Bai ma fei ma : cheval blanc n'est pas cheval
Bai ma fei ma ;
En caractères non simplifiés avec un générateur de calligraphie sur chine-nouvelle.com
(vous remarquez la différence sur le caractère cheval par rapport au post ci dessus)
Bai ma fei ma ;
En caractères non simplifiés avec un générateur de calligraphie sur chine-nouvelle.com
(vous remarquez la différence sur le caractère cheval par rapport au post ci dessus)
Un visiteur apporte un cadeau précieux : un cheval blanc (couleur exceptionnelle), mais le serviteur annonce seulement au maître "il vous a apporté un cheval". C'est seulement après le départ du visiteur que le maître découvre que le cadeau était un cheval BLANC. Il gronde alors son serviteur, qui lui dit "mais je vous ai dit qu'il vous avait apporté un cheval". Mais le maître répond "mais tu ne m'as pas dit que c'était un cheval BLANC ! un cheval blanc n'est pas "un cheval" !" (Comment this)
(Comment this)
c'est à gong sunlong que nous devons cette parole, bien avant jésus christ (merci zhao;-)
Je traduis pour les français : un "cheval blanc" est une sorte de cheval. Or les chevaux incluent plusieurs couleurs. Donc un cheval blanc n'est pas le cheval; de même qu'un cheval noir n'est pas le cheval.
(voir aussi le billet "chercher sans trouver" qui commente sur cette expression) (Comment this)
(Comment this)
Mon professeur de philo chinois m'avait parlé de la phrase 白马非马, mais avec une explication totalement différente. Selon lui, 非马 est le raccourci de 非洲马, cheval d'Afrique, c'est à dire cheval noir. Dans la pensée chinoise ou tout est dualité (le yin et le yang), il traduisait donc la phrase ainsi:
白马非马 = cheval blanc, cheval noir
(Comment this)
Je ne crois pas que 非 ait une signification de noir ? Il signifie plutôt, outre la négation, des idées de contrariété ; opposition ; erreur ; non conformité
(Comment this)
votre blog fais me beaucoup plaisir, je crois je peux apprendre français ici. :) mais "白马非马“ n'est pas la pharse de "老子”,c'est une thèse de "公孙龙“(公园前284-前259 ) , je suis en train de lire"中国哲学简史” qui a dit ça et celle fait beaucoup difficile même si j'ai lu en chinois,il a donné trois arguments mais pas un. trés interessant. (Comment this)
欢迎 欢迎 !
oui ; la phrase semble être de 公孙龙 (gong sunlong) ; comme il est dit au troisième commentaire de ce billet.
Vous êtes le bienvenu pour étudier le francais sur ce blog. Certains billets sont sans doute plus facile que d'autres ; mais je vous aiderai avec plaisir sur des points de francais !
(Comment this)
et je vous aiderai avec plaisir sur des points de chinois comme échanger. :) (Comment this)
alors vous pouvez cliquer sur deux rubriques à droite ; "langue" et "poésie" ; j'y essaie des traductions dans lesquelles il y a encore beaucoup de fautes !
(Comment this)
Comment comprendre ceci ?
Ce n'est pas la blancheur (ou le fait d'avoir deux oreilles, une queue ou de sentir le crottin) qui fait qu'un cheval est un cheval, c'est une essence supérieure qui n'est pas définissable en dehors du mot cheval.
Si l'interprétation est juste, elle me semble intéressante car très proche du nominalisme grec. Si certains suivent la discussion actuelle entre François Julien et Jean François Billeter, ils devraient reconnaitre là une petite pierre dans le jardin du premier. (Comment this)
Resituons d'abord les deux références dans le temps
公孙龙 (gong sunlong) aurait vécu de 320 à 250 av JC (royaumes combattants), il faisait partie des logiciens à la suite de 惠施 huishi)
Il y a maintenant toute une page wiki sur le paradoxe du cheval blanc :
http://en.wikipedia.org/wiki/White_Horse_Dialogue
(voir les intéressantes considérations sur la difficulté de traduction)
(Voici le texte en chinois :
http://chinese.dsturgeon.net/text.pl?node=11566&if=en
Il a écrit d'autres paradoxes ; comme par exemple "un et un ne peut faire deux, car aucun ne devient deux")
Quand au liezi 列子, son origine n'est pas certaine. Son auteur aurait vécu entre les 3e et second siècles avant notre ère (ce qui nous place après 公孙龙 (gong sunlong), mais on pense aujourd'hui que l'oeuvre du liezi n'a pas été écrite avant la fin des Han. L'existence même du personnage de 列圄寇 lie yukou est parfois mise en doute)
Donc il semble clair que le paradoxe du cheval blanc soit antérieur à l'oeuvre du 列子 liezi
Votre récit du liezi est il une référence à "baimafeima" ?
En tous cas, votre analyse rejoint me semble t il bien celle d'anne cheng dans l'"histoire de la pensée chinoise", et je dois m'avouer convaincu. Votre explication de ce paradoxe qui m'intrigue depuis plusieurs années est la meilleure a mes yeux.
Effectivement il y a, me semble t il, une essence de cheval dont on perd la nature quand on commence à qualifier le cheval (il a de petites oreilles, il est blanc). Autrement dit, le discours pour qualifier quelquechose, ou plus simplement le détail, nous éloigne de son essence.
Quant à la violente polémique opposant JF BIlleter à F Jullien, je ne l'ai pas suivie d'assez près, mais je vois quand même de quel côté votre coeur balance...
Dernière remarque qui me perturbe encore beaucoup sur le baimafeima : à chaque fois que j'ai pu en parler à des chinois ; ils se montraient extrêmement peu loquaces sur les possibles explications (surtout l'explication à "tendance platonicienne" que vous apportez. Peut être parce que l'école des logiciens est la seule à avoir abordé le monde des idées (à notre sens), et c'était il y a bien longtemps ?
(Comment this)
Merci pour ce deuxième paradoxe sur l'un et le deux. Il illustre également le rôle de ces analogies dans le discours chinois car il n'est pas sans rappeler la campagne maoiste intervenue après la Révolution Culturelle. "Avec un, faisons deux, et avec deux, faisons un". Inintelligible pour un occidental, probablement très inquiétant pour un lettré chinois. (Comment this)