Aller au contenu

Bourde médiatique

2009 mai 17
Tags:
Posted by florent
Dans le courrier international numéro 965 daté du 6 mai 2009, on trouve page 26 cette illustration et cet article sur l’intérêt général.

Comme d’habitude, le texte se place en donneur de leçons. L’article nous dit que la notion d’intérêt général est “en réalité assez étrangère aux chinois”. Remarquez bien qu’on parle des chinois. De manière générale. On ne parle pas d’un parti ou d’un gouvernement, on ne parle pas d’une région, d’une classe sociale ou d’une frange de la population, mais on parle “des chinois”.

La calligraphie est signée d’Hélène Ho. En cherchant à identifier les caractères, je me suis rendu compte que c’était très probablement le binôme 公益 (gong1yi4 ; qui signifie “bien public” ou en anglais “welfare”).
Seulement il était publié à l’envers, la tête en bas !

Ci dessous la photo retournée, comme cela on est plus juste (mais il est plus difficile de lire l’article ;-)

        

Je préfère contempler la calligraphie à l’endroit et laisser les grandes leçons des journalistes de côté !

6 Réponses Leave One →
  1. Anonyme permalien
    mai 17, 2009

    Comment peut-on s’approprier la langue, la culture chinoise… quand on n’y connait absolument rien? C’est une question rémanente pour moi et que votre article illustre une fois de plus. Est-ce dû à un effet de mode? Est-ce une manifestation de peur devant l’inconnu ou une arrogance occidentale qui trouve là un terrain d’application? Vous y avez sans doute déjà réfléchi et j’aimerais bien avoir votre avis là-dessus;
    Bravo pour ce blog qui est documenté et fournit de vrais éléments de compréhension du monde chinois.

  2. Anonyme permalien
    mai 17, 2009

    Partant à Shanghai ce soir, j’ai peu de temps pour vous répondre

    il faut du temps (déjà neuf ans pour moi!)
    de l’humilité : 5000 ans d’histoire ; et un territoire comme l’europe pour une population deux fois plus grande
    et c’est dans des situations, dans des mots (quelle richesse dans ces mots !)

    mais je dois y aller ; je vous répondrai peut être un complément de shanghai

    Cordialement
    Florent

  3. Liu permalien
    mai 19, 2009

    C’est la présence du sceau en bas à droite qui a dû guider le graphiste lors de la mise en page… ;-)

  4. Anonyme permalien
    mai 20, 2009

    oui Liu, mais les sceaux n’ont pas de place attitrée je crois.
    pour anonyme, je n’avais pas fini ma phrase ; désolé. Je reprends

    et c’est dans des situations, dans des mots (quelle richesse dans ces mots !)que l’on va trouver des perles, des images, des illustrations. Maintenant les termes de “s’approprier”, “maîtriser” ne me conviennent pas, parlant de la langue chinoise en tous cas.

    Quant aux facteurs que vous listez pour justifier tout ce que l’on parle de la Chine, j’y souscris largement (notamment à celui de la peur qui joue un rôle malheureusement important), et je me permets d’en rajouter un :
    Après deux siècles d’humiliante déchéance, la Chine se redresse et s’ouvre aujourd’hui. Elle devient un partenaire de dialogue. Nous avons une occasion historique d’échanger en ce moment (un peu comme au XVIIe siècle avec les premiers missionnaires à la cour, avant que les choses ne se gâtent); c’est une page exhaltante de l’histoire non ?

    Tiens, je vais poster une petite phrase de wang fu sur le dialogue justement…

  5. mai 23, 2009

    Ce n’est pas étonnant, la mise en page est réalisée par des gens qui ne connaissent pas le chinois, idem pour la relecture finale.

  6. marc permalien
    septembre 8, 2009

    la réalité rejoint la fiction: j’ai lu une nouvelle chinoise
    il y a 2 ou 3 ans:
    dans un quartier de calligraphes, l’un d’entre eux brulait
    d’être estimé par ses pairs.
    enfin, il vend une calligraphie a un riche américain.
    à force d’écrire en amérique pour demander un photo
    représentant la calligraphie exposée à la place d’honneur
    dans le salon de son acheteur( dans le but d’épater les
    autres calligraphes),
    il finit-bien sur- par recevoir le cliché ou l’on voit
    l’oeuvre …exposée à l’envers.

Laisser un commentaire

Note: Your e-mail address will never be published.

S'abonner au flux de ce commentaire via RSS