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Mouton-chèvre et chèvre-mouton, ou comment devenir chèvre ?

2008 juin 23
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Posted by florent

Un mot peut dire une chose en chinois et deux choses en francais.
C’est parfois vice-versa et c’est comme ça.

La question, c’est de juger ou non de ces différences.

J’ai souvent pris sur ce blog l’exemple de , caractère chinois qui dessine un drôle d’animal, à la fois chèvre et mouton. Voir un passage à la radio , un billet étymologique , et l’histoire du vilain petit mouton noir.

Ma première réaction a été de penser : sur ce point là, les chinois ont manqué de discernement. N’y attachant que peu d’importance, ils n’ont pas fait l’effort de différencier deux animaux qui pour nous sont deux catégories bien distinctes.


Et ce week end j’étais à l’île de Wight, au sud de l’Angleterre. Et j’ai vu des chèvres moutons. Ou bien des moutons-chèvres, je ne sais pas. Des  quoi.


Alors j’ai regardé wikipedia qui m’a dit qu’ils faisaient tous partie de la famille des caprinaes, mais que les moutons ont 54 chromosomes, alors que les chèvres en ont 60.

Et j’ai trouvé des photos de moutons qui ressemblent à des chèvres, et des photos de chèvres qui ressemblent à des moutons.

          
  Moutons “barbados blackbelly”                      Chèvre Mohair


Une vieille certitude est tombée pour moi : Par une forme de grossièreté, la langue chinoise n’aurait pas distingué Chèvre et Moutons, alors que la langue francaise aurait, elle, bien « vu » la différence. Que nenni ! N’est ce pas plutôt la langue française qui a voulu distinguer à outrance ? On se souvient du cheval blanc qui n’est pas cheval.

Mais j’ai gagné une intuition : les différences de champs sémantiques, les différentes manières dont les langues découpent le réel qui nous entoure ne peuvent nous conduire à juger d’une concision ou d’une acuité du regard ; deux choses parfaitement subjectives.

Je me suis longtemps demandé quelle langue, entre le francais et le chinois, était la plus concise. Mais j’arrête de me poser cette question qui n’a, je crois, aucun sens.

4 Réponses Leave One →
  1. juin 23, 2008

    Je ne suis pas très linguistique, mais je trouve votre question amusante.
    Disons que dans la langue chinoise 羊 définit globalement les ovins, mais 绵羊 pour le mouton, et 山羊 pour le chèvre. Un mot seul a souvent un sens très vague en chinois, et il faut composer plusieurs mots pour donner une précision.
    C’est difficile de dire quelle langue est plus concise, car le français se présente nuancé et précisé mais le chinois possède plein de 成语. En grosso modo, je dirais que le français est une langue de subtilité, alors que le chinois est une langue d’imagination. Tong

  2. Anonyme permalien
    juin 25, 2008

    Comme c’est joli ! est ainsi, vous ménagez la chèvre et le choux, mais que devient le mouton ?
    Tubermamie plus connue sous le prénom de Martine

  3. Anonyme permalien
    juin 26, 2008

    oui ; ces questions me rendent fou parfois ; j’ai l’impression de me prendre le chou et je préfère alors, tel le mouton de panurge, cesser le boulot pour rentrer en métro chez moi et faire dodo.

  4. swords permalien
    juillet 7, 2008

    bonsoir,

    j’ai beaucoup aimé cet article, des thèmes fascinants (pensée, langage) et un ton léger. j’avais lu un article du NGM qui affirmait que certains dialectes mongols (nomades) distinguaient les chèvres au poil, a la robe, au garrot etc de quoi rendre chèvre pour de bon!

    je crois que la pensée chinoise cherche à donner un sens de façon globale là ou la pensée occidentale cherche plus l’exactitude (la distinction en chinois existe mais l’importance qu’on lui prête est moindre). sinon il doit aussi y avoir que la société ch. n’a pas exprimé un besoin “vital” à differencier le 羊 (contrairement aux mg nomades)… bref on va laisser ce débat aux vrais linguistes!

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