Le moi chinois
Une idée très répandue prétend que les chinois ne s'intéressent pas à leur moi. Le confucianisme privilégie le nous.
Confucius plaçait l'intention parmi les quatre défauts : intention (yi 意), dogmatisme (bi 必), obstination (gu 固) et égoïsme (wo 我). Le néo confucianisme (dynastie song) a renforcé le principe du 理 Li, l'ordre des choses auquel chacun doit se conformer.
A l'évidence, cette idée est souvent observable : l'individu s'efface devant le groupe et l'harmonie des choses. Je l'avais fait remarquer dans deux scènes de bistrots parisiens.
Toutefois, l'histoire chinoise comprend quelques courants contraires.
Sans vouloir entrer dans des principes subtils que je ne maîtrise pas, comme le coeur ou l'intention ou les émotions, je me contenterai ici de signaler un article intéressant de Frédéric Wang sur ce sujet, tiré d'un passionnant colloque de l'ENS sur la modernisation de la chine (voir page 183), et d'en reprendre quelques citations que j'ai trouvées intéressantes.
Par exemple, dès l'époque de Mencius (4e s av JC), Gaozi 告子 affrirme que :
La nature est comme une eau qui tourbillonne.
Qu’on lui ouvre une voie vers l’orient, elle coulera vers l’orient ; qu’on lui ouvre une voie vers l’occident, elle coulera vers l’occident. La nature de l’homme ne distingue pas le bien et le mal, de même que l’eau ne fait pas de discrimination entre l’orient et l’occident
Il faut surtout parler ici d'un courant dit "intuitioniste", qui s'étale entre les XIIe et XVIIe siècles de notre ère.
Les débuts de ce mouvement sont attribués à Lu Jiuyang, qui s'opposa à Zhu Xi en affirmant que« le coeur est le Principe »
(xin ji li ye 心即理也)
Notons que ZhuXi
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j'ai assemblé les photos dans l'av