Du Fu fait de la montagne
Pour ceux qui aiment les poèmes, voici un grand classique de Du Fu (dynastie Tang : 8e S de notre ère) : un poème qu’il a écrit en montant sur Taishan, montagne sacrée du Shandong (j’en ai gravi les 6600 marches ; c’est un sommet mythique chargé d’histoire).
Voici la traduction en francais de Georgette Jaeger :
En contemplant le mont Tai
Comment décrirais-je le mont Tai?
Il domine Qi et Lu, baignant dans un océan de verdure
La nature lui a donné une beauté sublime
Que le Yin et le Yang divisent en ombre et soleil
Des nuages s’élèvent de ses vastes flancs,
Je suis des yeux au loin les oiseaux qui rentrent au nid
Il me faudra grimper jusqu’à la cime
Pour embrasser du regard toutes les montagnes, si petites.
Voici un commentaire rapide suivi du poème en chinois
Le commentaire vise plus à pointer des erreurs d’interprétations sur des concepts chinois ; j’en fais à chaque fois que je travaille un texte de ce type, alors je pensais qu’il serait intéressant d’en partager deux, sur le troisième vers.
Le “sublime” 神 (shen) pourrait être aussi traduit par “démoniaque”, ou “surnaturelle”. Mais il ne faut pas y voir de démons qui soient amis ou ennemis de l’homme (bons ou mauvais démons) ; ce sont juste des êtres surnaturels, sans intention particulière vis à vis de l’homme.
Pour “la nature lui a donné” 造化, il ne faut pas voir un acte créateur mais un processus continu de transformation.
Voici le poème en caractères traditionnels (il faut lire de haut en bas et de droite à gauche), puis en simplifiés (de gauche à droite).
望岳 Wangwei, c’est un autre nom de Dufu?
Guyma
salut guyma
ce n’est pas wangwei, c’est wangyue 望岳 :littéralement “contempler la haute montagne”
c’est le titre du poème
(wangwei est un autre poète tang : 王维)