Samedi 30 Août 2008

Littérature japonaise : les poètes et les femmes à l'honneur ?

Ceci n'est qu'une ébauche d'un sujet que je maîtrise très mal : l'apparition d'une culture écrite au Japon. Il s'agit plus de poser deux questions que d'exprimer quelquechose.

 

On sait que ce sont des scribes chinois et coréens installés au Japon qui commencent, durant la dynastie chinoise Tang (autour du 7e siècle de notre ère), à produire des écrits.

 

Parmi ceux ci :

 

-          le Manyôshû (万葉集, 675-785) est le plus ancien recueil conservé de poésie japonaise, écrit en langue vernaculaire

 

-          le Kojiki (古事記) fonde lorigine divine de la dynastie, en lan 712

 

-          les Fûdoki (風土記) sont des notes sur les coutumes et les terres, en lan 713

 

-          le Nihon shoki (日本書紀) est un instrument de politique étrangère, en lan 720

 

 

 

Première question :

 

La production d'écrit au japon a-t-elle pu commencer par des récits poétiques ?

 

Ce serait magnifique !

 

Quelques siècles plus tard, on attribue à Murasaki-Shikibu (紫式部,dame de cour qui vécut autour de l'an mil) le roman-fleuve intitulé « Genji monogatari » (源氏物 ), en français , « Le Dit du Genji ». Ce roman illustre l'age d'or de la littérature classique japonaise.


Estampe XVIIIe représentant une scène du "dit de Genji"

(en note : j'aimerais bien lire ce livre ; si quelqu'un l'a lu je suis preneur des commentaires)

 

 

 

De manière générale, la littérature à cette époque était l'oeuvre de femmes de cour qui écrivaient leur journaux, appelés « nikki 日記 ».

 

Et voici ma seconde question :

 

L'émergence de la littérature romanesque japonaise est elle réellement attribuée à des femmes écrivain ?

 

Merci pour vos lumières

Posted by florent at 21:41:54 | Permanent Link | Comments (1) |

Vendredi 29 Août 2008

Poésie Chinoise

La table ronde organisée par la BNF sur la poésie chinoise a bien eu lieu ; voici les interventions en vidéo ; l'introduction de Fu Jie, mon intervention puis l'exposé de Francois 

(la bande son est parfois un peu faible ; il vaut mieux un ordinateur avec de bons haut parleurs)





Introduction par Fu Jie : perspective historique et linguistique


Suite de l'introduction de Fu Jie


Mon intervention : introduction


Suite : Poèmes présentés : Du Bellay et He Zhizhang, Su Shi.
Les poèmes et citations figurent dans l'album "poésie chinoise".


Suite de mon intervention  : quelques  citations
(cliquer sur "Read More..." ou "permanent link") :
Posted by florent at 21:17:01 | Permanent Link | Comments (10) |

Dimanche 24 Août 2008

Save the date : le 28 août à 10 heures à la BNF (Paris)

Pour les amateurs de poésie chinoise qui habitent Paris et qui passent par là, notez la date du

28 Août 2008 à la  BNF

Il y a une table ronde à la bibliothèque François Mitterrand sur le sujet, et je serai parmi les intervenants
(c'est intimidant de préparer un exposé de 30 minutes mais bon, l'amateur que je suis se jette quand même à l'eau !)

 

Posted by florent at 20:34:47 | Permanent Link | Comments (0) |

Lundi 04 Août 2008

Vacances

Je pars en vacances en Croatie, jusqu'au 25 aout.

Cherchant  à poster ici une belle photo qui traite à la fois de Croatie et de Chine, je n'ai trouvé que celle ci : La Chine bat la Croatie au ping pong !

Alors voici tout de même deux photos de la Croatie, en vous souhaitant à tous d'excellentes vacances !

Un village en bord de mer : Jablanac



Et les fameux lacs de Plitvice que nous irons voir :
 
Posted by florent at 20:04:48 | Permanent Link | Comments (3) |

Monoton

En cours de chinois je suis tombé sur le terme 单调 : littéralement "simple,seul / ton". Le ton au sens musical, on parle du premier ton (haut), du second ton (montant)...

单调 désigne une situation ennuyeuse, terne, lugubre. Il n'y a pas la diversité des tons qui fait la beauté de la vie. 

On dira par exemple en peinture que les couleurs de telle mauvaise  toile sont 单调 :
这幅画的色彩有些单调 

Alors je me suis enthousiasmé ; me disant que la composante musicale, tonale de la langue chinoise permettait à merveille de porter un regard sur la vie : ce qui n'a qu'un ton est ennuyeux, monotone.

Et là l'enthousiasme est parti très vite ; je me suis rendu compte que deux mots français avaient exactement la même structure : "monotone" (qui n'a qu'un ton) et "monocorde" (qui ne fait vibrer qu'une corde, qu'elle soit vocale ou de violoncelle).

Bref, notre langue aussi porte de belles choses qu'on arrive parfois à ne plus voir!
Posted by florent at 19:32:18 | Permanent Link | Comments (2) |

"Soi disant" ou "Se disant" ?

Commençons ce billet par une citation illustrant l'usage du mot "soi-disant" :

"[Il] travaille arbitrairement s'érigeant pour soi-même et soi-disant généreusement en l'honneur des travailleurs du bâtiment un auto-monument (Prévert, Paroles, 1946, p. 255). "

Au départ soi-disant ne s'appliquait qu'à des personnes (une "soi-disant marquise"), mais on en est venu à l'appliquer à toutes sortes d'organismes ou même d'objets. Même si ces objets ne disent rien, encore moins d'eux même.

