Poésie Chinoise
La table ronde organisée par la BNF sur la poésie chinoise a bien eu lieu ; voici les interventions en vidéo ; l'introduction de Fu Jie, mon intervention puis l'exposé de Francois
(la bande son est parfois un peu faible ; il vaut mieux un ordinateur avec de bons haut parleurs)
Introduction par Fu Jie : perspective historique et linguistique
Suite de l'introduction de Fu Jie
Mon intervention : introduction
Suite : Poèmes présentés : Du Bellay et He Zhizhang, Su Shi.
Les poèmes et citations figurent dans l'album "poésie chinoise".
Suite de mon intervention : quelques citations
(cliquer sur "Read More..." ou "permanent link") :
(la bande son est parfois un peu faible ; il vaut mieux un ordinateur avec de bons haut parleurs)
Introduction par Fu Jie : perspective historique et linguistique
Suite de l'introduction de Fu Jie
Mon intervention : introduction
Suite : Poèmes présentés : Du Bellay et He Zhizhang, Su Shi.
Les poèmes et citations figurent dans l'album "poésie chinoise".
Suite de mon intervention : quelques citations
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Fin de mon intervention
Exposé de Francois (livre des Odes)
Suite de l'exposé de Francois
Suite de l'exposé de Francois
Fin de l'exposé de François
(la fin est coupée désolé)
Tao Yuanming (365-427)
RETOUR A MA MAISON DE CAMPAGNE
Dès la jeunesse, aucun goût pour le monde vulgaire,
J’aime par nature les collines et les monts.
Tombé par mégarde desn les mailles séculières,
D’une traite, je vois treize années qui s’en vont.
L’oiseau en cage pense à sa forêt natale,
Le poisson de la vasque songe à son ancien séjour ;
Je viens défricher une lande méridionale,
A la vie rustique et aux champs je suis de retour.
Mon lopin de terre n’est que de quelques arpents,
Ma maison, huit ou neuf pièces de chaumières.
Ormes et saules ombragent l’auvent de derrière,
Pêchers et pruniers cernent la cour de devant.
Un village s’estompe dans les brumeux lointains,
Une fumée monte des hameaux, tout ondoyante.
Au fond des ruelles profondes aboient des chiens,
Sur la cime d’un mûrier, un coq perché chante...
La maison ne se trouble de nul tapage,
Les salles vides sont emplies de loisirs sereins.
Ayant longtemps vécu prisonnier en cage,
Enfin à la vie naturelle je reviens.
陶渊明
归园田居
少无适俗韵
性本爱丘山
误落尘网中
一去三十年
羁鸟恋旧林
池鱼思故渊
开荒南野际
守拙归园田
方宅十余亩
草屋八九间
榆柳荫后檐
桃李罗堂前
暧暧远人村
依依墟里烟
狗吠深巷中
鸡鸣桑树巅
户庭无尘杂
虚室有余闲
久在樊笼里
复得返自然
Note : Le poète compare sa vie du mandarinat à ‘un oiseau en cage’. Il a enfin trouvé le délivrance, en se retirant dans son pays. Les quatre vers – ‘Un village s’estompe...un coq chante’- déroulent un tableau de paysage champêtre avec une beauté ineffable.
Tao Yuanming
QU’ON SE RETIRE
(extrait)
Mon plaisir est d’aller chaque jour au jardin.
La porte, bien qu’installée, est toujours fermée.
Avec ma canne, je me promène dans les allées.
Souvent, je lève la tête pour contempler les lointains...
Les nuages sans pensées s’échappent des vallées,
Les oiseaux savent rentrer, las de leur envolée.
Lentement va disparaître le soleil couchant,
Près d’un pin solitaire, j’erre seul longuement...
陶渊明
归去来兮辞
园日涉以成趣
门虽设而常关
策扶老以流憩
时矫首而遐观
云无心以出岫
鸟倦飞而知还
景翳翳以将入
抚孤松而盘桓
Note : Ici, les ‘oiseaux’ symbolisent encore une fois la volonté du poète de se retirer à la campagne. Il se promène dans un paysage éloigné du monde séculier, en y éprouvant un plaisir infini. Il prend tout son temps, sans se presser, calme et oisif, ne faisant rien que de ‘contempler les lointains’...
(source : http://puxijin.free.fr/zhengming/wz/gjs.doc )
Florent (Comment this)
J'ai apprécié le choix de Du Bellay, grande figure de la région où je me trouve et le parallèle effectué avec les poèmes chinois que tu as cités. Le thème de l'éloignement, de la nostalgie et du regret est toujours très beau, et j'y suis également sensible (encore et toujours)...
J'ai bien aimé aussi ton allusion à l'ivresse des mots pour évoquer la lecture d'un poème... As-tu déjà essayé d'écrire un poème sous l'emprise -modérée- de l'alcool ? :-)C'est un exercice que je n'ai jamais effectué mais qui est tentant n'est-ce pas ?
J'ai bien aimé aussi - et encore - le sujet qui m'est si cher et que je n'arrive pas à cerner : la fidèlité de la traduction, le choix entre le sens et le style, ou bien peut-être les deux ? Le discours de François était super intéressant, dommage que la fin ait été coupée, nous avions travaillé sur le même poème. Jusqu'ici, je n'accordais pas vraiment de regard à ces "commentaires de commentaires de sous-commentaires officiels" et j'ai beaucoup appris.
Merci à tous les trois pour votre générosité, et pour ces 'émotions voilées de la poèsie chinoise' que vous savez fort bien partager.
Liu (Comment this)
la vidéaste (ma chère et tendre) recevra tes remerciements.
c'est sûr qu'avec un petit coup dans le nez, on se sent souvent poète, mais c'est rare qu'on écrive vraiment ces inspirations. Il faudra essayer !
je crois que gangounet pratique ce genre d'expériences ; non ?
si on arrive enfin à se voir en région parisienne ; on s'est promis d'essayer...
Florent
(Comment this)
Tiens, je n'ai jamais entendu parler de poétesses chinoises dans ces temps anciens ? Pas de femmes lettrées, dommage... (Comment this)
Je me permets de te signaler une petite erreur (sans doute par négligeance) dans ta traduction du 1er poème de Tao Yuanming: "一去三十年" -> c'est "trente années"
Zixing (Comment this)