Aller au contenu

Poèmes

2006 mars 18
Tags: ,
Posted by florent

Voici en regard l’un de l’autre deux poèmes sur le retour au pays : He Zhizhang (7e S) et Joachim Du Bellay (16e S)

 

 

Retour au pays , de He ZhiZhang


Parti enfant de la maison, je n’y reviens pas avant d’avoir vieilli
Je parle encore la langue du village, mais ma toison est fatiguée

Les enfants viennent à ma rencontre, sans me reconnaître
“d’où venez vous, monsieur?”, demandent-ils les yeux brillants.

Et voici du Bellay

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine

Une Réponse Leave One →
  1. Anonyme permalien
    juin 27, 2008

    je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai voulu traduire le poème de he zhizhang en langage moderne, jeune, celui que parlent mes enfants (et que je maîtrise très mal ;-)

    voilà ce que cela donne (en gardant tout de même une structure en alexandrins) :

    Parti tout gosse de mon bled, j’y reviens sénile
    Je parle la langue, mais j’ai le crâne nubile
    Les gamins courent vers moi, ne me connaissent pas
    T’es qui toi ? ricanent t ils . Rest’pas là ; bouge de là !

Laisser un commentaire

Note: Your e-mail address will never be published.

S'abonner au flux de ce commentaire via RSS