Un "soi-disant" certificat de mariage est muet et peu doué de conscience, n'est il pas ?

En chinois on utilisera plutôt "se disant" : 所谓 peut être traduit par "ainsi appelé" (il correspond bien au "so-called" anglais)
Posted by florent at 19:20:41 | Permanent Link | Comments (2) |

Dimanche 03 Août 2008

Shi Bo Encres de Chine 7/10


"Encre de Chine" , voilà un beau livre de Shi Bo sur la calligraphie chinoise. L'auteur fut vice-président de l'association nationale des calligraphes de Pékin. Il introduit l'histoire de l'écriture et de la calligraphie chinoise, puis présente vingt-cinq grands calligraphes de l'histoire, en commentant leurs oeuvres et leur style.

(sur la calligraphie voir aussi l'origine de l'écriture, les nombres de caractères successifs, les six formes de caractères chinois, la calligraphie carrée de Xu Bing, et quelques vidéos :
- l'évolution de certains caractères anciens
- un cours de calligraphie japonaise
- des vidéos de calligraphie chinoise.)


Dans l'introduction, Shi Bo évoque de nouvelles théories sur l'apparition de l'écriture, selon lesquelles les jinwen (caractères sur bronze) seraient les formes régulières, alors que les jiaguwen (sur os) leurs seraient postérieurs et simplifiés. Cette théorie est avancée par le taiwanais Zhang Guangyuan.
"Une équipe d'archéologues chinois a découvert au cours de fouilles à dadiwan, district qinan, dans le sud est du gansu, des fragments de poterie portant une écriture rouge. Les spécialistes datent cet objet de 7000 ans. "

S'ensuit une description des oeuvres des plus grands calligraphes : Wang Xizhi et son fils Wang Xianzhi (dynastie Jin), Yan Zhenqing et Liu Gongquan (Tang), les grands calligraphes Song (Su Shi, Mi Fu, Huang Tinjian, Ouyang Xiu, Zhu Xi, Lu You, Wu Ju, Zhang Jizhi),

L'histoire de Yan Zhengqing est étonnante : il était d'une famille très modeste, et on a voulu lui barrer l'accès à l'instruction mais il a remporté des concours en tracant des caractères dans le sol avec son doigt. Il a ensuite passé les plus hauts examens mandarinaux et gagné une réputation de très grand calligraphe.

Je n'ai pas encore lu les analyses de tous les calligraphes ; je reviendrai commenter s'il y a lieu.
Posted by florent at 15:03:56 | Permanent Link | Comments (0) |

Huo Datong, la Chine sur le Divan 5/10

Huo Datong : La Chine Sur le Divan (entretien avec Dorian Malovic)

Huo Datong est le premier psychanalyste chinois (ami de Dai Sijie) ; Dorian Malovic (que je salue au passage ;-) est journaliste au journal La Croix. Dans leur entretien ils abordent une question tellement délicate qu’elle est encore totalement en friche : La psychanalyse  a-t-elle une place en Chine ? Ses principes et mythes fondateurs sont ils par essence occidentaux, ou universels avec des déclinaisons particulières à la Chine ?


Le projet est ambitieux, saluons-le ! Je me suis longtemps posé la question de l’universalité du complexe d’oedipe ; ce livre y apporte quelques éléments de réponse. Comme dit Huo Datong à Dorian Malovic dans l’introduction : « l’essentiel n’est pas de tout comprendre, mais avant tout de se comprendre ».

M Datong commence par raconter son histoire personnelle, riche et très originale : Ce Sichuanais a vécu enfant la révolution culturelle, puis s’est beaucoup cultivé sur l’occident en ayant un accès privilégié à des livres , puis a vécu à Pékin avant de venir en France étudier et faire son analyse. Il est retourné au Sichuan où il pratique cette discipline si peu présente et apparemment si peu adaptée à la société chinoise.

Les effets du marxisme sont abordés, et plus intéressant la question du langage et de l’écriture. Lors de son analyse Huo Datong écrivait et décomposait
Posted by florent at 10:38:23 | Permanent Link | Comments (5) |

Samedi 02 Août 2008

Droits et Rites en Chine

Pourquoi occidentaux et chinois se comprennent-ils si mal aujourd'hui sur les questions de droits de l'homme ?

Des éléments de réponse figurent dans une conférence donnée par le grand sinologue Léon Vandermeersch , qui montre comme le rite a toujours été privilégié par rapport au droit en Chine.

 

(la conférence dure une heure ; voir aussi une intervention du sinologue sur la philosophie chinoise et un livre : la formation du Légisme


Dans un premier temps, on comprend que les cérémonies religieuses de "libations" (terme à l'origine du caractère actuel pour les rites 礼(F禮)) ont très tôt perdu leur sens transcendental pour devenir des actes sociaux. Une citation de Confucius place les rites comme fondement de la société, et même des arts.

Le sinologue cite ensuite un très beau passage du chapitre 24 du mémoire sur les rites (le liji 礼经 ; 禮經 qui remonterait à la dynastie Zhou un millénaire avant JC). L'intériorisation et l'émotion personnelle de celui qui pratique les rites sont magnifiquement décrites.

Alors que notre droit en occident est basé sur l'intérêt, les rites sont les garants d'un ordre social fondé sur le respect et la face. Je suis français et j'accepte (presque toutes) les lois car elles défendent mes intérêts ; un chinois dans la tradition accepte les rites car ils défendent sa face. Autre différence  notable :
Posted by florent at 09:41:30 | Permanent Link | Comments (2) |