Bourde médiatique
Comme d’habitude, le texte se place en donneur de leçons. L’article nous dit que la notion d’intérêt général est “en réalité assez étrangère aux chinois”. Remarquez bien qu’on parle des chinois. De manière générale. On ne parle pas d’un parti ou d’un gouvernement, on ne parle pas d’une région, d’une classe sociale ou d’une frange de la population, mais on parle “des chinois”.
La calligraphie est signée d’Hélène Ho. En cherchant à identifier les caractères, je me suis rendu compte que c’était très probablement le binôme 公益 (gong1yi4 ; qui signifie “bien public” ou en anglais “welfare”).
Seulement il était publié à l’envers, la tête en bas !
Ci dessous la photo retournée, comme cela on est plus juste (mais il est plus difficile de lire l’article
Je préfère contempler la calligraphie à l’endroit et laisser les grandes leçons des journalistes de côté !
Comment peut-on s’approprier la langue, la culture chinoise… quand on n’y connait absolument rien? C’est une question rémanente pour moi et que votre article illustre une fois de plus. Est-ce dû à un effet de mode? Est-ce une manifestation de peur devant l’inconnu ou une arrogance occidentale qui trouve là un terrain d’application? Vous y avez sans doute déjà réfléchi et j’aimerais bien avoir votre avis là-dessus;
Bravo pour ce blog qui est documenté et fournit de vrais éléments de compréhension du monde chinois.
Partant à Shanghai ce soir, j’ai peu de temps pour vous répondre
il faut du temps (déjà neuf ans pour moi!)
de l’humilité : 5000 ans d’histoire ; et un territoire comme l’europe pour une population deux fois plus grande
et c’est dans des situations, dans des mots (quelle richesse dans ces mots !)
mais je dois y aller ; je vous répondrai peut être un complément de shanghai
Cordialement
Florent
C’est la présence du sceau en bas à droite qui a dû guider le graphiste lors de la mise en page…
oui Liu, mais les sceaux n’ont pas de place attitrée je crois.
pour anonyme, je n’avais pas fini ma phrase ; désolé. Je reprends
et c’est dans des situations, dans des mots (quelle richesse dans ces mots !)que l’on va trouver des perles, des images, des illustrations. Maintenant les termes de “s’approprier”, “maîtriser” ne me conviennent pas, parlant de la langue chinoise en tous cas.
Quant aux facteurs que vous listez pour justifier tout ce que l’on parle de la Chine, j’y souscris largement (notamment à celui de la peur qui joue un rôle malheureusement important), et je me permets d’en rajouter un :
Après deux siècles d’humiliante déchéance, la Chine se redresse et s’ouvre aujourd’hui. Elle devient un partenaire de dialogue. Nous avons une occasion historique d’échanger en ce moment (un peu comme au XVIIe siècle avec les premiers missionnaires à la cour, avant que les choses ne se gâtent); c’est une page exhaltante de l’histoire non ?
Tiens, je vais poster une petite phrase de wang fu sur le dialogue justement…
Ce n’est pas étonnant, la mise en page est réalisée par des gens qui ne connaissent pas le chinois, idem pour la relecture finale.
la réalité rejoint la fiction: j’ai lu une nouvelle chinoise
il y a 2 ou 3 ans:
dans un quartier de calligraphes, l’un d’entre eux brulait
d’être estimé par ses pairs.
enfin, il vend une calligraphie a un riche américain.
à force d’écrire en amérique pour demander un photo
représentant la calligraphie exposée à la place d’honneur
dans le salon de son acheteur( dans le but d’épater les
autres calligraphes),
il finit-bien sur- par recevoir le cliché ou l’on voit
l’oeuvre …exposée à l’envers.