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Poésie Chinoise

2008 août 29
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Posted by florent

La table ronde organisée par la BNF sur la poésie chinoise a bien eu lieu ; voici les interventions en vidéo ; l’introduction de Fu Jie, mon intervention puis l’exposé de Francois 

(la bande son est parfois un peu faible ; il vaut mieux un ordinateur avec de bons haut parleurs)

Introduction par Fu Jie : perspective historique et linguistique


Suite de l’introduction de Fu Jie


Mon intervention : introduction


Suite : Poèmes présentés : Du Bellay et He Zhizhang, Su Shi.
Les poèmes et citations figurent dans l’album “poésie chinoise”.


Suite de mon intervention  : quelques  citations
(cliquer sur “Read More…” ou “permanent link”) :


Fin de mon intervention


Exposé de Francois (livre des Odes)

Suite de l’exposé de Francois

Suite de l’exposé de Francois


Fin de l’exposé de François
(la fin est coupée désolé)

 

 

 

 

 

14 Réponses Leave One →
  1. Anonyme permalien
    septembre 1, 2008

    Voici deux poèmes de tao yuanming sur le retour au pays natal, dont celui qui est cité dans la vidéo

    Tao Yuanming (365-427)

    RETOUR A MA MAISON DE CAMPAGNE

    Dès la jeunesse, aucun goût pour le monde vulgaire,
    J’aime par nature les collines et les monts.
    Tombé par mégarde desn les mailles séculières,
    D’une traite, je vois treize années qui s’en vont.
    L’oiseau en cage pense à sa forêt natale,
    Le poisson de la vasque songe à son ancien séjour ;
    Je viens défricher une lande méridionale,
    A la vie rustique et aux champs je suis de retour.
    Mon lopin de terre n’est que de quelques arpents,
    Ma maison, huit ou neuf pièces de chaumières.
    Ormes et saules ombragent l’auvent de derrière,
    Pêchers et pruniers cernent la cour de devant.
    Un village s’estompe dans les brumeux lointains,
    Une fumée monte des hameaux, tout ondoyante.
    Au fond des ruelles profondes aboient des chiens,
    Sur la cime d’un mûrier, un coq perché chante…
    La maison ne se trouble de nul tapage,
    Les salles vides sont emplies de loisirs sereins.
    Ayant longtemps vécu prisonnier en cage,
    Enfin à la vie naturelle je reviens.

    陶渊明
    归园田居

    少无适俗韵
    性本爱丘山
    误落尘网中
    一去三十年
    羁鸟恋旧林
    池鱼思故渊
    开荒南野际
    守拙归园田
    方宅十余亩
    草屋八九间
    榆柳荫后檐
    桃李罗堂前
    暧暧远人村
    依依墟里烟
    狗吠深巷中
    鸡鸣桑树巅
    户庭无尘杂
    虚室有余闲
    久在樊笼里
    复得返自然

    Note : Le poète compare sa vie du mandarinat à ‘un oiseau en cage’. Il a enfin trouvé le délivrance, en se retirant dans son pays. Les quatre vers – ‘Un village s’estompe…un coq chante’- déroulent un tableau de paysage champêtre avec une beauté ineffable.
    Tao Yuanming

    QU’ON SE RETIRE
    (extrait)
    Mon plaisir est d’aller chaque jour au jardin.
    La porte, bien qu’installée, est toujours fermée.
    Avec ma canne, je me promène dans les allées.
    Souvent, je lève la tête pour contempler les lointains…
    Les nuages sans pensées s’échappent des vallées,
    Les oiseaux savent rentrer, las de leur envolée.
    Lentement va disparaître le soleil couchant,
    Près d’un pin solitaire, j’erre seul longuement…

    陶渊明
    归去来兮辞

    园日涉以成趣
    门虽设而常关
    策扶老以流憩
    时矫首而遐观
    云无心以出岫
    鸟倦飞而知还
    景翳翳以将入
    抚孤松而盘桓

