Voici encore une page du Zhuangzi, cet extraordinaire maître taoiste.
L'oeuvre de Zhuangzi critique à de nombreuses reprises les enseignements de Confucius, souvent via le personnage de Laotan, qui est introduit au chapitre XIII (la voie céleste).
Lao Tan est l'ancien conservateur des archives impériales à la bibliothèque royale des Tcheou.
Pour situer le dialogue qui suit, le disciple Tseu Lou vient de conseiller à son maître Confucius de rencontrer Lao tan pour essayer d'introduire ses écrits auprès du roi
Voyez un peu la volée de bois vert que Confucius reçoit de Lao Tan :
Confucius alla voir Lao Tan. Celui ci n'accepta pas sa proposition. Alors Confucius exposa ses idées contenus dans les douze livres canoniques pour le convaincre.
Après l'avoir entendu et approuvé, Lao Tan lui dit :
- C 'est trop prolixe. Je voudrais connaître l'essentiel de votre exposé.
- Il se résume, dit confucius, dans la bonté et la justice.
- Celles ci sont elles réellement la nature de l'homme ? demanda Lao Tan
- Oui , répondit Confucius. Car le sage n'atteint à la perfection que par la bonté et ne peut vivre sans la justice. Sans la bonté et la justice, qui sont vraiment la nature de l'homme, que ferait il dans ce monde ?
- Que sont la bonté et la justice ? demanda Lao Tan
- Prendre à coeur le bonheur des hommes et les aimer tous également sans faire entre eux de distinction égoiste, telle est la substance de la bonté et de la justice.
- Ah ! dit Lao Tan, une telle doctrine me semble avoir été fabriquée après coup. L'amour universel comporte des détours, car l'altruisme est une forme de l'égoisme. Voulez vous que le monde ne se trouve pas privé d'autorité ? Voyez alors le ciel et la terre, qui ont leurs lois constantes ; le soleil et la lune qui ont leur rangement ; les oiseaux et les quadrupèdes qui ont leurs troupeaux ; les arbres et les herbes qui ont leurs constitutions propres. On doit laisser agir la vertu de chacun et se conformer au Tao : c'est ainsi que l'on atteint à la perfection. Pourquoi sans cesse prôner la bonté et la justice comme quelqu'un qui ferait battre le tambour pour rechercher son fils en fuite ? Eh ! vous ne faites ainsi que perturber la nature de l'homme.
C'est joli, non ?
(l'envie de remplacer "bonté et justice" par "droits de l'homme" pour lire le texte dans le monde d'aujourd'hui me titille beaucoup )
Commentaires récents
j'aurai peu de temps à hong kong, just
Il
j'ai assemblé les photos dans l'av