gros qu’ils ne rentrent pas dans la cocotte minute ! Je n’en avais jamais pêché de si gros. Des sortes d’araignées de mer-favouilles absolument succulents. En mer nous pêchons un Barracuda et un petit thon. Les plongées au masque et tuba sont splendides ; les enfants découvrent le “snorkelling” dans un véritable aquarium. Un requin dormeur fait la sieste sous un massif de corail ; des barracudas nous tournent autour en nous regardant de travers, les poissons anges, clowns, coffre, perroquet (…) nous régalent les yeux. Une raie vole majestueusement dans le bleu ; une tortue de mer passe en donnant l’impression de ne pas savoir nager.


Ensuite nous louons une voiture et partons dans les terres voir des rivières souterraines ; le zoo du Bélize et ses curieux animaux dans la jungle ; un temple maya magnifique (xunantunich : wiki ; site de photos) proche de San Ignacio.
Voici une photo de “cave-tubing” : activité géniale à faire avec les enfants : on s’asseoit dans une chambre à air de camion et on descend une rivière dans des kilomètres de grottes avec une brassière, une lampe frontale et surtout un guide !

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Alors finissons par parler un peu de la minorité chinoise du Belize.
Les premiers chinois sont arrivés dès le XIXe siècle au Mexique et au Belize, suite aux restrictions de l’immigration chinoise aux Etats Unis. Rapidement la minorité chinoise s’est imposée pour le commerce et l’hôtellerie restauration.
Voici une station service “Shanghai”, en plein milieu de la pampa près de Belmopan.

Image attachée
Image attachée

Et le Belize a fait un choix très particulier après son indépendance : le choix de reconnaitre la république de Chine (Taiwan), ce qui empêche de facto de reconnaître et d’entrer en relation avec la République populaire de Chine (qui refuse l’existence de l’état de Taiwan). Il y a une vingtaine de pays dans le monde qui reconnaissent aujourd’hui Taiwan. Ce sont tous de très petits états (comme des iles du pacifique).
Pourquoi ce choix ?
Image attachéeIl est courant d’entendre que Taiwan (en quête désespérée de reconnaissance internationale) finance ces petits pays souvent pauvres en échange de leur reconnaissance. La politique internationale n’est pas toujours belle à voir…
Mais effectivement nous avons vu dans les terres beaucoup de signes de coopération économiques des instituts agronomiques, centres de recherche et fermes expérimentales portant le signe d’un soutien Taiwanais.
Image attachéeCe qui fait qu’on voit à Belize city un bâtiment comme il y en a peu à travers le monde : une ambassade de Taiwan dont voici deux photos.

A Belize city j’ai eu une petite conversation avec un commercant chinois tout content de me voir. Dès la seconde phrase il m’affirme que les bélizéen sont tout sauf travailleurs (ce qu’il faut bien concéder), et surtout qu’ils n’ont aucun sens des rites (cela me choque moins!)

Les chinois du Belize sont d’anciens immigrants d’un peu partout (surtout du littoral et du sud de la Chine), des taiwanais (lui était là depuis 15 ans), et des contientaux récents, surtout cantonais.
Contrairement à ce que je pensais en partant, il est très facile d’entrer et de sortir du Bélize pour un chinois continental (et vice versa) ; il suffit juste d’avoir deux passeports.


J’ai malheureusement perdu trois DVD (je passe sur les désagréments de ce voyage : vol de portefeuille par un rasta assaisonné à la marijuana ; 24 h de retard pour les avions du retour) avec beaucoup de photos et de films de ce voyage.

Mais il restera dans nos mémoires !
Alors finissons par une photo d’une caye (atoll coralien) vue de l’avion entre miami et Belize city, (voir l’album Belize pour plus de photos)

Image attachée

Et par un lever de soleil à l’embouchure du Rio Dulce (Guatemala)

Image attachée

4 Réponses Leave One →
  1. Franklin permalien
    mars 16, 2008

    salut j’ adore le Bélize
    je trouve bien de retrouver qulqu’ un qui aime et connais ce pays
    c’ est un pays magnifique et d’ une grande dversité
    je suis surtout ébloui par la culture garifuna qui est moins acculturée que celle même de sa terre d’ origine
    en lus les garifuna ont su mêle traditions arawak et africaines et sont le seul peuple afro américain à parler une langue amérindienne
    j’ adore leur musique , très prohe du Komé sierra léonais , du junkanoo carribéen et de la Soca
    j’ espère qe tu auras des images de Dangriga
    a plus et bon séjour.

  2. florent permalien
    mars 20, 2008

    franklin, quelle chance de tomber sur un amateur du belize !
    j’ai posté des images mais il n’y en pas de dangriga. Plutôt de san ignacio.

    oui ; les garifunas se sont mieux intégrés à leur environnement ; ils n’étaient pas assistés par leurs maîtres. En visitant le musée du belize (qui est dans une ancienne prison), il y avait des tableaux de listes d’esclaves. Les colonnes du tableau c’était “nom – prenom – age – père – mère – propriétaire”
    brrrrrrrrrrr !

    a+ !

  3. Anonyme permalien
    avril 7, 2008

    Bel album, merci Florent! On parle rarement du Belize je trouve, tes photos n’en ont que plus de valeur!

    Il y a 5 ans j’avais traversé en bus (mexicain) une partie du Belize mais je ne pouvais pas m arrêter car ma destination finale était toujours le Mexique…du coup je regardais intensément par la fenêtre ;)

    Pascal

  4. florent permalien
    avril 8, 2008

    Oui Pascal

    Nombreux sont ceux qui m’ont dit avoir traversé le Belize sans pour autant s’y être arrêté. C’est vrai que le mexique et le guatémala voisins sont tous deux de grands pays touristiques, riches en lieux culturels (maya) et naturels (montagnes…) ; mais on s’arrête rarement au Belize. Une des raisons est sans doute quelquechose que je n’avais pas écrit dans mon récit : c’est un pays où la vie est très chère ! Beaucoup plus que dans les pays voisins ; plus cher que les Etats unis pour certaines denrées.

    a bientôt !

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