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in – utile

2005 décembre 17
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Posted by florent

Zhuangzi traversait une montagne et vit un grand arbre aux longues branches et au feuillage luxuriant. Un bucheron qui coupait du bois près de là ne touchait pas à cet arbre. Zhuang Zi lui demanda pourquoi.

- Parce que son bois n’est bon à rien”, dit le bucheron.

- Grâce à son inutilité, cet arbre pourra atteindre sa durée naturelle”, conclut Zhuang Zi.

Après être sorti de la montagne, Zhuang Zi logea chez un vieil ami. Content de le voir, celui-ci ordonna à son jeune domestique de tuer une oie sauvage pour fêter son ami.

- Laquelle des deux tuerai-je ? demanda le jeune domestique. celle qui sait caqueter ou celle qui ne le sait pas ? “

- Celle qui ne le sait pas”, répondit le maître.

Le lendemain, les disciples demandèrent à Zhuang Zi :

- L’inutilité permet à l’arbre de la montagne d’hier d’atteindre le terme naturel de son âge, mais l’inutilité a fait mourir l’oie sauvage de notre hôte. Quelle position adoptez vous, maître ?”

- J’adopte une position entre l’utilitié et l’inutilité”, répondit Zhuang Zi en riant.

(Zhuang Zi ; ShanMu 42)

Voici le texte en chinois ancien (caractères traditionnels ; retranscrits sur des outils internet qui donnent des résultats parfois bizarres)

庄子行於山中
庄子行於山中,見大木,枝盛茂,伐木者止其旁而不取也。
問其故,曰: « 無所可碨。»
 庄子曰 : « 此木以不材得終其天年 。»

夫子出於山,舍於故人之家。故人喜,豎子殺雁而烹之。
豎子請曰: «其一能鳴,其一不能鳴,請奚殺 ? »
主人曰: «殺不能鳴者。 »
明日弟子問於庄子曰: «昨日山中之木以不材得終其天年 ;今住人之雁,以不材死 ; 先碟槳 何處 ? »
庄子笑曰: «周槳 處乎材與不材之関。 »

Voici le texte en chinois ancien (caractères simplifiés)

庄子行于山中

 庄子行于山中,见大木,枝叶盛茂,伐木者止其旁而不取也。  

问其故,曰: « 无所可碨。»

 庄子曰 : « 此木以不材得终其天年 »

夫子出于山舍于故人之家。故人喜竖子杀雁而烹之。 

竖子请曰: «其一能鸣其一不能鸣请奚杀 ? »  

主人曰: «杀不能鸣者。 »  

明日弟子问于庄子曰: «昨日山中之木以不材得终其天年 ;今住人之雁以不材死 ; 先碟桨  ? »  

庄子笑曰: « 处乎材与不材之间。 » 

 

(PS pour les linguistes : désolé les caractères Ming4, xiao4 et Zhou1 sortent mal.

D’autre part  j’ai trouvé deux ortographes possible pour le “JIANG4″ du dernier dialogue : un avec une griffe 将 et un autre avec une lune à la place de la griffe; quelqu’un connait la différence ?)

 

6 Réponses Leave One →
  1. Guyma permalien
    février 4, 2006

    à Florent, bonsoir! C’est une chose banale qu’un logiciel ne reconnaisse pas TOUTES les polices. Mais, j’insiste, pardon, il y a des formes qui ont été définies (une fois pour toutes?) pour l’imprimerie. C’est autre chose que le recueil des différents styles reproduisant la calligraphie manuscrite. C’est dans le passage “machinique” qu’une des formes reproduit l’autre. Sur ce dictionnaire-ci on peut interroger sur le terme 将 (avec “griffe”), la forme calligraphiée ( avec “soir”) est bien donnée, et le convertisseur te donne la graphie traditionnelle.Mais il n’est pas possible d’interroger sur ces deux dernières formes, il n’y correspond pas d’entrée! En fait c’est tout bête, c’est certainement un choix pratique et ancien, pour la commodité de la gravure ou parce que certaines formes suportaient mal l’encrage et faisaient tache à l’impression! A une autre fois!

  2. Florent permalien
    février 4, 2006

    Merci Guyma,

    je comprends à présent.

    peut on résumer ainsi :
    il y a
    - le chinois traditionnel
    - le chinois simplifié par Mao (dans la suite d’un effort qui date de la révolution républicaine)
    - le chinois sursimplifié par ordinateur

    est tu d’accord ?

    A+
    Florent

  3. Guyma permalien
    février 6, 2006

    Pas tout à fait.Il y a les formes traditionnelles et les forme simplifiées un peu par la pratique de l’écriture et très beaucoup par la RPC (dont l’insistance sur le pinyin pékinois n’est pas exempt d’intentions fort peu littéraires)et puis il y a les listes standard pour l’imprimerie, les mises en machine, et enfin les “polices” diverses également standardisées. Tout cela a été entré dans les logiciels. Donc 将 (forme simplifiée de 將)se trouve sur la liste des caractères utilisés pour l’imprimerie et l’autre, avec le signe “soir” dans la liste “calligraphies” simplifiées. Quant à la forme traditionnelle 將 pour l’imprimerie, elle reste inchangée sous sa forme “calligraphiée” (voir sur zhongwen.com).Enfin tout cela n’est que le fruit de déductions que je crois valables. J’aurai un autre exemple avec la suite de mon texte. a+

  4. Guyma permalien
    février 6, 2006

    As-tu lu ce que j’ai pondu ( oeuf double, hélas!)sur le forum taoïste, a ton intention?

  5. février 14, 2007

    guyma je (re)découvre ton message bien tard, mais non je ne crois pas avoir vu ton billet sur l’oeuf

    cela m’intéresse doublement : parce que c’est ton érudition qui parle, et parce que je réfléchis aussi à un billet sur le thème de l’oeuf sur ce blog

    si tu repasses par là, voudras tu bien poster le lien car je ne vois pas spontanément de quel forum taoiste tu veux parler ?

    merci

  6. florent permalien
    janvier 12, 2008

    Dans le cristal d’une fontaine
    Un cerf se mirant autrefois
    Louait la beauté de son bois,
    Et ne pouvait qu’avecque peine,
    Souffrir ses jambes de fuseaux,
    Dont il voyait l’objet se perdre dans les eaux.

    «Quelle proportion de mes pieds à ma tête?
    Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
    Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
    Mes pieds ne me font point d’honneur.»
    Tout en parlant de la sorte,
    Un limier le fait partir.
    Il tâche à se garantir;
    Dans les forêts il s’emporte.
    Son bois, dommageable ornement,
    L’arrêtant à chaque moment,
    Nuit à l’office que lui rendent
    Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
    Il se dédit alors, et maudit les présents
    Que le Ciel lui fait tous les ans.

    Nous faisons cas du beau, nous méprisons l’utile;
    Et le beau souvent nous détruit
    Ce cerf blâme ses pieds, qui le rendent agile;
    Il estime un bois qui lui nuit.

    Jean de la Fontaine

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