    Note : Ici, les ‘oiseaux’ symbolisent encore une fois la volonté du poète de se retirer à la campagne. Il se promène dans un paysage éloigné du monde séculier, en y éprouvant un plaisir infini. Il prend tout son temps, sans se presser, calme et oisif, ne faisant rien que de ‘contempler les lointains’…

    (source : http://puxijin.free.fr/zhengming/wz/gjs.doc )
    Florent

  2. Liu permalien
    septembre 8, 2008

    Quel plaisir!! Mille mercis pour avoir posté cette discussion sur ton blog ! J’aurai vraiment aimé être parmi l’auditoire et je suis heureuse de vous voir tous les trois en chair et en pixels ;-)

    J’ai apprécié le choix de Du Bellay, grande figure de la région où je me trouve et le parallèle effectué avec les poèmes chinois que tu as cités. Le thème de l’éloignement, de la nostalgie et du regret est toujours très beau, et j’y suis également sensible (encore et toujours)…
    J’ai bien aimé aussi ton allusion à l’ivresse des mots pour évoquer la lecture d’un poème… As-tu déjà essayé d’écrire un poème sous l’emprise -modérée- de l’alcool ? :-) C’est un exercice que je n’ai jamais effectué mais qui est tentant n’est-ce pas ?

    J’ai bien aimé aussi – et encore – le sujet qui m’est si cher et que je n’arrive pas à cerner : la fidèlité de la traduction, le choix entre le sens et le style, ou bien peut-être les deux ? Le discours de François était super intéressant, dommage que la fin ait été coupée, nous avions travaillé sur le même poème. Jusqu’ici, je n’accordais pas vraiment de regard à ces “commentaires de commentaires de sous-commentaires officiels” et j’ai beaucoup appris.

    Merci à tous les trois pour votre générosité, et pour ces ‘émotions voilées de la poèsie chinoise’ que vous savez fort bien partager.

    Liu

  3. Liu permalien
    septembre 8, 2008

    et grand merci au/à la vidéaste ! :-)

  4. Anonyme permalien
    septembre 9, 2008

    dommage que tu n’aies pas pu être là liu !
    la vidéaste (ma chère et tendre) recevra tes remerciements.

    c’est sûr qu’avec un petit coup dans le nez, on se sent souvent poète, mais c’est rare qu’on écrive vraiment ces inspirations. Il faudra essayer !

    je crois que gangounet pratique ce genre d’expériences ; non ?
    si on arrive enfin à se voir en région parisienne ; on s’est promis d’essayer…

    Florent

  5. Liu permalien
    septembre 10, 2008

    Haha, des Li Bai en herbe…Pourquoi pas ?
    Tiens, je n’ai jamais entendu parler de poétesses chinoises dans ces temps anciens ? Pas de femmes lettrées, dommage…

  6. Anonyme permalien
    septembre 15, 2008

    les commentaires ont été supprimés ; comme il me l’a été demandé

  7. Anonyme permalien
    septembre 21, 2008

    Merci pour les vidéos! Et comme l’a si bien dit Liu, “heureuse de vous voir tous les trois en chair et en pixels”
    Je me permets de te signaler une petite erreur (sans doute par négligeance) dans ta traduction du 1er poème de Tao Yuanming: “一去三十年” -> c’est “trente années”

    Zixing

  8. zixing permalien
    septembre 22, 2008

    Ah pardon florent, je venais de vérifier sur le net l’origine du poème, la phrase en question devait être “一去十三年”. Donc ta traduction est bonne, la coquille est dans sa version en chinois.

    Tu peux supprimer mes commentaires aussi, pour la beauté de ton blog.

  9. Anonyme permalien
    septembre 22, 2008

    pas de pb zixing ; la traduction n’était pas de moi (je cite la source en bas).

