Grands mots
Étant au bureau samedi, j’ai déjeuné dans un petit restau que j’aime bien. Le cadre est rétro, avec des meubles ancien en cuir comme on en trouve a Shanghaï, mêlant merveilleusement les formes d’Europe et de Chine. A la sono passaient Mike Oldfield, Cat Stevens, Tracy Chapman, et la fameuse ” Hélène, je m’appelle Hélène”.
Dehors défilaient les bus shanghaiens, les passants shanghaiens. Le patron du restau est un architecte japonais, sa femme est une élégante shanghaienne. Leur enfant jouait avec un ballon de baudruche dans l’escalier. La grand-mère s’affairait dans un coin.
J’étais comme d’habitude un peu gêné au début, ne sachant pas s’il fallait s’adresser au patron en anglais ou en chinois. Je ne sais jamais ce qu’il préfère.
Mais sinon je me sentais vraiment bien.
Je me sentais bien français. Français, je ne l’étais pas moins que si j’eusse été en train de siroter un petit noir boulevard Hausmann.
Le patron et la patronne étaient mes hôtes, aux petits soins.
Les passants shanghaiens étaient mes voisins. Des visages alternativement beaux, soucieux ou pressés, attachants.
Cat Stevens était mon cousin : une langue si facile, et tant de souvenirs et de culture en commun!
Deux questions un peu difficiles me sont venues à l’esprit :
Pourquoi identité doit il rimer avec fierté et rivalité ?
Pourquoi construire de grands mots comme occident ou 中华 ?
Bien dit!