    Bon alors maintenant pour égaliser à “un partout balle au centre” ; il faut que tu nous fasses une conférence sur quelquechose (ou la lecture d’une belle poésie ?) et que tu la postes sur le net ;-p

    Florent

  10. Anonyme permalien
    novembre 12, 2008

    Merci pour les articles très intéressants de votre blog et pour les vidéos ici présentées.
    Elles nous ont permis de faire un petit article sur Su Dongpo sur le blog d’une association marseillaise d’amitiés franco-chinoise : Chinafi
    http://blogchinafi.blogspot.com/
    Jean-Louis

  11. Signori permalien
    juillet 20, 2009

    Bonjour, Florent,
    Je voulais vous envoyer ce présent message en PM sur Chine-Nouvelle, mais je n’ai pas réussi, parce que votre boîte aux lettre était pleine. Alors, je le laisse ici.
    Je suis un étudiant chinois à Paris. Je me suis permi de vous écrire après avoir lu vos nombreuses interventions sur Chine-Nouvelle et surtout survolé votre blog très intéressant que j’ai découvert récemment. Peu importe que nos opinions sur une telle ou telle autre chose soient convergentes ou divergentes, ce que j’apprécie vraiment chez vous est l’ATTITUDE humble que vous adoptez vis-à-vis de la Chine, son peuple et sa civilisation. Combien j’en ai ras le bol des propos hautains et arrogants ! Je ne peux pas donc m’empêcher de vous exprimer mon sincère remerciement et mes profonds respects. D’habitude, je n’aime pas dire des trucs comme ça, parce que j’ai peur que ça donne la chair de poule au destinateur, et du coup, je risque d’être considéré comme adulateur. OK, OK, j’arrête, mais croyez-moi, c’est en toute sincérité que je vous ai dit tout ça.
    Puisque vous aimez la poésie, parlons-en un peu. Franchement, malgré ma réelle mais infime contribution à la baisse du pourcentage des illettrés en Chine, je ne suis aucunnement un lettré. J’ai donc « obligé » ma copine, qui est une passionnée de littérature en général, à lister dix poètes chinois du style ancien selon l’ordre de préférence pour faire partager avec vous. (Obliger, parce que je savais que c’était cruel pour elle, tout comme faire une liste des footballeurs comme ça pour moi ;-) Cette liste n’est naturellement pas objectif, mais ne vise pas à exhiber sa soi-disante particularité du goût littéraire non plus. Puisque ces dix poètes sont tous très connus, même pour moi, et commentés par des tas de gens. J’ai vu que plusieurs poètes dans cette liste sont aussi mentionnés dans votre blog, brovo. Cependant, j’ai l’impression qu’il vous manque peut-être un peu de poètes du style disons 豪放 « vigoureux, grandiose » ou « viril ? » ;-) , du LI Bai quoi. Certe, cette dichotomie豪放vs婉约 « gracieux, sentimental ? » à l’origine de la comparaison entre 苏轼et 刘永 n’est pas rigoureuse du tout, mais pour être pratique, j’indique le style « global » après le nom du poète dans la liste.
    1. 李白 豪放
    2. 苏轼 豪放
    3. 李煜 婉约
    4. 白居易 Même approximativement, cette dichotomie de qualificatifs est inappropriée.
    5. 屈原 Idem.
    6. 岳飞 豪放
    7. 韦庄 婉约
    8. 李商隐 婉约
    9. 岑参 豪放
    10. 张若虚 婉约 (Je ne le connaissais pas de nom, mais son chef d’oeuvre 春江花月夜est qualifié de 孤篇盖全唐, le seul texte couvre ou dépasse tous les autres de la Dynastie des Tangs.)

    PS : Sur Baidu (plus précisément 百度知道), vous pouvez trouver tous ces poètes et leurs chefs d’oeuvres facilement.

    Enfin, j’aimerais vous proposer également certains poèmes du style ancien de MAO Zedong que ma copine et moi aimons beaucoup, et ce pour vous titiller un peu. (Je rigole, je me doute que vous n’êtes pas un anti-MAO primaire, d’autant que contrairement à moi, ma copine n’apprécie non plus le personnage.) Voir entre autres [url=http://www.dxgzs.com/mzdsc/m5.htm]« 浪淘沙•北戴河 »[/url], [url=http://www.dxgzs.com/mzdsc/m6.htm]« 采桑子•重阳 »[/url], [url=http://www.dxgzs.com/mzdsc/m3.htm]« 七律•人民解放军占领南京 »[/url] et [url=http://www.dxgzs.com/mzdsc/m2.htm]« 沁园春•雪 »[/url]. LU Xun鲁迅 a jugé ce dernier poème rempli d’air de bandit vu la comparaison de MAO entre certains célèbres empereurs et « les héros de son époque », somme toute lui-même quoi.(Attention, ce poème a été écrit en 1936, combien de personnes avaient pu prévoir la réalisation de l’ambition de MAO?) Ma copine n’aime pas ce dernier poème justement à cause de cette « ambition », bien qu’au moins les gens de ma génération aient dû l’appredre dans le manuel du collège. Cependant, on peux déceler aussi sa mélancolie et entendre ses soupirs pour les vicissitudes de la vie ou du monde, par exemple dans « 浪淘沙•北戴河 » où il pensait à CAO Cao曹操 ( pas un empereur, mais le manipulateur de l’empereur-marionette) qui bien avant MAO, avait dédié un poème également à北戴河sur un rocher au bord de la mer, alors que « 换了人间 » le monde avait changé. Même dans ce « 七律•人民解放军占领南京 » (la PLA s’est emparé de Nankin) improvisé pour télégraphier le consigne à ses généraux, on peux retrouver ce fameux terme « 沧桑 » (les vicissitudes). A part l’étiquette « optimisme révolutionnaire » collée à sa poésie en général, beaucoup de ses poèmes sont imprégnés de soupirs devant les vicissitudes.
    Sans faire semblant d’être modeste, je connais vraiment peu de choses dans le domaine littéraire. Je n’aurais pas dû écrire un message de ce genre à un Chinois. Justement parce qu’en tant qu’étranger, vous consacrez tant d’énergie à apprendre la langue et la culture chinoises que ça me fait un peu honte. Si vous voulez de l’aide, n’hésitez pas à me dire, je serais content de discuter et apprendre avec vous.
    Amicalement.
    Signori

  12. florent permalien
    septembre 14, 2009

    Bonjour Signori, et merci pour ce commentaire gentil et truffé de références !
    J’y réponds très tard car j’ai dû déménager de Paris à Shanghai cet été.

    Il y a quelques poèmes de Libai sur ce blog, par exemple celui-ci
    http://florent.blog.com/2007/03/04/prendre-une-biture-apres-matines/

    Sinon je mentionne Quyuan, mais sans jamais avoir traduit de ses poèmes je crois :
    http://florent.blog.com/2006/05/31/bateaux-dragons/

    Il me reste pas mal de poètes à mieux connaître grâce à votre liste !

    Quand à Mao Zedong, j’avais repris deux poésies (mais les traductions ne sont pas de moi)
    http://florent.blog.com/2006/08/07/deux-poemes-de-mao-zedong/

    C’est dommage que je ne sois plus à paris ; on aurait pu prendre un verre ensemble et parler poésie. Dites moi si vous passez à Shanghai ;-)

  13. Signori permalien
    septembre 17, 2009

    Merci Florent, je savais pas que vous étiez à Paris.
    Moi, je connais rien du tout de Shanghai.
    J’espère cette ville vous plaira. Je serais content de vous
    rencontrer là-bas si l’occasion est présente.
    Bon courage pour le travail et le chinois.
    Bien à vous et votre famille.

  14. août 13, 2010

    Vous trouverez un joli site de poèmes également ici : http://www.poetes-et-poemes.com

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